Cécile Duflot et Vincent Peillon.

 

 

Référence, Le Monde ce que la légalisation rapporterait au fisc.

 

Support WikipediaIl ne faut pas s’étonner ces ministres veulent exister politiquement et pas seulement derrière le programme du chef de l’État qui les a nommés. Prenons Cécile Duflot qui n’est ministre que part l’accord entre EELV avec le PS ce qui ne l’empêcha pas de soutenir le non au TSCG de son groupe sous le prétexte que l’accord ne précisait pas le vote du TSCG. Elle vota pour, son groupe contre, mais aussi paradoxal que cela puisse paraître ils votèrent la règle d’or ? Quant à Vincent Peillon, on connait sa manière de faire, il suit le mentor si cela lui rapporte qu’on se rappelle quand il fit un enfant dans le dos à Ségolène Royal. C’est le personnage qui inspire peu de scrupule en quelques sorte. Il fallut qu’ils se prononcent publiquement pour la dépénalisation du cannabis, pas la légalisation, simplement pas de peine judiciaire pour les adeptes, pas pour les dealers. Bien sûr ces couacs rejaillissent sur le premier ministre se trouvant ainsi accusé de ne pas tenir ses ministres.

 

Le 05 juin Cécile Duflot s’exprima sur canal +, je n’ai pas été transformée en une autre personne en devenant ministre rappelant que «c’est la position de son mouvement depuis très longtemps». «L’objectif est double, il est de faire baisser le trafic, de supprimer le trafic et la violence notamment, et d’avoir une politique de santé publique», clame-telle. «Il faut considérer que le cannabis, c’est comme l’alcool et le tabac, même régime, une politique de santé publique et de prévention, notamment vis à vis des plus jeunes». «Je sais que ce n’est pas la position du gouvernement mais là, je suis la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts et je dis quelle est notre position», souligne-t-elle. C’est franc et honnête, mais dépénaliser n’est pas légaliser et cela n’empêchera pas la vente du cannabis, on ne comprend pas ?

 

Puis ce fut le tour de Vincent Peillon le 15 /10 en souhaitant ouvrir le débat sur sa dépénalisation. Il déclencha une forte polémique de l’opposition, la cacophonie gouvernementale pour François Fillon et pour Jean-François Copé ce fut l’appel au président. «La dépénalisation des drogues douces, dites douces, est simplement inacceptable». «Je suis désolé de devoir rappeler ce que des dizaines et des dizaines de chercheurs ont évoqué dans des rapports scientifiques incontestables sur les ravages sur la santé physique, psychique, psychologique, sur l’ensemble des être humains et notamment les plus jeunes des effets du cannabis».

 

On se demande s’il n’y a pas confusion entre dépénaliser et légaliser ?

 

Tout est parti lors d’une interview sur France inter à l’émission tous politiques, et pour Vincent Peillon «comme ministre de l’Éducation nationale, c’est un sujet qui concerne directement notre jeunesse».

 

http://touspolitiques.franceinter.fr/emissions/vincent-peillon

 

«Il y a une économie parallèle dans ce pays, c’est l’économie de la drogue. Alors, on peut lutter par les moyens de la répression, je suis absolument pour». «Il s’est dit très étonné très étonné parfois du côté un peu retardataire de la France sur un sujet qui pour moi est d’ampleur Mais en même temps je vois que les résultats ne sont pas très efficaces, parce que ça fait combien d’années et combien de lois qu’on nous dit ça ?», a-t-il argumenté. «Donc la question est posée, et je souhaite qu’on puisse avancer sereinement», a-t-il ajouté.

 

Évidemment l’importance de ces critiques est faible, mais dans le contexte actuel de tension, elles ont un écho qui, à force d’être colporté, ne peut que faire admettre un cafouillis politique des socialistes. Mais finalement ce n’est pas sur ce problème que sera jugé François Hollande, mais sur la réussite de sa politique économique, les libertés politiques des ministres qu’ils s’octroient ne sont rien à coté des couacs des débuts du gouvernement Fillon, lire ici, et des casseroles de Nicolas Sarkozy sur les affaires qui sont en cours, Karachi, Bettencourt, les sondages de l’Élysée.

 

La droite à toujours été contre, mais n’a jamais rien résolu quand l’on sait qu’il n’est pas possible de combattre efficacement le trafic de la drogue. En 2003, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin envisagea de «contraventionnaliser» l’usage du cannabis, même Nicolas Sarkozy prôna cette mesure lorsqu’il fut ministre de l’intérieur. En fait il n’y aurait plus de peine d’emprisonnement comme le prévoit la loi de 1970 sur des stupéfiants, mais des amendes. Nicolas Sarkozy jugea cette loi de 1970 répressive et ridicule en 2003 et proposa aussi cette «contraventionnalisation» qui ne put être appliquée par suite de l’opposition de la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie.

 

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La preuve en images : Sarkozy voulait donner des… par LeHuffPost

 

Mais il n’y eut pas que Duflot et Peillon qui s’exprimèrent pour revoir ce problème qui divise la classe politique entre les conservateurs et les évolutifs, pour ne pas dire les modernes. Il y eut entre 1997 et 2002 une division de la majorité du gouvernement de Lionel Jospin. Deux ministres Dominique Voynet, Bernard Kouchner appelèrent à ouvrir le débat. Même Lionel Jospin en 2002 lors de la campagne présidentielle se prononça pour un débat. Il y eut aussi Daniel Vaillant lorsqu’il fut ministre de l’intérieur ouvrant un débat de juin à octobre sur la légalisation du cannabis sous contrôle, et Vincent Peillon de déclarer qu’il était à cette époque de son avis et qu’il l’est encore aujourd’hui, on nage entre dépénalisation et légalisation !

 

Ségolène Royal fut même pour un débat public, quant à François Bayrou il ne fut pas contre, mais pour lui la dépénalisation augmenterait la consommation, ce qui n’est pas assuré. Le sujet fut même évoqué lors des primaires socialistes lorsque Jean-Michel Baylet se déclara, devant des millions de téléspectateurs, favorable à la légalisation le 15 septembre. «La légalisation du cannabis pour assécher les sources de financement des trafics de drogues, ainsi que le renforcement des moyens des brigades de lutte contre les trafics de stupéfiants, qui sont à l’origine de nouvelles formes de criminalité organisée toujours plus violentes».

 

Quant à Martine Aubry, elle «se prononça pour une dépénalisation de l’usage pour ceux qui ont moins de 5 grammes dans la poche», associée à un renforcement des sanctions sur les trafiquants. Lors de ce débat, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et François Hollande déclarèrent être contre la dépénalisation, arguant qu’un assouplissement de la législation sur le cannabis serait un mauvais signe donné aux jeunes quant à sa dangerosité.

 

On voit la cacophonie qui se présenterait lors d’un débat.

 

Assimiler le cannabis à l’alcool et au tabac ne me parait pas exact, leurs effets sont beaucoup plus longs. Le problème est que notre jeunesse se drogue par stress du lendemain, par ce qu’elle ne sait plus se divertir, et cherche à s’évader en fumant un joint. L’usage du cannabis traduit un mal vivre psychique et conduit à des états de psychose cannabique aiguë. Le cannabis comme les autres drogues plus néfastes procurent un état d’euphorie, d’hilarité, de flottement, d’altération de la mémoire. Un ensemble de symptômes qui marquent à vie la santé. Le problème est donc comment juguler la consommation, pas de l’autoriser sous quelque forme que se soit.

 

Dans un entretient au journal Le Monde datant d’août 2011, l’économiste Pierre Kopp, professeur à l’université Paris I, Panthéon-Sorbonne, estime qu’en comparant le coût de la politique de lutte contre le cannabis à celui de son autorisation, la légalisation du cannabis rapporterait un milliard d’euros à l’État. Pour lui, légaliser ne conduirait pas à une surconsommation si la taxe au gramme serait maintenue par l’État à 5,5 € Ce serait le prix médian, au dessus le trafic augmenterait, en dessous la consommation augmenterait. Curieux raisonnement si le trafic augmente c’est que la consommation augmente également, non ? Pour le professeur le prix devrait être un peu plus élevé afin de compenser la disparition du prix du risque, par le dealer, que comporte l’achat.

 

Le professeur affirme, entre autre, prendre en compte notamment les conséquences pour les finances publiques, des dépenses de répression, les profits des réseaux criminels. Selon lui, avec une légalisation, on pourrait épargner 300 millions d’euros de dépenses dues aux interpellations d’environ 80.000 personnes, et même davantage car il faudrait ajouter les dépenses dues aux gardes à vue, au fonctionnement des tribunaux et à l’exécution des peines. Cela permettrait d’encaisser une taxe approximativement égale à 1 milliard d’euros. Ce qui représente «du temps et des moyens qui pourraient être réalloués à la prévention et à la lutte contre le trafic des autres drogues». Pour évaluer les conséquences sur la collectivité, le professeur prend en compte les dépenses de soins, de répression, mais aussi les retraites qui n’ont pas à être versées en cas de décès. Il est certain que les réseaux criminels se trouveraient en perte de vitesse si la vente du cannabis serait sous la direction de l’État. L’État pourrait de ce fait contrôler la consommation, mais aussi une meilleure visibilité des consommateurs. Pour confirmer son analyse, le professeur cite la politique mise par l’État sur l’héroïne en autorisant des produits de substitution, ce qui permit une chute des overdoses.

 

Finalement quelle politique adopter au vu des différentes approches ? Rester sans rien faire ne résout rien, mais n’aggrave rien. La drogue se vend et les jeunes en fument. La dépénalisation n’apporterait rien de plus que la contraventionnalisation. L’égaliser le cannabis par un contrôle de l’État assainirait la vente clandestine ce qui pourrait être bénéfique pour l’État tout en combattant le trafic comme actuellement, mais n’empêcherait pas les jeunes de se droguer.

 

Marisol Touraine ministre de la santé sur France info, envisage des salles de consommation de drogue. Dimanche 21 octobre elle espère lancer en France l’expérimentation des salles de consommation de drogue d’ici la fin de l’année. «J’espère que des expérimentations pourront être annoncées avant la fin de l’année» a-t-elle sur BFMTV, précisant que plusieurs municipalités «de droite comme de gauche étaient déjà prêtes à s’engager» pour accueillir ce type de salles. Ces salles permettraient un contrôle sur les produits en apportant de bonnes conditions d’hygiène sous supervision de personnels de santé. Illégales en France mais existent dans près d’une dizaine de pays, dont la Suisse et l’Allemagne. L’UMP s’est déclarée hostile à la création de ce type de «salle de shoot», prônant la prévention de la toxicomanie plutôt que son encadrement. C’est banaliser l’usage et c’est légaliser la consommation des drogues les plus dures et cela aux frais des contribuables !

 

En 2008 l’ONU dans son rapport mondial sur les drogues 2008, estimait qu’il y avait 166 millions d’usagers de cannabis, le pays comportant le plus d’utilisateurs restant les États-Unis. En France, parmi les adultes âgés de 18 à 64 ans, 33 % déclarent avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie, ce qui représente 13,4 millions de personnes. Le nombre de personnes ayant consommé du cannabis dans l’année est de 3,8 millions, 8 % de la population, situant la France parmi les pays d’Europe les plus consommateurs, aux côtés de la République tchèque, du Royaume Uni, de l’Italie et du Danemark. La carte d’Europe des pays consommateurs de cannabis.