Un certain nombre de films tentent, avec plus ou moins de talents, de mélanger habilement le thriller et la SF. Ces deux genres se marient très habilement et donnent quelquefois des œuvres très largement réussies. Un modèle du genre demeure pour moi l’incroyable Déjà-vu avec Denzel Washington. C’est dans ce même créneau que s’inscrit le film Source code.

Sorti en 2010 et réalisé par Duncan Jones, Source met en scène Jake Gyllenhaal dans une histoire tortueuse et riche en rebondissements. Le début du film nous présente ainsi Colter Stevens, un homme amnésique qui se réveille dans un train. Alors que son entourage semble le connaître, le train explose et le héros se réveille dans un caisson où il apprend qu’il est l’objet d’un procédé révolutionnaire et expérimental. Le principe est simple : Il est projeté dans le corps d’une personne et peut revivre les huit dernières minutes de sa vie indéfiniment. Il doit donc employer ce procédé jusqu’à découvrir qui est l’auteur de l’attentat.

Voilà bien une histoire qui sort des sentiers battus et qui offre une intéressante variante sur le thème du voyage dans le temps et la possibilité de modifier le cours des choses. On devait déjà au réalisateur un excellent film, Moon, et ce dernier prouve avec Source code qu’un budget conséquent ne lui fait renoncer en rien à son identité propre.

Ce que j’ai apprécié dans Source code sont les thèmes très intéressants qui sont abordés. Le premier d’entre eux est la lutte de l’individu pour exister au delà d’un système. Sans déflorer l’explication qui permet de comprendre pourquoi le héros se retrouve dans une telle situation, le film offre un habile mélange d’action, de suspense et dispose d’une construction narrative des plus originales.

Bien entendu, l’intrigue centrale du film n’a rien de révolutionnaire avec la tentative de découvrir l’identité du terroriste avant que celui-ci ne pose la bombe dans le train, mais c’est dans les nombreux essais infructueux du héros à employer judicieusement les huit minutes dont il dispose qui fait le sel du déroulement de l’histoire.

En visionnant Source code, on ne peut s’empêcher d’entamer un parallèle avec d’autres films abordant de près ou de loin les mêmes thématiques. Le film déjà-vu dont je faisais référence précédemment, un jour sans fin, pour l’aspect moment qui se répète indéfiniment ainsi que la série 24 heures chrono pour la dimension effrénée et course poursuite de l’histoire.

Autre point que j’ai apprécié dans Source code : Le renoncement du réalisateur à ne pas nécessairement conclure le film sur un happy end. Et oui, ici, nulle possibilité d’inverser le cours des choses, les faits sont passés et rien ne pourra permettre aux morts de revenir à la vie. L’action du héros s’inscrit donc dans une logique de compréhension et de résolution d’une enquête et non dans une perspective de modifier le cours des choses.

Ce volonté de réalisme et de triste réalité diffère avec l’état d’esprit que l’on retrouve généralement dans ce genre de blockbusters hollywoodiens.    

Vous l’aurez compris, je recommande vivement Source code à tous ceux qui ont apprécié Déjà-vu et les œuvres cinématographiques mélangeant les genres avec brio.

Un excellent moment de détente en perspective.