À la fin du mois passé, la presse américaine a révélé l’existence d’un groupe de militaires qui tout en consommant régulièrement des produits hallucinogènes, collectionnaient des trophées humains et des photos d’eux-mêmes ou de leurs camarades entourés d’Afghans assassinés.

Car ces soldats ne se contentaient pas de combattre les talibans ou les ennemis désignés par leur gouvernement, mais s’en prenaient également aux populations civiles !

Les révélations faites par ce groupe, baptisé par la presse "Kill Team" (l’équipe qui tue), dépassent en horreur nombre d’œuvres de fiction. Quand on entend ces militaires au visage poupin expliquer d’une voix calme comment au cours d’une patrouille, ils ont tué plusieurs civils afghans, innocents et désarmés, choisis au hasard uniquement pour « tuer le temps », on peut se demander si l’on n’a pas atteint le tréfonds de la bassesse humaine.

Hélas, cette histoire n’est pas isolée, et plusieurs soldats ont révélé des faits similaires où l’on tuait par dépit, pour passer le temps ! On se rappelle également le massacre révélé par WikiLeaks (voir article : La vidéo qui fâche les troupes US) et les exactions commises en Irak dont la presse s’est largement fait l’écho.

Concernant le Team Killer, et selon une certaine presse américaine, il est possible que les tribunaux militaires se dessaisissent de cette affaire au profit de tribunaux civils ou les accusés encourent la peine de mort.

Pourtant, malgré l’horreur des faits qu’on leur reproche, ne peut-on trouver des circonstances atténuantes à ces soldats, souvent très jeunes, qui ont craqué psychologiquement ?

Il n’y a pas de guerre propre et, tout le monde le sait, la guerre est une affaire d’hommes ! Pas au sens sexuel du terme, mais du point de vue de la maturité d’esprit et de la force psychologique.

Peut-on réellement condamner ces soldats qui ont joué à la guerre au cours d’un conflit, qui ont abattu des hommes comme on gagne des points au cours d’une partie de jeu vidéo et dont le cas relève plus certainement de la psychiatrie que des tribunaux ?

Quand on voit l’état dans lequel reviennent les soldats ayant combattu, et quand on remarque la dégénérescence psychologique dans laquelle sombrent les anciens combattants de ces guerres modernes où l’on ne sait plus qui est le véritable ennemi, on peut honnêtement se demander si ces coupables-là ne sont pas d’abord des victimes.