Râââh, lovely! Ce n’est pas au sommaire du numéro 19 de Siné Mensuel, mais dans la fameuse « zone de Siné » (accès libre sur le site) et sur les pages ouaibe d’une certaine Mathilde « Tanxxx » A, vraiment très sûre d’elle-même.
Dans la mesure où Siné nous met en garde : « attention, chers confrères, nous avons réchauffé une vipère en notre sein ! », convient-il bien d’orthographier correctement le pseudo de Mathilde A., au risque de lui faire de la publicité ? La Tanxxx aboie, la caravane… Laissons du temps à la Tanxxx. Belle « bête » en tout cas, qui évoque l’agaçant caparaçonné parasite d’un coche de La Fontaine : Tankzzz lui conviendrait tout aussi bien.

Le vol, c’est l’impropriété, mais je m’en fous, car, comme le fait dire Darien à son voleur, « je fais un sale métier, mais j’ai une excuse, je le fais salement… ». D’où ce hideux photomontage de mon cru, avec celle que l’on présume être Tanxxx et un crobard du père Siné. Elles ne respectent plus rien non plus, même pas ce vieux mâle blanc qu’est Siné, classé peut-être naguère comme moi-même, par plus « radical prolétarien » (tu parles…) que nous, « anarchos-éthyliques ». 

Bref, c’est rafraîchissant : une jeune dessineuse s’en prenant à un dessineux-jounaleux qui lui propose d’être rétribuée, et qui lui fait un doigt d’honneur, en raison d’un édito du sus-dit, Siné, qu’il fallait sans doute prendre, comme le dit le fils Bedos, « au degré zéro du second degré ». Tout comme d’ailleurs cette allusion à la vipère qui siffle sur nos têtes chenues.
Bon, je vous laisse découvrir, c’est en ligne, et vous trouverez les sites par vous-mêmes : M’sieur Sinet et M’dame se sont sévèrement frités avec Tanxxx, les uns lui proposant du taf, l’autre répondant qu’elle était pauvre, mais digne…  

Je serais vachard, j’irais fouiller ses poubelles, pour établir qu’elle a œuvré pour le successeur de Cahuzac faisant pour le moment dans l’anti-Notre-Dame-des-Landes, mais en pareil cas, je suis cossard. Me remémore Narvor, montrant ses gonades à Prévert, Guérin, et son postérieur à la salle après avoir scandé : « Lapassade, t’es un con, t’es un con, t’es un supercon ! » (et Lapassade de répondre que cela se discutait, non ? Ce à quoi Narvor répliquait par un déculottage).

Bon, ce n’est pas tout cela, mais il y a la cour de récré (de Siné et Tankxxx) et le sommaire du nº 19 de Siné Mensuel. Englué depuis deux jours dans l’affaire Cahuzac, j’avais laissé de côté, tout comme :

Paroles de femmes, de Claude Guillaumaud-Pujol, au Temps des cerises ;
Comptez-vous, de Danièle Vaudrey, aux éditions du Net ;
Dis Papa, c’était quoi le patriarcat ?, d’Anne Larue, aux éditions Ixe ;
Aux larmes, Citoyens, de Charles « Charly » Duchêne, chez JBDiffusion.

Le Vaudrey, sur les opérations de recensement dans la cambrousse bretonne, se lit très vite, les Larmes, Charly, sont au pied de la cuvette de mes lieux d’aisances (c’est dire si te je te prends au sérieux), les Prisons de femmes (préface de Danielle Mitterrand) m’embête un peu (donc, je procrastine, mais il est lu et sera relu), quand à toi, Anne, tu as vraiment livré un gros morceau, et je vais prendre du temps, celui que ton bouquin mérite (j’ai feuilleté, je m’armerai d’un surligneur).

Je ne sais pas qui est sèche ou sec’ de rédac’, chez Siné Mensuel, mais ne pas signaler le bouquin d’Aïssa Lacheb, Scènes de la vie carcérale (Au Diable vauvert éd.) quand on donne une double page à Willy Le Devin pour trois entretiens avec des ex-détenus jetés hors de taule sans rien (« La zonzon, et après », pp. 28-29), c’est pas futé. On va offrir du taf à une Tanxxx, pour faire genre djeun et grinçant, mais on passe à côté de mes forcément géniales suggestions (chronique de ce livre déjà en ligne sur Come4News, bien avant la conf’ de rédac’ et le bouclage).

Laure Noualhat est allée dans la Sarthe, chez Fillon, lire les étiquettes des plats préparés des grandes surfaces. Cela donne « Je lis, donc je maigris ». En fait, la CPAM organise des petits séminaires pour inciter les gens à se faire leur propre bouffe, éplucher des carottes, et ne plus s’envoyer du sel et du sucre à hautes doses, à l’insu de leur plein gré. Je viens d’ouvrir une douzaine d’huitres bretonnes nº 3, damned, même avec du sucre et du sel, je les aurais préférées en barquettes, dans une ch’tite coque de plastoc’ individuelle. Ou fourrées dans un Ferrero Rocher iodé. Meuh non, Laure, je plaisante : j’attends encore trois mois pour me faire détartrer mes dents de fumeur et buveur de taray souchong (il faut que cela en vaille la peine), et on procède à un échange d’huitres face aux embruns bretons !

Beaucoup de baveurs et baveuses, dans ce numéro, entendez des chroniqueuses et chroniqueurs qui s’interrogent sur la désaffection des électeurs de François Hollande. C’est encore pire dans les sections du PS. DSK, reviens, ils sont devenus tristouilles ! (euh, non, j’ai dû mal les lire). Siné désigne Manuel Valls « socialope ». Beau néologisme.
Cela dit, Siné, ne va pas à la tirette (le Dab) sans être accompagné d’Étienne Liebig (qui sort un nouveau bouquin à La Musardine, allez voir sur le site). Alain (Georges) Leduc – cherche – l’a fait à Metz, et s’est retrouvé à l’hosto. Au commissariat, question « vous êtes sûr que c’étaient bien des Rroms ? ». Vlan, 3 200 photos de Rroms à examiner.

Elle va hurler, la ch’tite Tanxxx. Viens en Roumanie, je t’expliquerai ; enfin, j’essayerai, car moi-même, je n’y comprends rien, entre les Rroms mafieux, ceux qui peuvent vivre décemment et n’emmerdent personne (au contraire), les exploités à donf’, &c. Bref, tu verras par toi-même.

Je n’en suis pas moins, comme Éric Fassin (sociologue, pp. 8-9), total en faveur du vote des étrangers non-communautaires. D’une part, très peu iront voter. Mais ils cesseront de nous enquiquiner. Enfin, pas la majorité, hein, laquelle, d’après les minorités que je fréquente, tient un discours plus FN que le FN sur « les autres ». Mais effectivement, la xénophobie devient entretenue par la « gauche » (enfin, pas vraiment Mélenchon). J’ai toujours considéré qu’il faut faire élire davantage de Balkany. Ils donnent un peu de niaque aux vrais Souchiens de nos terroirs qui manquent singulièrement d’ambitions politiques et affairistes. Non, là, à Brunoy, j’ai vu un chauffeur de taxi s’en prenant à un automobiliste qu’il prenait pour un Arabe ou un étranger. Le type étant bien français, il s’est rabattu sur un « Ah, les Français au volant… ».
Je suis autant xénophobe que Siné est anti-youpin, yourte, &c. : c’est dire. Soit vraiment fort peu car entre les « salauds » de plus pauvres que moi (faut le faire…), franchement, leurs origines m’indiffèrent. Comme nous-mêmes, ils éliront les plus ambitieux et les plus pourris qui sauront les flatter. Je ne vois absolument ce que cela changera de fondamental, mais d’aucunes et d’aucuns n’auront plus le prétexte de nous la jouer more humanist than thou. Toujours cela de pris. 

Terreur à SOS Racisme et à la Fédération indépendante et démocratique lycéenne : même à France-Télécom, à La Poste, on n’aurait pas osé aller si loin.

Véronique Brocard décortique bien comment, pour qu’elle se taise, une employée payée au lance-pierres par la FIDL a été traitée presque pire qu’une employée philippine en Arabie saoudite. Pendant ce temps, Julien Dray s’offrait des tocantes de luxe.

Il y a tout plein d’autres sujets traités dans ce Siné Mensuel, et bien sûr de très belles planches (pleines pages). Et une chronique du film Kinshaha Kids, de Marc-Henri Wanjberg.

Dépêchez-vous d’aller le voir : ce genre de film ne tient pas deux semaines dans de petites salles. Après, tout comme le docu sur les Congolais recrutés par Fly (une boîte de taxis roumaine), il faut les retrouver dans des festivals. Les Instituts culturels français ont fait tourner des films africains un peu peu partout ces derniers temps : bonne initiative. Pas sûr que, sous Sarkozy, ils auraient osé. On se console comme on peut.