Suite a l’article de Boursorama :

http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=6d60f5a05da36de793ce9d8002dfdf9f

Des étudiants m’ont demandé mon sentiment sur l’euro et les propos de DSK…

Dans un premier temps, voici ce que je pense de l’euro (déjà publie sur C4N) :

"N’incriminons pas l’euro, le bouc émissaire de tous les malheurs de l’Union économique et monétaire, le Jérôme Kerviel des crises bancaires, car si la monnaie unique n’existait pas la plupart des grands pays européens auraient dévalué leur monnaie de 20 à 30 % minimum, à l’exception de l’Allemagne garant de l’orthodoxie financière et bancaire même si son désir d’éponger 85 milliards de dettes peut logiquement inquiéter. Par ailleurs, arrêtons de martyriser l’euro en disant tout et son contraire à son sujet. L’euro a été introduit à la parité de 1 euro pour 1,18 dollars à une époque où il n’y avait que 11 pays solides dans l’Euroland (et bien évidemment pas la Grèce), alors que certains spécialistes des changes considéraient que l’euro aurait dû être introduit le 1er janvier 1999 à 1 euro pour 1 dollar. L’euro est ensuite descendu à 1 euro pour 0,81 dollar et nous ne nous en sommes pas si mal sortis que cela. A 1,18 l’euro était soi-disant à son niveau et tout le monde était satisfait, à 0,81 c’était excellent pour notre commerce extérieur, à 1,50 c’était un signe de force de l’économie européenne et très profitable car cela réduisait la facture énergétique avec un pétrole et des matières premières très bon marché, et maintenant à 1,19 c’est la catastrophe alors que l’économie européenne subit la crise de plein fouet et est incapable de mettre en place une synergie pour stopper l’hémorragie du chômage et de la décroissance et consolider la reprise. Des fadaises ! comme de dire que la hausse des prix est consécutive à l’introduction de l’euro. Ce n’est qu’un fait mais il n’existe pas de corrélation économiquement valable, de cause à effet, entre la hausse des prix et l’introduction de l’euro. La cause de cette hausse « vertigineuse » est la conséquence de l’opportunisme de la grande distribution qui a profité de l’occasion, en diversifiant son offre pour que la pilule passe mieux, pour augmenter ses prix et ses marges qui laminent les fournisseurs, de façon éhontée. Si nous avions accepté en 1944 lors accords de Bretton Woods, une monnaie mondiale, le Bancor comme monnaie d’étalon internationale, comme l’avait proposé J.M. Keynes, nous aurions peut-être aujourd’hui une seule monnaie dans le monde – un point de vue partagé par Jacques Attali et de nombreux économistes -, ce qui aurait sans doute évité la spéculation sur les monnaies, cause principale des crises monétaires asiatiques et russe en 1997 et 1998, ce qui aurait permis d’éliminer la principale tumeur qui gangrène la finance et l’économie mondiale."

Dans un second temps, sans forfanterie ni prétention aucune voici mon analyse sans détours :

"Ne soyons pas MONETARISTES pour le moment en contrôlant la masse monétaire et en ne se servant que de l’arme des taux pour résoudre la crise, soyons Keynesien, utilisons le déficit budgétaire en faisant de l’investissement public (productif) pour relancer la croissance, seul moyen de se substituer à l’investissement privé défaillant voire inexistant – un des deux moteurs de la croissance avec la consommation. Faisons comme les Finlandais, construisons contruisons PARTOUT (c’est faramineux et énorme sur des centaines de km dans tout le pays) et encore construisons des routes, des batiments, des logements, des maisons, des hôpitaux, des infrastructures routières, ferroviaires… des liaisons entre les pays de l’UNION ! Haro sur le BTP, à fond "les manettes" pour un nouveau NEW DEAL EUROPEEN…
Si nous avons encore le courage et la volonté et si ce n’est pas déjà trop tard…"