Aux portes de Paris, le département de l’Essonne encore trop méconnu, mérite pourtant le détour. Pour un petit week-end qui mêle la découverte et le romantisme, un petit conseil : empruntez la route des Peintres.
L’aventure commence à Yerres ou vous marchez sur les pas du peintre impressionniste Gustave Caillebotte.
Direction la propriété du maître, nichée au cœur d’un parc à l’anglaise de 11 hectares, en bordure de la rivière (entrée du parc gratuite). Chemin faisant vous allez découvrir l’Orangerie, la maison de Caillebotte, toute de colonnades blanches néo-classiques, et nommée le Casin, le kiosque et la glacière que l’on doit à l’artiste Pierre Borrel au début du XIXe siècle et qui permettait d’avoir des pains de glace pendant toute la saison chaude.
Dans ce parc, fut célébré le mariage religieux de Claude Monet et Alice Hoschédé.
Pour la pause déjeuner, n’hésitez pas et offrez-vous une halte gourmande au "Chalet du parc". Une table de qualité que l’on doit à Philippe Detourbe, bien connu des gastronomes parisiens.
Autre possibilité : le château du Maréchal de Saxe, demeure du XVIe siècle. Si vous y allez un samedi, ne repartez pas sans faire emplettes de macarons, fabriqués par la société Les macarons gourmands. Les meilleurs de toute la place parisienne !
"Au cœur du Hurepoix"
Filez ensuite à Montlhéry, célèbre pour ses circuits…, mais pas seulement. Jean-Baptiste Corot vécu quelques années dans ce secteur, plus précisément à Marcoussis (où se trouve, pour les amateurs de ballon ovale, le Centre national de rugby). Corot puisa son inspiration, pour différents tableaux de paysages, dans les paysages du Hurepoix, dont la tour de Monthléry, peinte en 1860 et exposée au musée du Louvre. Tout juste rénové et classé "Monument historique", le fameux édifice de 30 mètres de haut, aux 130 marches, était autrefois le donjon d’une forteresse féodale massive. Rois et guerres se succédèrent avant qu’Henry IV n’ordonne la démolition du château à la fin du XIVe. Au pied de la tour, les ruines des murs et de certains escaliers sont encore visibles.
Une bonne table à Montlhéry : la Charrette.
"En bordure de la forêt de Sénart"
À Champrosay suivez les traces de l’un des premiers peintres à adopter le mouvement romantique : Eugène Delacroix. Plus modeste que la maison de son ami Alphonse Daudet, toute proche, celle du peintre était une résidence d’été. Située en lisière de la forêt de Sénart, et représentée dans nombre de ses œuvres, elle est un prétexte à de belles balades automnales.
"À Villiers-le-Bâcle"
Plus proche de Paris, vous voici à Villiers-le-Bâcle, chez Foujita. L’artiste japonais, personnage haut en couleurs du groupe des Montparnos, ami de Picasso, Modigliano, Mistinguette, etc., passa ici la fin de sa vie.
En 1955, il prend la nationalité française, se convertit au catholicisme quelques années plus tard et prend le nom de Léonard et peint de nombreux tableaux inspirés par la vie religieuse. Dans sa maison, véritable lieu de mémoire, retrouvez expositions de photos et toiles du maître. L’atelier sous les toits, conservé intact et rempli d’objets, laisse imaginer le quotidien de son créatif propriétaire.
{Entrée libre, visite guidée gratuite sur rendez-vous.}
"Retour par Gif-sur-Yvette"
Avant d’achever votre périple pictural et champêtre, faites une halte à Gif-sur-Yvette. Si c’est aujourd’hui une ville qui rassemble de très nombreux chercheurs, c’est aussi ici que le peintre moderne Fernand Léger avait son atelier. C’est là qu’il exécuta, entre autres, les illustrations pour "Liberté, le poème de Paul Eluard sous l’Occupation. Aller jeter un œil sur sa tombe colorée, ornée de sa "fleur qui marche".