Un pilote a été détenu à l'aéroport d'Heathrow à Londres alors qu'il s'apprêtait à prendre les commandes d'un Boeing 777 de la compagnie United Airlines.

L'élocution du pilote de 44 ans avait attiré l'attention des responsables de la compagnie qui ont alerté les autorités. Le pilote a été arrêté et soumis à un test d'alcoolémie qui s'est avéré positif. Il a ensuite été relâché, mais suspendu de vol durant l'enquête et jusqu'à sa comparution devant le commissariat de Heathrow le 16 janvier 2009.

Le vol United Airlines qui devait relier Londres à San Francisco a décollé avec trois heures de retard, le temps que la compagnie a mis à trouver un remplaçant au pilote suspendu.

Dans un communiqué, la compagnie aérienne américaine a signalé que sa politique vis-à-vis de l'alcoolémie des pilotes était une des plus strictes du secteur, et que leurs priorités étaient la sécurité des passagers. 

Selon les compagnies, la limite de l'alcoolémie légale serait de 0,20 g/l pour les pilotes, soit plus de deux fois inférieures à la limite valable pour les automobilistes que nous sommes ( 0,5 g/l). Ce taux relativement faible autorisé est considéré, étant donné le bruit de fond de la plupart des appareils de tests, comme représentant une alcoolémie nulle.

En effet, les règlements des compagnies interdisent au personnel de cabine et aux pilotes la prise de boisson alcoolisée, quelle qu’elle soit, 6 à 12 heures avant un vol (en règle général les règlements utilisent la valeur de 8 heures).

Mais, si l'on s'en réfère aux résultats d'une étude réalisée aux États-Unis, lors de laquelle des pilotes d'avion avaient été placés sur des simulateurs avant et après avoir bu de l'alcool cette mesure devrait être plus stricte. À jeun, seulement 10 % n'ont pas réussi à faire toutes les manœuvres correctement. Après avoir atteint une alcoolémie de 0.1 g/l, ce pourcentage est passé à 89 %. Quatorze heures plus tard, toute trace d'alcool ayant disparu de leur organisme, 68 % n'étaient toujours pas en mesure de réaliser toutes les manœuvres correctement. Ce qui est vraiment inquiétant.

En conclusion, l'interdiction de consommer des boissons alcoolisées pour les pilotes de ligne devrait être portée à plus de 14 heures… après une prise modérée d'alcool, ce que ne précise aucun règlement.