Soldes : on finit par brader vraiment

Celles et ceux qui avaient résisté à la tentation des soldes d’hiver en France (et disposaient encore de quelques moyens) pourraient faire les soldes, en deuxième, voire troisième démarque. Au Royaume-Uni, les soldes d’avant le Jour de l’An démarraient parfois à moins 80 %. Là, à Paris, j’ai vu un pantalon pour homme en velours à 7 euros, contre 29 au prix initial. Et comme c’est parti, des commerçants vont baisser le rideau… définitivement.

Dans la rubrique Économie, je me promets de faire état du bilan des soldes, et dans les trois mois, des liquidations de commerce. Mais il serait prématuré de dresser un état des lieux dès à présent. Petit tour cependant…
À mon humble avis, non seulement on trouve (enfin !) des prix vraiment cassés, mais on pourrait même marchander un peu (pas trop, si vous ne voulez pas voir la vendeuse fondre en larmes ou vous insulter).

À Angers, le site Angers Mag dresse un premier panorama. Pour Julie Da Silva, hormis la boutique Free, personne n’a remarqué l’affluence des années précédentes.

Il est vrai que le troc ou la vente en ligne marchent à fond (annonces eBay, Le Bon Coin…) marchent très fort, et que les sites de vente cassent aussi leurs prix. Les sites de vente à distance ont affiché, dès les premiers jours, des rabais de moitié, voire de 70 %. Signe des temps, Julie Da Silva donne des astuces pour que les soldes vous reviennent encore moins cher. Cela frise la lésine : utilisez les transports en commun pour ne pas avoir à payer un parking, méfiez-vous des faux soldes faits à la demande, ciblez les boutiques à visiter.

Fuyez peut-être les grandes et moyennes surfaces. Elles, selon l’Institut français de la mode, font du chiffre (c’est stagnant ou dans les +5 %). Elles savent que le froid vous pousse à ne pas disperser vos achats. Tournez-vous plutôt vers les petits commerçant aux abois. En sus, eux, ne pourront peut-être pas résister. En tout cas, pour la moitié des distributeurs, ces soldes d’hiver s’annoncent déjà négatifs.
Perso, à Paris, je vois encore des portants pleins, des piles de boîtes de chaussure. C’est bien sûr le bas de gamme qui part le moins : question de pouvoir d’achat de la clientèle habituelle. Car il y a soldes et soldes : besoin d’équipement pour certains, par exemple en matériels divers, recherche de la bonne affaire superflue pour les autres. Pourquoi ne pas s’offrir un petit tailleur intemporel de plus (plus l’article est intemporel, moins il est soldé), histoire de papoter plus que de vraiment le porter, ou craquer pour un modèle original (plus fortement soldé, mais qui ne sera que rarement porté) ?

Rappelons aussi que le bilan des soldes d’été avait été considéré « mitigé » par les divers secteurs professionnels. Sauf, déjà, pour la vente à distance.

Selon les régions, une première étape de bilan peut être balisée, les soldes ayant par exemple pris fin dans l’est de la France. Pour Le Républicain Lorrain, les rigueurs de l’hiver ont joué pour les grosses pièces (doudounes, bottes, manteaux). Mais les commerçants avaient accéléré le mouvement en créant plus rapidement une seconde décote. Les résultats seraient plutôt supérieurs aux autres régions de France. Positifs, mais sans avoir de quoi pavoiser.

Le bon truc, pour faire des économies, c’est peut-être d’attendre la fin des soldes. Laissez les autres dénicher les affaires formidables. Vous les retrouverez en ligne un peu plus cher, mais vous y aurez gagné sur les déplacements, le stationnement, le café ou le chocolat chaud de la pause.

En tout cas, côté distributeurs, « ce n’est pas catastrophique, mais c’est vraiment moyen ». Surtout que les résultats sont dus à beaucoup de prix vraiment sacrifiés, pour une fois. Il y aurait eu 6 % de chalands en moins à sacrifier au rite. De toute façon, il faudra bien des promotions pour rattraper. Moins apparemment intéressantes, certes, mais sur d’assez bon produits, de parfois meilleure qualité. Songez-y.

Bien, maintenant, si vous en êtes déjà réduit au régime tout féculents (riz, pâtes, pommes de terre), allez-y : vous allez prendre entre un ou deux centimètres de tour de taille. Songez quand même avant à voir si déplacer les boutons ne suffirait pas.

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

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