Sons of Anarchy Saison 6 a débuté sur la chaîne FX ce mois et les moteurs se sont remis à vrombir. Mais ces « fils » sont-ils vraiment anarchistes?

 

Quand les Clay, Jax, Tigs, Chibs, Opie et autres grimpent sur leur moto, c’est tout Charming qui peut trembler même si le SAMCRO s’est donné pour mission de protéger cette charmante bourgade et ses habitants mais pas au détriment des intérêts du club, surtout pas. Ce qui au résultat, donne à la série une philosophie quelque peu scabreuse…

 

 

 

L’idée de départ

L’histoire se passe donc à Charming, en Californie, avec une population de 14 679 habitants d’où est originaire le SAMCRO (Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original),et sur laquelle, il règne en maître sous couvert d’y protéger ses habitants.

Affublés d’un cuir avec inscrit « sons of anarchy » au dessus d’un écusson de La grande faucheuse, cette inscription à elle toute seule semble justifier toutes les libertés que les membres de Samcro prennent avec la loi, avec les autres et avec leurs ennemis car des ennemis ils en ont. Entre les mayans autre club de bikers mafieux, les relations tendues avec les niners ou encorel’IRA, et enfin leur guerre larvée contre les néonazis, c’est sûr que les « sons » de Clay (alias Ron Perlman : Hellboy ,Alien 4 ,Le nom de la rose), président du club de bikers ont besoin d’armes pour mener à bien leur trafic…d’armes.

Le pour :

Il faut bien avouer qu’il existe dans cette série un réel vent de liberté. Ces gars là semblent être sans foi ni loi, n’avoir que très peu voire pas du tout de morale surtout quand il s’agit de défendre leurs intérêts. L’alcool coule à flot, les filles faciles (pour ne pas dire actrices pornos) leur tombent dans les bras (surtout ceux de Tigs (Kim Coates le fracassé de service) Ils fument, boivent, se battent, ne respectent rien, autant de choses qui ont tendance à disparaître dans les fictions d’un monde de plus en plus aseptisé. Et quand, dans une bagarre rangée, ils fracassent la tête de tous les néonazis, et ben, c’est juste assez jouissif.

Quant aux personnages, ils sont réellement attachants. Charlie Hunnam, (Les Fils de l’homme, Hooligans ) le beau gosse de service dans la peau de Jax Teller, Opie incarné par Ryan Hurst (The Ladykillers) Chibs alias Tommy Flanagan (Braveheart,Gladiators…) ou encore Mark Boone (Frozen River Batman Begins…) en Bobby Elvis pour ne citer qu’eux sans oublier le regretté Half Sack (Johnny Lewis ). Pris dans des histoires personnelles et/ou liées au club, tout ce petit monde est couvé par Katey Sagal qui intrigue à tout va pour les protéger et protéger le club. Et toutes leurs aventures sont menées tambour battant avec violence, amour ou humour sur une superbe B.O qui balaie tous les genres : rock, heavy metal, country…

Le contre :

Oui mais voilà, le souci de cette série, aussi bien faite et haletante soit-elle,est son discours et sa philosophie qui peuvent déranger. A commencer par l’antinomie profonde qui existe entre se dire « sons of anarchy » et la rigidité d’une hiérarchie au sein du club. A sa tête, un président secondé par un vice-président. Si toute décision à prendre est sujette à un vote, c’est bien la seule façade démocratique qui existe dans le club. Au-delà, point de salut à celui qui dérogerait aux règles rigides instaurées selon un code dit « d’honneur ». On ne quitte pas les sons, on y est renvoyé, banni et puni si on ose garder le tatouage. Virilité, solidarité, amitié, indéfectible lien et obéissance au club pourraient faire tout autant penser à un serment à une phalange. Ainsi, le club est très hiérarchisé, du président, vice président, membres voire prospects qui peuvent être les têtes de turc des autres.

Son Président à lui seul symbolise la branche conservatrice voire réactionnaire du club. S’il travaille pour le club, il travaille avant tout à conserver son pouvoir à la tête de son territoire-état et des Sons dont les autres membres, hormis Jax, ne sont que des soldats exécutants. Pouvoir et anarchie, deux termes qui ne vont pas vraiment ensemble. Seul Jax remet en cause le fonctionnement du club qui est passé d’une certaine idée de la liberté à la cupidité et à la domination des autres par une sorte de terreur et de crainte inspirée par la loi du plus fort. Une philosophie fascisante donnant le droit de tuer quiconque se mettrait sur leur route. Le producteur et créateur de la série, Kurt Sutter a avoué qu’un temps il avait pensé à Sons of Fascism comme titre possible de la série. Edifiant.

Les frontières sont minces entre certaines extrémités et la bascule peut être rapide d’un camp à un autre. Et ce n’est pas parce qu’on est grimpé sur une moto cheveux au vent qu’on est vraiment libre quand on est pris dans un carcan de pensée et d’action sans avoir le droit à son libre-arbitre.

Quoiqu’il en soit, la série Sons of Anarchy n’en reste pas moins une série riche en événements et en personnages plus singuliers les uns que les autres avec tous les ingrédients qui font que oui malgré tous ses défauts et son discours ambigu, c’est une série qui mérite vraiment d’être suivie.

Liens utiles :

Sons of Anarchy Official Website

Sons of Anarchy Theme Song – This Life