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                                   THE TOWN

Je ne suis pas un fan de l’acteur Ben Affleck, qui à part quelques rares exceptions, nous livre des compositions médiocres.

Malgré tout j’avais décidé de visionner sa première réalisation en 2007: "Gone Baby Gone", et là stupéfaction, Ben Affleck nous concocte un bijou de thriller noir, dans la digne lignée du "Mystic River"  Clint Eastwood. Pour une première je ne pouvais qu’applaudir à la naissance d’un futur grand réalisateur, une nouvelle vocation.

Donc bien évidemment j’attendais avec impatience et curiosité le nouvel opus de Ben Affleck.

Il ne faut surtout pas omettre lors du visionnage de The Town, que Ben Affleck est encore un réalisateur en pleine construction. La comparaison avec le monument de Michael Mann: "Heat" est tentante, pour ne pas dire inévitable. Un film de braquages, un type qui veut raccrocher, et l’inévitable love story…bien difficile à gérer.

Il faut de suite relativiser les choses, et ne pas voir dans ce film du sous-Michael Mann. Bien évidemment l’influence est présente, mais ce qui transparait dans ce film, ce sont les personnages. Ben Affleck a privilégié l’aspect social et à ce titre se démarque de Heat.

Je reste lucide, The Town est un film efficace, qui confirme le potentiel de Ben Affleck derrière la caméra, mais on ne peut qualifier ce long-métrage de chef d’œuvre. Et même si une nouvelle fois, Ben Affleck ne parvient pas à ma convaincre dans ce rôle de "bad boys", sa prestation est bien meilleure que d’habitude.

LE SYNOPSIS :

"Doug MacRay est un criminel impénitent, le leader de facto d’une impitoyable bande de braqueurs de banque qui s’enorgueillit de voler à leur gré sans se faire prendre. Sans attaches particulières, Doug ne craint jamais la perte d’un être cher.

Mais tout va changer le jour où, lors du dernier casse de la bande, ils prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey. Bien qu’ils l’aient relâchée indemne, Claire est nerveuse car elle sait que les voleurs connaissent son nom…et savent où elle habite. Mais elle baisse la garde le jour où elle rencontre un homme discret et plutôt charmant du nom de Doug….ne réalisant pas qu’il est celui qui, quelques jours plus tôt, l’avait terrorisée.

L’attraction instantanée entre eux va se transformer graduellement en une romance passionnée qui menacera de les entraîner tous deux sur un chemin dangereux et potentiellement mortel.

The Town est l’adaptation d’un roman de Chuck Hogan (à ne pas confondre avec Hull Hogan !!) "Prince of Thieves" (le prince des braqueurs).

Le casting s’avère judicieux. Rebecca Hall s’affirme comme une révélation, Jeremy Renner confirme tout son potentiel après l’excellent "Démineurs". Jon Hamm est aussi impeccable que dans la série "Mad Men". Un petit regret néanmoins, le personnage torturé de Blake Lively soit autant massacré et quasiment laissé de côté, alors que l’on sentait tout le potentiel émanant de la jeune actrice.

Les plus critiques affirmeront que jamais ce film n’atteint les sommets, ce qui en partie est vrai, mais on apprécie la mise en scène propre, et j’ajouterai tourné avec beaucoup d’énergie et de talent..

Bien sur on se rappellera les trois énormes scènes d’action:

-Un braquage de banque.

-Une attaque de fourgon blindé.

-Une fusillade urbaine.

Le modèle Heat est bel et bien présent à travers ses trois scènes, mais cela parait quasiment inévitable dans ce type de films. Les personnages sont complexes à souhait, semblant porter un lourd fardeau, lié étroitement à ce quartier de Boston, ou la fatalité veut que l’on soit voyou de père en fils…

On retiendra également l’extraordinaire scène de poursuite, qui à mon humble avis est tout simplement l’une des plus réussies depuis celle de "La nuit nous appartient" de James Gray.

Le prochain film de Ben Affleck devrait être un remake de l’excellent "Un frisson dans la nuit" de Clint Eastwood (sa première réalisation). Un film à suspense fortement influencé par Alfred Hitchcock ou l’interprétation de Jessica Walter atteint des sommets, flippante à souhait dans le rôle d’une psychopathe…que l’on retient.