Ou la fuite en avant des savoirs disciplinaires.
Avant d’entamer la liste des symptômes de la maladie incurable dont souffre l’Éducation Nationale, je voudrai vous signaler une toute nouvelle « lubie » de Luc Chatel.
Le Ministre de l’Éducation Nationale, qui ne sait pas écrire deux mots de français sans une faute d’orthographe (souvenez vous de son discours, lors de sa nomination à ce poste), vient de réinventer l’apprentissage de l’Anglais., en l’introduisant dès l’âge de trois ans dans les écoles maternelles.
Alors que l’on constate et regrette que les enfants ne savent ni lire ni écrire le français, en entrant en sixième, je parie qu’ils ne sauront pas le parler en entrant au cours préparatoire.
Et ne vous étonnez pas, si pour réclamer un goûter vous entendez : « I’m hungry mum »,
Vous avez tout intérêt à vous remettre à l’Anglais sinon vous ne saurez jamais si votre enfant à faim, ou s’il dit un « gros mot » !
Là ou le bât blesse c’est quand on demande à Luc Chatel comment peut on apprendre l’Anglais à de si jeunes enfants sans embaucher des milliers d’enseignants ou d’assistants en langue supplémentaire, alors que l’on supprime des postes à « la pelle ».
Mais notre Ministre a une solution toute prête pour remédier au problème, car bien sûr comme vous le verrez ci dessous, il n’est non seulement pas question d’embaucher, mais de continuer la suppression de milliers de poste à la rentrée 2011.
Les nouvelles technologies !
Ben voyons.
Un enfant qui parle à peine ses trois cent ou quatre cent mots français va construire son propre savoir anglophone avec le ROI ordinateur.
On aura tout vu…..
Écoutez, vous n’en croirez pas vos oreilles :
Luc Chatel y parle aussi des rythmes scolaires, et de la suppression des Allocations Familiales, en cas d’absentéisme répété.
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Deuxième volet de ce pensum qui, en tant qu’enseignante à la retraite me donne de l’urticaire.
Mammouth en phase terminale : « On désosse le pachyderme » !
Le premier symptôme de la maladie incurable du mammouth a eu lieu entre 2007 et 2010.
50 000 postes d’enseignants ont été supprimés.
Il est prévu pour la fin 2011, un amaigrissement spectaculaire de 16 000 autres postes.
Tous les organes du mammouth sont atteints : de la maternelle aux lycées, en passant par les collèges et les écoles primaires.
Parallèlement aux baisses d’effectifs le Ministère de l’Éducation Nationale prévoit une augmentation du nombre d’élèves. (imaginez la suite..)
L’Académie de Lille figure parmi celles qui seront les plus concernées par les coupes sombres dans le Personnel enseignant.
Or n’oublions pas que le Nord-Pas-De-Calais détient un record dont il aimerait se passer : c’est ici que l’on dénombre le plus d’illettrés.
Pour illustrer la désarticulation progressive de notre pachyderme, j’ai repris quelques extraits d’une analyse que je trouve fort intéressante :
Elle émane d’un agrégé de lettres, écrivain dont le dernier ouvrage s’intitule « Tireurs d’élites », paru aux Éditions Plon :
Jean-Paul Brighelli nous dit :
La situation scolaire se délite.
Cinq ans après le collège unique, qui fut un échec cuisant, on en tira les conclusions, en décidant de la « seconde indifférenciée ».
Vingt ans plus tard, commencent à éclore les premièresCPES, ces « prépas à la prépa », et les propédeutiques en université, remises à niveau d’élèves parvenus au Bac avec des manques de plus en plus criants.
Ce sont des rustines. Tous les acteurs de ces systèmes palliatifs s’accordent sur le fait qu’il faudrait reprendre en main, et très énergiquement, la formation scolaire depuis la Maternelle.
Mais institutionnellement parlant, on en est loin.
Le Ministère a accouché, au contraire, d’une réforme des Secondes (et, en perspective, du lycée tout entier) qui allège encore les contenus disciplinaires.
Moins on en fait, plus on peut supprimer de postes.
Cela fait beau temps que la rue de Grenelle commence et finit à Bercy.
Le système éducatif français est à la traîne de tous les pays de l’OCDE. Le niveau en maîtrise de la langue baisse chaque jour.
Encore faut-il savoir interpréter les statistiques. Une moyenne n’est jamais uniforme. Les élèves en grande difficulté sont peu nombreux au collège Henri IV.
Ils sont majoritaires dans la plupart des ZEP, ces Zones d’Éducation Prioritaire, ces ghettos scolaires bâtis en 1981 par Alain Savary au beau milieu des ghettos urbains.
Leur lifting en Réseau Ambition Réussite (RAR) ou Réseau de Réussite Scolaire (RRS) n’a eu qu’un seul effet certain : faire fuir les derniers « intellos » , que leurs parents inscrivent massivement ailleurs. Les Zones d’Exclusion Programmée sont désormais chimiquement pures.
Et c’est là, que l’analyse de Jean-Paul Brighelli, devient plus inquiétante !!! :
Vers la privatisation
Le mécanisme de privatisation, qu’il s’agisse d’entreprises ou d’établissements publics, est toujours le même, parce que le souci de l’État, toujours, est de faire gagner de l’argent à l’acquéreur, pas d’en encaisser lui-même.
On cherche par tous les moyens à dévaluer ce que l’on veut vendre, de façon à susciter les appels d’offre. On brade.
Quand le produit ne vaut plus rien, on ouvre les mains, d’un geste désolé : que faire, sinon vendre à l’encan ce dont on veut se débarrasser…
Dévaluation du produit École : tout le monde s’y est mis. Les républicains en se désolant – et leur diagnostic a été aussitôt instrumentalisé par de bonnes consciences pétries de mauvaises intentions. On écrit « L’enseignement de l’ignorance » ou » La Fabrique du crétin », on établit l’ « Autopsie du mammouth ».
Sur un système pourrissant peut alors germer une alternative crédible. Ça tombe bien : c’était là que l’on voulait en venir – créer les conditions d’émergence d’un vrai enseignement privé, qui ne se contente pas du « crédit limitatif » (20 % au maximum de l’ensemble de l’offre éducative peut aller au privé) qu’octroie la loi depuis Chevènement . Ni du crédit d’impôts accordé pour les cours particuliers et le soutien à domicile.
Grâce à l’action concertée des pédagogistes et des libéraux propulsés par la Droite, une obscure officine comme Acadomia a fêté récemment son introduction en Bourse.
Partant de zéro en 1989 (année fatidique de la loi Jospin, de « l’élève au centre », « constructeur de son propre savoir », et autres billevesées), cette boîte née de la hantise des familles devant une école de plus en plus dégradée en était à 9,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 1999, 15 millions en 2000, 27,5 en 2001.
Entre temps était arrivée la grande réforme de l’enseignement du Français. Aucun lien de cause à effet, bien sûr. Résultat ? Le dernier chiffre connu (2008) s’élève à 37 millions.
Le marché de l’angoisse a de très beaux jours devant lui.
À noter que, comme on peut s’en douter dès qu’il s’agit de faire des bénéfices, le privé ne fait pas mieux que le public, et le plus souvent bien pire.
Les salaires versés aux enseignants qui officient dans ces boîtes privées tournent autour de 11 € l’heure, tous frais déduits. Enseigner ou faire des ménages…
L’enseignement à deux vitesses, il est aussi dans le niveau des maîtres.
Si elle pèse sur le cadre économique, l’Europe s’est immiscée depuis longtemps dans la définition des missions de l’Éducation – parce que les deux sont intimement liées. À un pouvoir républicain qui, depuis Jules Ferry, insistait sur les savoirs disciplinaires, s’oppose désormais une école « démocratique » qui, sous l’impulsion des théories de pédagogues issus souvent des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (c’est le cas de Philippe Meirieu, par exemple) ont dissocié les acquis en savoir, savoir-faire et désormais « savoir-être ». Compétences, et non savoirs.
Conclusion :
A l’heure où l’Europe impose à tous ses membres, de diminuer les Dépenses Publiques, il est intolérable que le Premier Ministère concerné soit celui qui formera les adultes de demain.
On court « Droit dans le Mur », d’une instruction spécialisée, où les fondamentaux ne seront jamais acquis.
Diminuer le nombre de Professeurs, et bâcler leur formation, est un acte criminel envers la Société future.
Vous avez des témoignages, vous vivez cette situation en tant qu’enseignant, votre poste est menacé, des sections sont supprimées ?
Votre délocalisation est programmée, (mutation d’office vers d’autres établissements),
LES COMMENTAIRES SONT POUR VOUS !
[quote]’apprentissage de l’Anglais., en l’introduisant dès l’âge de trois ans dans les écoles maternelles.[/quote]
c’est une ânerie monumentale!
L’enfant à cet âge là ne maitrise pas sa langue maternelle,
c’est [b]ASSASSIN[/b] de lui en imposer une deuxième,
ce qui ne va pas manquer de provoquer bégaiements et retards de parole en nombre
je pense que c’est juste pour faire plaisir aux parents ce genre de mesure!
@Sophy,
c’est sans fin ce replâtrage!
Dialogue de sourd entre les différents intervenants,
qui ont chacun des œillère politiques!
En voulant « moderniser » l’école de »Papa » on l’a peu à peu détruite!
Tous les ministres ,droite ou gauche confondues, se sont cassé les dents sur des essais de réforme.
Que faire?
[b]Bonjour raisinfraise :
La dernière lubie de Luc Chatel, n’était pas trop mauvaise en soi, si l’apprentissage de l’Anglais « parlé » se limitait à écouter un enseignant d’origine anglaise, qui aurait passé une heure ou deux par semaine dans les petites classes.
Trois ans, c’est bien trop tôt quand on sait à peine construire une phrase en français.
Il me semble que c’est l’an dernier que l’on avait décidé d’introduire l’Anglais en CP.
là c’était déjà plus raisonnable.
Puis imaginez un enfant de trois ans manipuler un ordinateur, pour s’entendre parler anglais, sans avoir aucune référence visuelle de la personne qui lui parle la langue.
Juste une voix ?
L’enfant a besoin de cultiver également sa mémoire visuelle.
C’est l’âge ou les questions fusent
Qui lui répondra ?
Raisinfraise au train où vont ls choses je sens que la suppression des écoles maternelles n’est pas loin.
Elles seront remplacées par des crèches améliorées, payantes, où là, on aura un assistant en langue étrangère.
Mort programmée (par l’UE ?) de l’Instruction gratuite. c’est Évident !!!
[/b]
[b]A TOUS,
Vos VOTES sous cet article ont une importance capitale, votez BOF, votez Super mais VOTEZ, je vous en prie.[/b]
[b]Rainfraise :
Le but recherché, est la PRIVATISATION de l’Instruction.
Voyez comme Académia, qui vend des cours particuliers à flambé en bourse en peu de temps.
Il est même question du « Chèque Éducation ».
Une somme allouée à l’année pour subvenir aux besoin de toutes les familles qui désireront employer des Professeurs du secteur Privé, pour instruire leurs enfants.
J’en parlerai dans les commentaires si le besoin s’en fait sentir.
[/b]
Que l’on soit dans le public ou dans le privé on enseigne de la même façon!Avec son coeur!
La réussite de l’enfant est pour chacun un objectif prioritaire.
Ce qui change c’est l’attitude des parents,beaucoup plus démissionnaires dans le public, beaucoup plus présents dans le privé.
Il suffit pour s’en convaincre de compter les parents lors des réunions
parents-professeurs.
Dans le privé on affiche complet, quelquefois les deux parents se déplacent.
Dans le public les rangs ds parents sont beaucoup plus clairsemés!
[b]Oui @raisinfraise, mais n’oublions pas que dans le Privé, ce sont souvent des parents qui ont reçu une certaine éducation, et surtout ils ont les moyens de payer des études à leurs enfants.
C’est vrai aussi que les journées portes ouvertes, réunissent beaucoup plus de parents dans le Privé, que dans le Public.
Je ne parle pas des conseils de classe, là dans le public, c’est la catastrophe.
Absebtéisme complet (ou presque).
Le plus difficile pour les enseignants, qui ont connu les « beaux jours » de l’éducation
nationale, c’est qu’aucune sanction envers les élèves n’est maintenant possible.
Même les absences ne sont plus sanctionnées.
C’est la pagaille dans les Établissements scolaires.
J’ai des amies qui souffrent de cette défection parentale, mais aussi administrative.
Rien, vous ne pouvez plus rien faire, pour « punir » un élève récalcitrant.
D’où les dérives, les attaques verbales ou à arme blanche d’élèves envers leurs Profs.
Les profs de plus en plus stressés, qui sont en arrêt de travail pour dépression,
TOUT concoure à démanteler le mammouth.
Des exemples, j’en ai des « tonnes », mais pour l’instant chère raisinfraise, il n’y a que nous deux pour s’en soucier, et c’est bien dommage.
Une tribune comme C4N, où sous pseudo, on peut venir crier son « ras le bol », n’est pas fréquente…
[/b]
[quote]Dans le privé on affiche complet, quelquefois les deux parents se déplacent. [/quote]
Avec un seul coup de fil, je peux vous débloquer une ou deux places dans l’école de votre choix. Complet n’est pas vraiment juste, disons qu’il y a beaucoup de selectionnisme.
Les projets de l’éducation nationale sont clairs, des infrastructures à l’américaine, l’élite se fera dans le privé, donc réserver à une certaine classe. D’ailleurs, suffit de voir à Strasbourg le nombre d’étudiant venant de tout le globe pour le service d’enseignement privatif, bientôt la construction des campus à l’américaine pour 2013, cela concernera certaine ville.
Le secteur publique se régulera avec le temps, l’était favorise les enseignements par alternance, les contrats d’apprentissages, de qualification, ce n’est pas une mauvaise chose en soit, il ne faut pas oublier que les niveaux des élèves étaient en régression bien avant ces fameuses reformes, et comme à mon habitude, je n’ai pas de scrupule à dire que les parents participent à cette régression.
En ce qui concerne l’anglais dès l’âge de 3 ans, je suis plutôt défavorable, l’effet [b][i]franglais[/i][/b] va aller crescendo… L’académie française à du soucis à se faire.
Le privé n’est pas réservé aux « bourgeois ».
Des parents aux revenus modestes mettent leurs enfants dans le privé et y sont aidés financièrement.
[quote]aucune sanction envers les élèves n’est maintenant possible.
[/quote]
Le problème de la discipline est équivalent dans les deux systèmes éducatifs,comme toujours on est allé d’un excès à l’autre,gifle autorisées et humiliations collectives à plus rien!
[quote]Des parents aux revenus modestes mettent leurs enfants dans le privé et y sont aidés financièrement.[/quote]
C’est exact, cependant, c’est l’effet prime à la casse, comme dans l’automobile, une fois que le secteur publique en nette régulation, les bourses se feront par système de concours.
[b]Cher Dario,
J’ai passé sous silence la comparaison de notre système avec celui des anglosaxons, mais Jean-Paul Brighelli dit comme vous, Dario, je vais remettre ici ce paragraphe :
Le collège unique faisait le lit de cette école à deux (ou trois, ou quinze) vitesses qui sévit aujourd’hui.
Et, demain, d’une Éducation nationale en morceaux, éclatée en institutions privées d’un côté, avec un reliquat de service public de l’autre. Voir le modèle anglais, en public schools fort peu publiques, ou, plus récemment, le système américain, que les belles intentions du No child left behind démantèlent à toute allure, en confiant au privé les établissements dont les résultats sont en dessous des standards.
Une ancienne secrétaire à l’Éducation de Bush Senior, Diane Ravitch, explique que les écoles qui sont en dessous des quotas de réussite imposés (100 % à l’horizon 2014, mieux que nos ridicules 84 % de réussite au Bac) s’exposent à une privatisation, et à leur transformation en charter schools – voire à leur fermeture.
La culture du résultat immédiat engendre de curieux comportements.
Doit-on rappeler qu’il est régulièrement question d’indexer une partie du salaire des enseignants, en France, sur leurs résultats ?
Et Diane Ravitch de signaler la condition d’exercice des dits enseignants – 60 ou 70 heures par semaine, et portables allumés de jour comme de nuit pour répondre aux angoisses et aux plaisanteries des « apprenants » qui leur sont confiés.
Ségolène Royal, qui voulait les contraindre à 35 heures hebdomadaires (3), joue petit.
L’obligation de résultats, note Diane Ravitch, a amené la plupart des écoles à descendre leurs standards, afin d’atteindre la statistique espérée.
Le niveau réel, donc, a baissé, comme chaque fois que l’on casse le thermomètre pour enrayer la fièvre.
[/b]
ma chère Sophy, je parie qu’une nouvelle fois, vous allez faire le « buzz » sur C4N avec cet article !!!
Il y aurait tant à dire sur la gabegie régnant depuis des lustres sur le « Mamouth » Education nationale que nous allons tous sans doute avoir envie de mettre notre grain de sel sous votre pamphlet , comme toujours vigoureux, passionnant, polémique, bref, brillant .
Et quand j’écris tous, c’est vraiment tous : les enseignants (anciens, nouveaux, actuels, ceux qui ont déclarés forfait et ceux qui n’en peuvent plus mais tiennent toujours), les consommateurs ( parents d’élèves, syndicalistes, élèves de tout poil puisqu’ils sont , parait-il au clavier dès 3 ans !!!), les non concernés mais qui l’ont été ou le seront un jour et la grande cohorte de ceux qui ne sont pas concernés, qui n’ont rien à dire mais qui le diront quand même comme tout français qui se respecte !!!
Bref il va y avoir du monde sous votre texte ! ce qui me réjouit pour c4n , mais me donne du souci pour vous chère amie , vu le temps que vous passez déjà sur le site pour commenter et répondre aux com… J’ai grand peur que cela ne finisse par un divorce prématué (LOL) qui me chagrinerait pour vous ..
ce petit com . pour vous dire encore une fois BRAVO de nous gratter où cela fait mal , vous faire rire un peu …mais je reviendrai plus tard sur le fond du sujet , bien trop sérieux pour en rire celui là !
à plus brillantissime Sophy !
Trés intéressant Sophy,
[quote]60 ou 70 heures par semaine, et portables allumés de jour comme de nuit pour répondre aux angoisses et aux plaisanteries des « apprenants » qui leur sont confiés. [/quote]
Le salaire des enseignants (En privatif) aux Etats-Unis est très très motivant, (de 2700euros à 4000 euros pour les meilleurs résultats) sans oublier les avantages, comme une couverture d’assurance maladie de première choix (Privé, cotisé par l’établissement).
En parallèle le secteur d’enseignement publique des Etats-Unis est clairement à l’abandon, livré à lui même, il existe toujours des professeur ayant la foi, mais c’est rare.
En France, les salaires de l’enseignement privée va aller crescendo très bientôt, bien entendu, il ne s’agira pas d’un poste à 35h, cela demandera passion, foi, et surtout du temps. Pourquoi une telle augmentation ? Une campagne de recrutement en quelques sortes, pour éviter la délocalisation vers le Canada, les Etats-Unis et même aujourd’hui la Chine. L’éducation est un business, si vous voulez des résultats, il faut choisir ses meilleurs atouts.
En ce qui concerne la culture générale, mon avis est partagé, surtout dans les études supérieurs, l’imposer, c’est difficile, montrer la voie, c’est crée des autodidactes, et c’est bien plus bénéfique. Encore une fois, c’est toujours un choix personnel via une belle orientation.
[b]Chère Mum,
Puissiez vous dire vrai :
Amener du Monde sous cet article, dans les commentaires surtout.
Mon plus grand plaisir serait de voir arriver des témoignages de tous horizons, pas seulement nos amis commentateurs de C4N,
Mais si mon « billet » est visible en dehors des frontières C4Niennes, j’attends des cris de guerre, des expériences vécues ou à vivre.des craintes, et des…espoirs.
Pour sûr, il n’y a pas que l’académie de Lille qui est touchée, Metz, Nancy, Marseille etc… toute la France est en train de subir la violence d’un Gouvernement qui a préparé depuis longue date déjà, la mise à mort de notre système éducatif.
Cette fois nous sommes au pied du mur, et il est regrettable que dans les services Publics, tels que l’Éducation Nationale, les SYNDICATS, ne puissent jamais s’assoir à une table de négociation pour essayer de sauver ce qui reste de l’Enseignement Public, [u]l’école de Jules Ferry, gratuite et obligatoire.[/u]
Ces syndicats qui sont mis devant le fait accompli, et qui n’auront d’autres armes que la contestation.
les défilés, les grèves, qui vont s’accentuer, et qui feront perdre une année scolaire à nos jeunes.
Une amie me disait qu’en maternelle, il n’y avait plus de « demi niveau (les moyens grands), et que l’institutrice devrait faire l’école aux petits et aux grands en même temps.
Vous imaginez le travail à fournir ?
le stress, les effectifs qui vont grimper, au point d’avoir des classes de 45 à 50 élèves.
C’est INADMISSIBLE.
Des sections entières sont supprimées, alors que les classes sont pleines.
Même dans l’Enseignement Technique, des secteurs seront supprimés à la rentrée.
plus d’ajusteurs, de fraiseurs, de maintenance et que sais je encore…
Chère Mum, nous avons eu la chance de connaître le meilleur de l’Éducation Nationale, dans les années 60/80.
Déjà sous Giscard le socle a tremblé, dès que l’on a institué le Collège Unique.
J’arrête là, c’est à VOUS, enseignants, Syndicalistes, Élèves de vous révolter
Nos colonnes vous sont ouvertes, profitez en !
SOPHY[/b]
Bonjour Sophy,
Vous savez que dans ma famille il y a encore des enseignants et il y a des retraité(ées).
Tout au long de la lecture de votre billet et des commentaires , je n’ai pu m’empêcher à celle qui fait sa dernière année d’études à Poitiers et qui veut enseigner en maternelle, je n’ai de contact qu’avec sa mère, elle, je la connais que par son existence. J’aurais aimé qu’elle lise cet article . Mon commentaire ne vous apporte rien . Ma pensée va seulement vers ceux et celles qui se préparent à « un enseignement qui deviendra de + en + difficile ».
GBGB
Bonjour Dame Sophy,
Je sors d’une petite période silencieuse, rallume mon PC pour tomber nez à nez avec votre article… sujet qui m’a très fortement irrité ces derniers jours!
Alors avant d’être un peu sérieuse, voici une petite anecdote concernant mon « grand » de 4 ans, scolarisé en maternelle.
Il est dans une classe de 30 élèves, 10 « petits » et 20 « moyens ».
Né en décembre, il se retrouve entre deux, quasiment 1 an de moins que ses camarades « moyens » et presque le même âge que les « petits » nés en janvier. Autant dire que la maîtresse n’a pas le temps de faire du « cas par cas », pour autant, la grande difficulté pour lui est de réussir à se positionner.
Bref, il commence à apprendre quelques mots d’Anglais et … oula, c’est pas facile tous les jours!!! Voici quelques extraits de nos conversations du moment :
« C’est quoi la différence entre Hello et Good Norning maman?
– Comment te dire… Déjà on ne dit pas Good Norning, mais Good Morning… »
Je me bats déjà avec ses tournures de phrases Françaises, alors si on rajoute les Anglaises en plus…! Extraits :
« Non, on ne dit pas j’ai prendu, mais j’ai pris… »
« Non mon chéri, tu n’as pas tiendu le sac, en revanche tu peux dire, j’ai tenu le sac… »
Alors OUI, rajoutons même l’Italien, le Portugais et pourquoi pas le Tchèque aux enfants de 3 ans. C’est une excellente idée pour leur ouvrir l’esprit… Et pourquoi pas même leur faire préparer des concours aux grandes écoles dès l’âge de 6 ans… Il ne faut pas plaisanter avec l’éducation, il est vrai que tous les enfants ont des facilités dans tous les domaines et que notre système n’oublie absolument personne en chemin…! C’est vrai quoi, 30 élèves en maternelle, c’est tellement facile à gérer…!
Bon Sophy, je vous embrasse et je reviendrai pour un commentaire un peu plus « poussé »…!
Ange
[b]Bonjour Eiléna,
Oui je sais que votre famille compte de nombreux enseignants.
je souhaite bien du courage à votre nièce qui va aborder la profession dans des conditions difficiles.
Sans mettre la pression, et quoiqu’on dise, la Maternelle n’est pas une garderie d’enfant, mais bien le premier lieu où on leur apprend le B a ba des notions de politesse, et ou l’éveil de l’attention, font qu’on se familiarise avec les premiers éléments des fondamentaux (chiffres et lettres par exemple)
Le travail du professeur des écoles est aussi intense, que celui des classes de primaire, les préparations, l’attention constante, et l’humeur égale, pour rendre sereine la classe que l’on nous a confié.
Ce qu’il faut craindre pour votre nièce c’est que son premier poste risque de ne pas être à l’endroit qu’elle aura choisi.
D’une année sur l’autre elle sera amenée à en changer (pas toujours mais avec les nouvelles suppressions ou rassemblement de petits et grands dans certaines communes, il faudra s’y attendre)
J’espère pour elle que c’est une véritable vocation. sinon gare au découragement.
GBGB, chère Eiléna [/b]
[b]bonjour Ange,
Un témoignage vécu au quotidien est agréable à recevoir :
Ici c’est la maman d’un élève de maternelle qui témoigne.
Votre bambin a donc déjà intégré une classe où on apprend les rudiments de la langue (parlée) anglaise.
Êtes vous dans l’Académie de Créteil, qui est l’académie « cobaye » de l’E.N. qui essaie toutes ses nouveautés dans les écoles, collèges, et lycées qui sont situés dans le rayon d’action de l’académie ?
Pour l’instant, Ange votre enfant est en classe avec une assistante anglaise ?
Ou est-ce déjà la mise en route de l’apprentissage au moyen de l’ordinateur ?
Dès la rentrée, les assistantes seront soit reclassées, soit se sont des auxiliaires, et elles n’auront plus de poste.
Le chômage n’existe pas parait-il dans l’éducation nationale, mais c’est « tout comme »
L’institutrice de votre enfant s’occupe donc de deux niveaux, avec 30 bambins a surveiller et à faire travailler.
je la plains de tout mon coeur.
le cas des enfants nés en toute fin d’année a toujours posé plus ou moins des problèmes, et cela qu’elle que soit l’enseignement donné, en maternelle, en primaire, et plus tard au collège.
les parents sont souvent fiers de voir leurs enfants assimilés à des plus âgés qu’eux, mais tous les enfants ne sont pas capables de s’adapter à des « grands » (en taille et en ouverture d’esprit.)
je me souviens du cas de la fille de SybilleL une rédactrice de C4N qui a eu avec une de ses filles quelques problèmes d’adaptation à la rentrée 2009/2010.
Siempre et moi avons essayé de rassurer la maman et je pense que l’année scolaire se passe bien depuis.
Vous avez la chance d’avoir un bambin curieux et intelligent mais avouez, qu’il est préférable de savoir parler normalement le français (je n’ai pas dit l’écrire mais le parler, et vos exemples sont significatifs), avant de parler l’Anglais, ou alors il faut mener les deux missions en mêm temps, en commençant par la langue maternelle évidemment.
Bon courage, Ange ce n’est qu’un début, et quand le petit dernier ira en classe dans trois ans, des changements auront encore eu lieu.
Ces Ministres qui veulent marquer leur passages avec des lois qui porteront leur noms, sont des inconscients sans repères, qui sabotent l’enseignement au détriment des jeunes..
Chatel, est un « tateux » comme un autre, et il n’est pas loin le temps où ses résolutions passeront aux oubliettes.
QUEL GÂCHIS!!
@mitiés (bisous)
Sophy[/b]
Je pense, comme beaucoup d’entre nous, que ce gouvernement est la pire des choses qui puisse nous arriver. Il ne pense qu’à privatiser l’éducation au mépris des plus démunis qui ne pourront plus s’instruire par manque de moyens. Effectivement, on va droit dans le mur.
[b]Merci de votre passage Monsieur Gilles Desesquelles.
êtes vous un parent d’élève, un enseignant ou un syndicaliste ?
Un témoignage extérieur est particulièrement apprécié sous ce « Cri de Guerre »[/b]
Triste sort que celui de notre Education nationale!!! Je n’emploie jamais le mot « mammouth » car c’est le début de la stigmatisation des enseignants avec Allègre…Les profs feignants, l’idée d’instaurer le mérite, la fin de la priorité à l’enseignement en France.
De là a commencé la descente aux enfers, non du Collège unique et de Savary .
Depuis le temps que je tente d’avertir les collègues et parents de l’entreprise de démolition du Public…si peu y croyaient!!!
Pour l’anglais en maternelle, j’ai vu de multiples expériences au long de mes remplacements. Mais personne encore n’avait eu l’idée saugrenue de commencer à 3 ans… Par contre, en grande section, il y avait des ateliers pour les enfants, pris en charge en général par des mamans anglophones, et qui fonctionnaient très bien.
Prétendre initier à l’anglais par cassettes ou ordinateur des enfants de 3 ans est une pure galéjade!!! De qui se moque-t-on en effet ?
[quote]Pour que le taux d’initiation en langue augmente, les inspecteurs d’académie précisent désormais depuis cette rentrée que tous les enseignants sont désormais concernés, même s’ils n’ont pas l’habilitation requise. Au pire, leur dit-on, s’ils ne se sentent pas à l’aise, ils peuvent utiliser des cassettes ou Internet… «L’essentiel n’est pas le degré de maîtrise linguistique des enseignants dans telle ou telle langue. Il faut dédramatiser cela. D’autant qu’il existe énormément d’outils audio et vidéo sur lesquels les enseignants moins experts peuvent s’appuyer pour donner à entendre les langues», affirme ainsi Martine Kervran, maître de conférences à l’IUFM de Bretagne, citée dans la revue Fenêtres sur cours, du SNUipp.[/quote] Pris sur le site du Figaro.
Pour continuer avec l’anglais, je précise que pour les ateliers dont je parlais, l’anglais était une des activités proposées. Dans les Maternelles les mieux structurées (ce qui veut dire généralement une équipe STABLE), on s’arrangeait pour faire tourner les élèves dans chaque atelier. Sinon, il faut tout de même avouer qu’il y a d’autres priorités autrement criantes comme la maîtrise du français parlé! D’ailleurs ces expériences auxquelles j’ai participé n’avaient pas lieu en ZEP, évidemment!
[b]Sympathique votre témoignage Siempre, vous qui avez de l’expérience en la matière.
Le texte de Jean-Paul Brighelli, (que je ne connaissais pas, étant toujours restée à Mérieu, apôtre reconnu dans le milieu), nous démontre comment Ministres après Ministres, le démantèlement du système éducatif public a pris forme.
Une leçon de la Manipulation des masses, s’applique bien à ce que nous vivons en ce moment.
Là encore c’est l’Europe qui est à l’origine de ces changements multiples, RECESSION, et diminution des Dépenses Publiques :
3/ [u]La stratégie de la dégradation[/u]
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
C’est exactement ce qui se passe pour la transformation du système éducatif, année après année, on dépouille le Ministère de l’EN de façon a favoriser l’enseignement Privé, et ne laisser aux plus pauvres qu’un service public de second ordre.[/b]
[b]Précieux Meirieu
[quote]Je fais l’hypothèse, comme la plupart des psychologues et des spécialistes de l’apprentissage, que tout enfant a spontanément le désir de savoir. Il cherche à percer le mystère de ses origines, il veut savoir qui sont ses parents et pourquoi ils le grondent… Il veut savoir comment être aimé, comment obtenir satisfaction… Il veut savoir « comment ça marche », comment fonctionnent les objets qu’il a sous la main et le monde qui l’entoure… Mais vouloir savoir ne signifie pas vouloir apprendre. D’ailleurs, quand on observe un enfant qui veut faire marcher un appareil et qu’on lui demande d’interrompre son tâtonnement fébrile pour écouter une explication précise, il manifeste de l’agacement, reprend l’objet et nous signifie qu’on lui fait perdre du temps. Apprendre, c’est accepter de perdre de vue, au moins un moment, la satisfaction immédiate. Apprendre, c’est, souvent, gâcher du matériel ; c’est, toujours, surseoir à la volonté de réussir dans l’instant… Et cette rupture entre savoir et apprendre est exacerbée par les progrès techniques : ces derniers, en effet, permettent, de plus en plus et systématiquement, de savoir sans apprendre. On peut savoir faire une bonne photo sans avoir appris les lois de l’optique, comme on peut fort bien conduire une automobile sans avoir appris ni la mécanique ni l’électronique. Les élèves le savent et sont pris dans cette aspiration d’un « savoir sans apprentissage » ou avec des apprentissages réduits au minimum.
[/quote][/b]
[b]Une autre sonnette d’alarme :
[u]Vers le chèque-éducation[/u]
Avec le chèque-éducation, tout le monde, en apparence, profitera d’un système démantelé et livré au privé, de la Maternelle à l’Université.
L’idée n’est pas nouvelle, et le système a été mis en place dans quelques pays.
On reverserait aux familles la quote-part qui, dans leurs impôts, correspondrait à l’Éducation, somme avec laquelle ils financeraient l’inscription de leurs rejetons dans une institution privée (ou publique, s’il en reste).
C’est en toutes lettres dans le programme du Front National.
« Chaque famille française sera attributaire d’une allocation annuelle, pour chacun de ses enfants soumis à l’obligation d’instruction.
Le chèque scolaire, financé par le budget de l’État, éventuellement complété par les collectivités locales, variera en fonction de l’âge de l’enfant.
Il permet l’inscription de l’enfant dans l’école choisie par les parents, quel que soit son statut.
Endossé par les parents au profit de l’établissement de leur choix, il est payé à celui-ci par le Trésor public.
Le chèque scolaire permet le financement des frais d’inscription, de scolarité et de fonctionnement des établissements publics ou privés, choisis par les parents. »
[/b]
[b]Voilà Siempre, le Gouvernants suivent Meirieu, les yeux fermés.[/b]
Chère Sophy, puis-je me permettre de raconter une histoire vraie concernant l’apprentissage des langues. Je fus invité, es-qualité, à l’école arménienne de la Vieille Ville de Jérusalem. Pour comprendre plus facilement il faut regarder un plan de la ville.
Tous les enfants de la Communauté venaient dans leur seul établissement. Pas de sélection donc. J’ai visité la classe des 4 ans qui apprenait à lire et écrire arménien. Plus de phonèmes et de lettres que notre langue. Donc premier alphabet de droite à gauche. Dans la classe des 5ans ont commençait l’hébreu, langue du pays récent. Les caractères et la lecture de droite à gauche comme l’arabe que l’on commençait à 6ans avec donc un 3° alphabet. La moitié de la ville parle arabe, il est utile voire vital de comprendre. Ainsi donc à 7 ans on mettait ces gamins à l’oreille fine à l’anglais. On demanda donc notre aide pour les aider à faire entrer à 8 ans le français dans leur cursus. Spécialiste du français langue étrangère, j’ai suggéré d’attendre 10 ans. Je garde en mémoire leurs mines déconfites. Comme si je les avais pris pour des débiles!
Etrange que les Arméniens parlent si facilement les langues étrangères! Notre secrétaire en parlait 8 et conmptait bien maîtriser le grec!
Une remarque, nécessité fait loi.
Une autre, les chateleries n’ont aucun sens au niveau national. En quoi un habitant du centre de la France peut avoir les raisons arméniennes d’apprendre les langues vivantes indispensables à sa survie. 15-17 en Turquie a eu des traces efficientes.
Je suis prêt à plus d’explications, si besoin.
@Jacques,
Il est avéré que le nombre d’enfants bègues dans une situation de bilinguisme est plus important que dans une situation « monolangue ».
[quote]La moitié de la ville parle arabe, il est utile voire vital de comprendre.[/quote]
Nécessité fait loi!
Quel est le pourcentage d’enfants en échec scolaire dans ce type de classe?
[quote]Etrange que les Arméniens parlent si facilement les langues étrangères[/quote]
Les langues slaves ont une bande passante allant de 500htz à 8000htz,
l’oreille de ces locuteurs est donc plus « fine » et leur permettrait d’apprendre plus facilement d’autres langues.
Je ne sais pas si cela marche pour l’arménien?
Nous dépendons de l’Académie des Yvelines, mais Créteil n’est pas si loin!
Les enfants de l’école apprennent quelques rudiments de l’Anglais, savoir saluer, dire merci, etc… mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’une directive de l’académie à proprement parler, plutôt d’une initiative « isolée ».
Aucun enseignant n’est anglo-saxon et l’apprentissage se fait par répétition. Tous les jours les petits élèves arrivent et repartent en saluant en Français et en Anglais.
Cela ne me choque pas, dans la mesure où ce ne sont que quelques mots.
Là où cela me choque, c’est que, comme vous et Siempre le soulignez, avant d’apprendre une nouvelle langue, encore faut-il maitriser la sienne. Par ailleurs, l’ouverture d’esprit à des tout petits est intéressante, mais des enfants de 3 ans comprennent-ils vraiment le concept et l’utilité d’une langue étrangère?
La maternelle est un lieu d’apprentissage et de découverte, d’intégration, de coupure avec le cocon familial, de préparation à l’apprentissage de l’écriture, etc… Faut-il en rajouter encore plus? Certains enfants font déjà du soutien scolaire au moment des récréation! A-t-on réellement besoin de leur rajouter des difficultés supplémentaires? Intégration signifie aussi estime de soi, alors si des tout petits vont d’échecs en échecs, on peut tout à fait présager de leurs années à venir…
Les enseignants ont beaucoup de mérite. Instruire à des classes surchargées, surtout lorsqu’ils sont petits, relève très souvent de l’exploit!
Et supprimer des postes à tour de bras, là où les enseignants ont le mérite de « tenir » des classes à 30 élèves, voire plus, n’est pas LA solution aux économies de l’État!
Une éducation au rabais, voilà ce qui pend au nez des générations à venir… à nos futurs gouvernants…!
Sans oublier que ces suppressions vont toucher des classes ayant moins d’élèves. Je pense notamment à certaines voix, que l’on appelle à tort « voix de garage », comme par exemple certains CAP ou BEP.
Mais vous avez raison Sophy, dans 3 ans, mon petit dernier aura à faire avec un nouveau système… école le samedi, ou le mercredi, sport tous les après-midi… Je suis déjà perdue rien qu’à l’idée d’y penser!!!
Ange
[b][img]https://mail.google.com/mail/?ui=2&ik=36d2de3b0e&view=att&th=12dc3e55666eb77c&attid=0.1&disp=inline&zw[/img]
[img]https://mail.google.com/mail/?ui=2&ik=36d2de3b0e&view=att&th=12dc3e55666eb77c&attid=0.2&disp=thd&zw[/img]
Si ce message passe, il vous faut savoir qu’il m’a été transmis par Jacques Monnet.
Document authentique d’un Proviseur courageux, et intégre[/b]
Et voilà, je n’ai plus qu’à crier au secours à Michel.
Çà m’apprendra.
[b]Voila des choses prévues comme
– la réduction du nombre de fonctionnaires
[url]http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-reduction-du-nombre-de-86725[/url]
Cela n’arrangera rien !
En attendant, notre Ministre, ne devrait-il pas écouter la base, à savoir les professeurs de collèges et de lycées, les instituteurs, les personnels non-enseignants, les surveillants, les CPE ?
Non… Il préfère voir s’il ne serait pas possible de voir s’il ne s’agirait pas de raccourcir de deux semaines les vacances d’été ![/b]
[b]mes amis, j’ai fait une fausse manoeuvre, j’attends l’intervention de Michel,
à qui j’ai demandé de l’aide.
Merci d’être patients.
[/b]
Chère Sophy,
pour une fois j’ai été devancé !!
Je t’embrasse.
Michel
Sophy, quelle était la teneur du « document du proviseur courageux » ? Merci d’avance, je suis curieuse.
Meirieu n’est pas mon idole, mais il a l’avantage d’avoir cherché à améliorer et moderniser l’école. On ne peut plus en 2010 apprendre comme en 1950 comme le préconise (je sais, je simplifie!) Jean-Paul Brighelli, très « célèbre auteur de « la fabrique des crétins ».
Je reviendrai développer quelques idées demain…
Petit résumé utile en attendant:
Projets pour l’école:
[quote]1. L’augmentation des effectifs d’élèves dans les classes
– (Re)définition des seuils d’ouverture
– Augmentation de la taille des écoles
– Fusion des écoles
– Regroupements intercommunaux
– Suppression des postes de soutien ou de coordination
2. Réduire les remplacements
– Formation continue en dehors du temps scolaire
– Recours à des non-titulaires ou des vacataires
3. Réduire la scolarisation en école maternelle
– Baisse de la scolarisation des élèves de 2 ans
– Ne pas tenir compte de cette scolarisation pour l’application des seuils d’ouverture
– 27 élèves en zone d’éducation prioritaire ; 32 ailleurs
4. Réduire le nombre d’enseignants hors la classe
– Le Rased dont la contribution doit évoluer en particulier grâce à l’aide personnalisée : Suppression des maîtres G ; Sédentarisation des maîtres E ; Mise en extinction des psychologues scolaires
– L’accueil des enfants nouvellement arrivés en France
– La scolarisation des élèves malades ou handicapés
– L’enseignement hors de l’école
– Les conseillers pédagogiques : Examen de leur productivité
– L’animation, la coordination, mise à disponibilité associative
– Les décharges syndicales
– …
5. Réduire le nombre d’intervenants en langue vivante
[/quote]
Avec ça, on ne va pas tarder à se retrouver en queue de peloton!!!
Une photo de ma situation professionnelle: ;D ;D ;D
[img]http://eppee.ouvaton.org/IMG/jpg/surcharge.jpg[/img]
[img]http://www.chimkan.com/wp-content/uploads/2010/12/PISA-rankings-within-OECD-001-307×600.jpg[/img]
@raisinfraise, curieusement les mêmes réussites et les mêmes échecs. Mais la facilité à 3 ans est indéniable.
@jacques,
cela veut donc dire qu’il y a un pourcentage incompressible d’élèves en « échec scolaire »
quelle que soit la méthode utilisée!
@siempre,
jolies couleurs…C’est un mandala?
[b]@Siempre :
Terrible le programme que vous avez mis plus haut.
A cette allure, L’École, comme la Santé sera à deux vitesses.
Et comme le niveau de vie baisse, nous aurons de moins en moins d’élèves brillants, pour effectuer de longues études.
Ou plutôt les élèves « brillants », n’auront plus le moyen d’effectuer de longues études.
Je ma suis laissée dire que l’on allait redistribuer des bourses pour aider les familles en difficulté, quand on aura repéré dans les écoles de la République (celles qui resteront), des élèves capables de poursuivre de longues études.
En maternelle je ne comprends pas bien où ils veulent en venir, avec la baisse de l’âge d’entrée en maternelle.
pourquoi 2 ans ?
Il fut un temps où on ne pouvait mettre son enfant en maternelle avant qu’il ne soit « propre », c’est à dire demandant à aller aux toilettes, et ne portant plus de couches.
A 2 ans, il est encore des bambins qui portent couches…[/b]
@raisinfraise, échec scolaire comme partout mais pas échec linguistique. Les bambins parlent 4 langues.
Je rejoins Monsieur Monnet sur la faculté des enfants à apprivoiser plusieurs langues. Le seul danger, c’est l’effet [b]franglais[/b], en Italie par exemple, les nouveaux mots du vocabulaire restes 100% anglophones. En France l’académie française se donne du mal pour éviter l’hécatombe linguistique (Computer = Ordinateur, l’exemple vedette), cependant, la jeunesse privilégie les termes anglophones, book moi ce monsieur (Obtient moi un rendez-vous), je te call ce soir (Je t’appelle).
Je ne suis pas un spécialiste du franglais, mais je suis sûre que vous connaissez d’autres exemples de ces expressions à la mode..
[b]Merci Jacques, d’alimenter de par votre expérience, cet article, qui sent la « mort » de l’enseignement public.
Hier, je n’ai pas pu (su) mettre la lettre du Proviseur, qui demandait à rendre sa médaille, tant il était exaspéré de voir partir l’école ( son Lycée), en quenouille.
Je me risquerai bien à la reproduire, en la recopiant dans un commentaire, mais l’effet ne sera plus le même.
Je vais toutefois y réfléchir.
Pour l’apprentissage de l’Anglais à partir de trois ans, ce n’est pas seulement l’âge de l' »apprenant », qui me chagrine, c’est surtout la façon et la manière, dont on a décidé d’apprendre l’Anglais, en supprimant tout contact avec l’enfant, lui laissant écouter, (même de façon pédagogique) les mots prononcés par une voix qui sortirait de l’ordinateur.
je suppose que les logiciels seront illustrés, pour confirmer le mot, mais est-ce suffisant, pour introduire une « seconde » langue à des enfants en très bas âge.
Enfants qui poseront des questions, sans réponses.
L’institutrice de maternelle ne possédant pas forcément un vocabulaire adéquat pour répondre.
On ajoute une discipline sans ajouter l’élément humain : le pédagogue. [/b]
[b]Eh Oui, Dario,
Pour l’Anglais, c’est tellement facile maintenant de mélanger les deux langues, dans le langage courant.
Étonnant que ce soit l’Anglais qui ait été choisi, alors qu’au Parlement Européen c’est bien le Français qui est la langue de référence (si mes souvenirs sont bons)
Des centaines de traductrices la remettant dans la langue d’origine des Députés européens, oreillettes à l’appui.
[/b]
Sophy,
Et pourtant, Nicolas Sarkozy fut critiqué parce qu’il ne s’exprimait pas en Anglais ;D
(Oui au Parlement, la langue de référence reste le Français et voici quelques précisions si dessous)
A[quote]ujourd’hui, outre la diplomatie, la langue française est une langue officielle dans la plupart des organisations internationales (avec l’anglais), notamment :
Le français est l’une des six langues officielles reconnues par les Nations unies, avec l’anglais, le russe, le chinois, l’arabe et l’espagnol, et l’une des deux langues de travail.
Le français est une langue officielle et une langue de travail à l’UNESCO.
Le français est l’une des deux langues officielles de l’OCDE (où existe une des plus grandes bases de données en occident), et l’une des trois langues de travail,
Le français est également une langue officielle de l’OTAN.[/quote]
Source Wikipédia ;D