Le scénario était on ne peut plus prévisible; la motion officialisant les mesures budgétaires du ministre conservateur Jim Flaherty fut adoptée au parlement d’Ottawa ce mercredi à 127 voies contre 76. Le paradoxe, aussi amusant que désolant, laisse bien pantois les partisans libéraux, désormais contraints de voir leur chef, Stéphane Dion, s’écraser à tous coups devant un Stephen Harper, passé fin stratège dans l’art de tourner en bourrique ses opposants.
Le mini-budget de Flaherty, qui se veut un avant-goût de ce qui attend les canadiens, propose essentiellement une baisse de la TPS de 6% à 5%, de même que des baisses d’impôt pour les entreprises et les particuliers totalisant 60 milliards $ d’ici 2012-2013. Ainsi donc, malgré des dépenses substantielles en défense, ces dernières années, Ottawa nage dans les surplus. Pendant que Gilles Duceppe se tue à trouver des coquilles au budget; Jean Charest, Premier ministre du Québec, lui peut bien s’offusquer autant qu’il veut de l’absence de mesures du fédéral pour l’industrie forestière. Mais qu’a-t-il fait des 700 millions $, versés par Ottawa suite au règlement du déséquilibre fiscal en avril dernier? Pas grand-chose. Si ce n’est qu’une timide baisse d’impôt, qui n'aura aucun effet sur nos porte-monnaie et qui semblait davantage une façon d’acheter des votes, en veille d’élection. Qu’il ne vienne pas pleurnicher à présent.
Pour sa part, l’ami Dion fait bien piètre figure. Le petit général, déculotté par deux fois, a dû encore rester assis durant le vote en chambre et ses sbires en déroute, n’eurent d’autre choix que de le suivre à l’abattoir; au grand dam de Jack Layton qui se sent de plus en plus inutile( mais ça, ce n’est pas nouveau). La vérité est que les libéraux de Stéphane Dion savent que leur chef n’est tout simplement pas l’homme de la situation pour une élection; ils l’ont élu à défaut d’un meilleur chef. D’ici la prochaine élection fédérale, qu’ils espèrent le plus loin possible, ils seront obligés de porter l’odieux d’appuyer, à contrecœur, un gouvernement conservateur qu’ils critiquaient pourtant si âprement sur touts les points. Le parti libéral fantoche est désormais le salut des conservateurs, qui forment le quatrième gouvernement minoritaire qui aura subsisté le plus longtemps dans l’histoire de notre pays.
Finalement, les efforts de Stephen Harper semblent lui porter fruit au Québec. C’est du moins ce que rapporte un sondage CROP-La Presse, publié mercredi, selon lequel conservateurs et bloquistes seraient à égalité dans les intentions de vote au Québec à 31%. Harper aurait-il réussi son pari ? Celui de gagner la confiance de l’électorat québécois et du même coup, relayer le Bloc au rang d’histoire ancienne ? Seule une vraie élection nous le dira.
A suivre…
Il semble qu’il y ait eut quelques petits problèmes techniques lors de la publication de cet article( avec la disposition des photos), mais tout est ok à présent. Je m’en excuse chers lecteurs.
Merci
Les libéraux essaient de gagner du temps et le Bloc Québécois lui il se cherche tout simplement.
un succésseur à Dion
Vous aviez raison Northlandnews. Ce matin, Michael Ignatief a signé une lettre ouverte dans le journal La Presse. Lettre qui étrangement tombe au lendemain d’un sondage faisant de lui un candidat potentiel à la succession de Stéphane Dion. Je suppose qu’il prépare déjà sa campagne pour poignarder dans le dos son propre chef de cabinet…
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Merci de vos commentaires, c’est en effet une étrange coïncidence que cette lettre de monsieur Ignatieff. Serait-on en train d’assister aux derniers moments de Stéphane Dion?