Aujourd’hui j’ai envie de vous parler cet étrange paradoxe que produit la peur sur nos comportements.

Depuis quelques jours maintenant, je lis les infos de part et d’autre du globe. Les infos dites « officielles » mais également les infos considérées comme « non-officielles ».

L’actualité est riche en événements, pas un moment pour respirer.

Tous les domaines de la vie sont saturés de nouvelles que je qualifierai d’assez sombres, dramatiques, catastrophiques… De New-York à Londres, en passant par Madrid ou Tokyo, Paris ou Rome, les jours se suivent avec leurs lots de scandales, de morts, de guerres, d’épidémies, de catastrophes naturelles ou pas.

J’ai constaté que l’approche de l’année 2012, continue de faire spéculer nos idées collectives ou individuelles de fin du monde.

Apparemment tout est lié, on nous cache tout, on nous dit rien. Chaque actualité trouve (semblerait-il) toujours une explication.

Quand ce n’est pas une comète, c’est le calendrier Maya, quand ce n’est pas le calendrier Maya, ce sont les prophéties bibliques, quand ce ne sont pas les prophéties, ce sont les extraterrestres, etc., etc.

Difficile de rester pragmatique et objectif lorsque l’on prend le train de la toile, direction les découvertes cachées, les  mystères irrésolus, les conspirations, les complots,… Chaque arrêt a son lot de messages à faire passer, ses mises en garde, ses révélations, ses conseils,…

Dans cette quête à l’information, je me suis souvent attardée sur les commentaires laissés par les internautes (toi, moi, vous, eux).

Dans quasiment chaque discussion, on retrouve toujours l’équilibre entre les pros complots et les pros anti-complot (car je ne sais si vous l’avez remarqué, mais dorénavant chaque sujet d’actualité traité par les journalistes ou pseudo journalistes finit dans 90 % des cas en un débat concernant toutes ces choses qu’on nous cache, la manipulation de nos esprits,…) avec ceux qui disent «  Ok, mais qu’est ce qu’on peut faire alors ? ».

Vous trouverez peut-être cela stupide, mais je pense que la vrai Peur est exactement là ! Dans cette foutue question.

Le reste ne sert qu’à nous faire remarquer que le monde ne tourne pas dans un parfait équilibre, qu’il y a trop de disparités, de non-dits, de passe-droits, d’injustices…

Pour essayer de synthétiser, dans le premier cas, il y a les gens qui sont contre les autres gens.

Laissez-moi vous expliquer…

Prenons un exemple récent, la proposition d’aide de la CAF pour les gens du voyage. J’ai pu observer et participer à des discussions pour le moins « grotesques », bourrées de stéréotypes, de phrases irréfléchies, d’une ignorance totale de tous les paramètres de la situation et du contexte.

J’ai pu lire dans les commentaires que tous les chômeurs sont des feignants, qu’il faudrait retirer toutes les aides sociales, que les gens du voyages sont des profiteurs, bref aucune analyse de jugement réfléchie. Évidemment ça dérape vite, et forcément la discussion part dans tous les sens, les uns se faisant traiter de raciste ou de facho, les autres dénonçant les injustices qu’ils ne comprennent pas (par exemple : pourquoi aller travailler rapporte moins qu’une personne au chômage et qui perçoit les APL). Mais le sujet n’est pas là, continuons.

Dans le deuxième cas, il y les gens qui pensent que tout n’est qu’un vaste complot, que rien n’arrive par hasard, que les mayas n’ont l’on bien dit, et que la fin du monde est proche, car tous les signes se rejoignent, que ce n’est plus qu’une question de temps.

Alors là niveau théories sur la fin du monde, il y en a pour son argent (et pour son temps, celui ou on reste scotché des heures devant des photos, des schémas, des vidéos prouvant par A+B que tout est là devant nos yeux).

Dans presque tous les cas, j’ai constaté qu’il était extrêmement rare de lire des opinions « neutres » ou « réfléchies », pesant le pour et contre, et ne se fermant pas à toutes idées différentes, par des remarques agressives, insultantes ou banalisées.

 

Mais le Monde est Monde, et il n’a jamais été juste.

Seulement aujourd’hui, on a les moyens de s’en rendre vraiment compte. D’une part car l’information circule vite, très vite, ce qui n’existait pas dans le passé, d’autre part nous sommes maintenant une majorité à savoir lire et écrire, ce qui n’était pas non plus le cas avant avec des taux d’analphabétisme record !

Faut-il rappeler que pendant des siècles le latin dominait les écrits, que seul les scribes étaient habilités à écrire et recopier des documents.

 

Oui, le Monde est Monde et il n’a jamais été juste.

Remarquons qu’ici, nous avons la possibilité d’avoir enfin un peu de chance dans notre malheur, car s’en rendre compte à grande échelle est le premier pas vers le désir de vivre dans une société plus équilibrée.

Nous en revenons donc à cette question, si simple et si compliquée à la fois, car elle nous met directement au pied du mur.

« Qu’est-ce qu’on peut faire ? »

 

Cette minuscule question nous ramène à notre propre égoïsme, à nos valeurs, nos convictions, notre courage même, celui de vouloir changer sans savoir comment.

S’indigner est-il la bonne solution ?

Faut-il croire en Dieu et au destin et se laisser porter par la vague ?

Doit-on s’engager en politique ? Voter est-ce la solution à tous nos problèmes ?

Est-ce qu’UN seul homme ou UNE seule femme peuvent-ils changer tout ça ?

Qu’est-ce qu’agir ? Faire le tri de ses déchets, écrire quelques mots comme je le fais, marcher dans la rue pour protester ? Être artiste et faire passer des messages ? S’engager dans les ordres ou dans l’armée ? Faut-il simplement vivre sa vie et ne demander rien à personne ?

Comment être efficace lorsque l’on est seul ?

Comment trouver un compromis juste et équitable pour 7 milliards d’être humains ?

 

C’est cette question est ce qui nous fait peur.

La peur du changement, la peur de ne pas pouvoir agir, la peur de se rendre compte que nous sommes minuscules dans cet immense univers, la peur de se tromper, la peur de perdre des choses auxquelles nous tenons.

 

L’idée que me vient à l’esprit est celle d’un couple qui ne s’entend plus, mais qui, conditionné par un grand nombre d’habitudes n’arrive pas se séparer. La peur de se retrouver seul, de ne plus connaître les joies de l’amour.

J’ai l’impression que nous en sommes un peu là !

Les derniers divers mouvements de révoltes, de mécontentements, qu’ils concernent les pays arabes comme la Tunisie, l’Égypte, le mouvement des Indignés, les Anonymous, …, sont la preuve qu’une prise de conscience est entrain d’agir, mais ces mouvements n’ont toujours pas répondu à la fameuse question « Qu’est-ce qu’on fait vraiment ? » car cette question cache derrière elle une autre question « Et maintenant qu’est-ce qu’il va se passer ? ».

 

Alors comme dans cet exemple du couple, on reste ensemble sans savoir pourquoi, blasé, mais rassurer par la routine.

La peur de l’après, de ne pas savoir quoi faire ? Et si c’était mieux comme ça ? Et si on attendait encore ? Et puis après tout, à quoi ça sert tout ça ?

 

En effet, cette question demande un énorme courage individuel avant tout !

 

Se regarder dans une glace et se demander ce qu’on veut vraiment, pour soi, pour ses enfants ou ses futurs enfants, pour les autres, pour la planète.

Qu’est-on vraiment prêt à faire pour changer le monde? A quoi devrons-nous renoncer, car il est évident qu’il y aura des concessions à faire !

La peur du changement, c’est aussi la peur de faire une erreur, la peur de regretter !

Pour cela, je vous invite à venir voir mon prochain article, à paraître prochainement « La Théorie du cœur ».

 

Le paradoxe de la peur, c’est qu’il stimule autant qu’il paralyse !

Arrêtons d’avoir peur, arrêtons de dire que c’était mieux avant, et surtout réfléchissons à tête reposée à toutes ces peurs qui nous gouvernent pour mieux les affronter et les surpasser !

Cinquiemevitesse