On sait les dentistes très attachés au plombage au mercure ou amalgame dentaire, matériau composé majoritairement de mercure qu'ils utilisent depuis plus de 150 ans. Aussi, son banissement envisagé par l'Europe dans le cadre de sa stratégie sur le mercure amorcée depuis 2005, ne pouvait laisser la profession indifférente.

La riposte qui n'a guère tardé, prend la forme d'un rapport publié par un comité scientifique européen .

Composé pour moitié de représentants de la profession dentaire, le SCENIHR (Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks), comité scientifique mandaté par la Communauté européenne pour statuer sur l'avenir du mercure en dentisterie, vient de rendre public un rapport intitulé : Sécurité des amalgames dentaires et des matériaux de restauration alternatifs pour patients et usagers.


Rédigé et disponible exclusivement en anglais (au mépris du multilinguisme), ce rapport défausse l'amalgame de tout effet nocif sur la santé humaine. L'amalgame dentaire "doit être considéré comme un matériau de choix" peut-on lire dans le rapport qui insiste sur les intérêts à la fois cliniques et économiques du plombage au mercure.

Faut-il voir dans les conclusions du SCENIHR l'influence du lobby des dentistes, défenseurs acharnés du plombage au mercure ? On serait tenté de le croire quand on lit que l'un des experts extérieurs, cosignataire du rapport, n'est autre que le professeur M. Goldberg, actif défenseur de l'amalgame dentaire au sein de la très officielle Association Dentaire Française, et auteur d'un article paru récemment dans un journal dentaire, fustigeant l'initiative de la Norvège d'interdire l'amalgame et développant des arguments en faveur du plombage, en tous points semblables à ceux du comité européen.

En savoir plus sur le rapport du SCENIHR et sur la pétition lancée par une association luxembourgeoise dans le but de protester: site Holodent