A l’heure ou le Sporting vient de prendre la tête de la Ligue2, avec certes un match de plus par rapport à ses deux concurrents Reims et Clermont, attardons nous sur ce club à part qui a fait vibrer l’Ile de Beauté et la France toute entière.
Car même si c’est aujourd’hui l’AC Ajaccio qui évolue en Ligue 1, c’est bel est bien le club Bastiais qui symbolise le mieux la Corse.
Le club a été fondé en 1905 et ne devient professionnel qu’en 1965. Il évolue alors en deuxième Division. Trois années plus tard après et un titre de champion de Division 2 en poche, le club rejoint l’élite. Il parviendra même en finale de la Coupe de France en 1972, finale perdue face à L’Olympique de Marseille (2-1).
Le club s’installe durablement en première Division et termine même à la troisième place du classement en 1977, ce qui lui permet de se qualifier pour la Coupe de l’UEFA. Le parcours de l’équipe sera de toute beauté. Elle élimine successivement le Sporting de Lisbonne, Newcastle, le Torino de Graziani, Carl Zeiss Iena et les Grassophers de Zurich avant de tomber en finale face aux Hollandais du PSV Eindhoven (0-0 et 3-0). Les héros de cette épopée ont pour noms Jean François Larios, Johnny Rep, Claude Papi ou encore Charles Orlanducci.
Le Sporting Etoile Club de Bastia (c’était son nom à l’époque) prend sa revanche sur le sort en 1981 en s’adjugeant la Coupe de France face à l’AS Saint Etienne de Michel Platini (2-1). Orlanducci est toujours présent dans l’équipe aux côtés de Lacuesta, Milla ou Hiard.
Le club est ensuite rétrogradé en Deuxième Division en 1986 et ne rejoindra l’élite qu’en 1995 (il dispute la même année la finale de la Coupe de la Ligue, perdue 2-0 face au PSG). Pendant cette période, personne n’a oublié la catastrophe de Furiani en 1992.
En 1994, un certain Frédéric Antonetti prend les rênes de l’équipe première. Les joueurs de l’époque se nomment Moravcik (quel numéro 10 !) ou encore Pierre Yves André, qui deviendra un fidèle parmi les fidèles. Le club vivra quelques unes de ses plus belles saisons et terminera régulièrement dans la première moitié de tableau. Après son départ, le club végète, non sans atteindre la finale de la Coupe de France en 2002 (finale perdue face à Lorient 1-0).
Le club est relégué en Ligue 2 en 2005 avant de tomber en National en 2010. Il n’y passera qu’une saison. Guidée par un vrai meneur d’hommes, Frédéric Hantz, l’équipe termine première de National et joue aujourd’hui en Ligue 2 la montée en Ligue 1. Quelques joueurs, et non des moindres, sont venus pour lui à Bastia. On pense en particulier à Rothen ou Maoulida. Car à Bastia, il faut des leaders. Sur le terrain et au bord. Antonetti en a été un. Hantz en est un autre, à sa manière. Mais nul doute que tout comme son prédécesseur, il rêve de redonner ses lettres de noblesses à Bastia et au football Corse. Il rêve de voir Armand Césari, à Furiani, s’embraser de nouveau comme à ses plus belles heures. Nul doute qu’alors le peuple Bastiais sera là. Comme il n’a jamais cessé de l’être.