Adapté de la BD de Dave Gibbons et Alan Moore, Watchmen de Zack Snyder, le réalisateur du film 300, gomme la frontière entre le bien et le mal. Le roman était culte. Son adaptation sur grand écran, entre prouesses esthétiques et mise en scène magistrale, frole le chef d’oeuvre.

Après nous avoir donné des frissons dans L'Armée Des Morts (en 2004) Zack Snyder revient en force avec son dernier film, Watchmen, Les Gardiens. Complexe et mystérieux, Watchmen traite l’histoire d’une «Amerique alternative» de 1985, dans laquelle «l' horloge de la fin du monde» indique en permanence minuit moins cinq, et où les super-héros font partie de la vie quotidienne. Le buzz a grimpé au fil des mois et une horde d'afficionados, déjà bien échauffés, s’apprête à envahir les salles, l’œil avisé, prêt à critiquer le moindre faux pas sur leur œuvre fétiche. 

Pourtant, pour le commun des mortels, ce nouvel opus du septième art ressemble à un banal film de superhéros. Des visages étranges, des costumes flashis et rétros, et cette seule fille du groupe obligée de jouer les dominatrices pour ces messieurs qui aiment à fantasmer… Rien de neuf sous les cocotiers ?!

Revenons en au pitch… Alors que les tensions entre les USA et l'URSS sont aux plus fortes, les Gardiens (Watchmens) sont menacés par un mystérieux complot visant à les anéantirs. Rorschach, un super-héros déterminé à en finir avec cette histoire, va contacter ses amis pour mettre un terme au complot anti Watchmens… Mais derrière une apparence toute simple se cache une vérité bien plus dérangeante… Une vérité bien plus dangereuse aussi!

Le film de Snyder est superbe. Certains disent qu'il à réussi une fidèle adaptation du comic book original. Je le pense aussi. La mise en scène est  virevoltante. Elle est aussi pleine d'ingéniosités visuelles qui emportent le spectateur loin de leurs routine quotidienne. Côté acteurs, si Jackie Earle Haley, Jeffrey Dean Morgan et  Patrick Wilson offrent des performances époustoufflantes,  Malin Akerman déçoit complètement… En fait, il est très mauvais (mais chut!). 

Watchmen regorge de bijoux cinématographiques qui tendent à devenir culte. D'abord, le générique sur Bob Dylan. Tout simplement splendide… Tout comme le reste de la bande-son d'ailleurs! Il faut également mettre en lumière le clin d’oeil à Coppola sur la guerre du Vietnam. Le flash-back sur l’ancienne vie du Dr Manhattan est peut être l’un des passages les plus réussis du film, entre émotion, pureté et scène d’anthologie cinématographique.

 Côté critique négative, il faut avouer que l'on tombe parfois dans le ridicule, avec cette scène de sexe entre Laurie et Dan dont certains plans se trouvent à l'identique dans 300, le tout étant sublimé par une chanson dont la présence peut sembler étrangement douteuse. 

«Watchmen» est un serpent de mer du cinéma. Depuis la sortie du livre en 1986, plusieurs réalisateurs renommés tels Terry Gilliam, Darren Aronofsky ou encore Paul Greengrass se sont cassé les dents sur ce scénari. L’histoire est «bien trop dense et complexe», avec de nombreux flash-backs, soulignent les fans.
Malgré tout, en adaptant cette BD, Snyder a lâché la bride à son imagination. Le résultat : 2 heures 40 de grand spectacle, mêlant action, sexe, violence et cynisme. Parfois délirant, Watchmen est surtout politiquement incorrect. Et c’est ce qui est le plus réjouissant.