Sarkozy doit partir. N’y voyez aucune animosité personnelle (quoique, j’avoue sans problème n’avoir jamais été pour Sarkozy). Non, il doit partir car il n’a pas de visions. Cela finit par être lassant de le voir jouer « des coups » qui relève plus du poker que des échecs.
Il est dans l’action fébrile et, surtout, il n’a plus qu’un modèle, qu’il semble vouloir obstinément nous appliquer : le modèle allemand.
Pour un peu, on pourrait presque considérer que le Président Courage est devenu une marionnette entre les mains de Mme Merkel.
Grave erreur, qu’il n’a pas l’air de prendre en compte. Les français sont pour l’Europe, dans leur grande majorité, et nous savons que le cœur France-Allemagne doit être préservé quand bien même ce ne serait qu’au nom de ce qui s’est passé durant les deux guerres mondiales.
Mais à vouloir absolument plaquer ce modèle sur le nôtre, il va droit dans le mur. Il a beau nous assurer de l’indépendance de la France et des Français face à l’Europe, on a dû mal à y croire tant il fait les yeux de Chimène à la Chancelière. En ce moment, rien n’est plus agaçant que la posture Allemande qui consiste à faire la morale à l’Europe. Et certaines réactions, comme celles des Grecs, deviennent franchement hostiles.
Mais bon, ce qui a fait son succès, ce « blitzkrieg politique » dont il avait le secret, n’a plus d’effet. Et d’un coup, on a l’impression de le voir, de le voir patiner. Plus personne n’y croit, tout simplement. Même les journalistes, bien peu lucides pourtant durant ces années Sarko, prennent peu à peu leur distance.
La panoplie des discours sur mesures, des interventions collant à l’actualité, un cortège impressionnant de communicants calibrant paroles et gestes présidentiels, et, surtout, cette triste équipe baptisée la cellule « Riposte », constituée d’incompétents qui ne se caractérisent que par leur capacité à cracher du venin, j’ai nommé Hortefeux et Morano, entre autres : plus rien n’y fait.
Je le verrais bien, dans un sursaut brutal qu’il apparenterait probablement à du courage, nous enfiler tout un tas de réformes durs d’ici la fin de son quinquennat. Tentant le bras de fer jusqu’au bout.
Non, à situation de crise, il nous faut justement quelqu’un susceptible de regarder les choses avec du recul, quelqu’un capable de trancher tranquillement, d’écouter les voix qui montent du fond du pays.