Qui croire ? Daily Motion qui publie un démenti ou les journalistes qui estiment que les messages Twitter, peut-être attribués à Sarkozy, vieux de deux ans, sont bel et biens authentiques ? Toujours est-il que Monsieur Sinet, dit Siné, généralement lui aussi bien informé, qualifié de « racaille antisémite » par quelqu’un de l’équipe présidentielle attribuant les propos à Sarkozy, exige des excuses publiques.
Yann Barthès est qualifié de « con », Rémi Gaillard de « racaille », et Siné de « racaille antisémite ».
Vincent Glad, dans le Grand Journal, a bel et bien confirmé que ces messages émanaient d’une ancienne équipe proche de Nicolas Sarkozy. Du coup, le créateur de Siné Hebdo devenu Siné Mensuel exige des excuses publiques.
Au passage, il se paye aussi Philippe Val « votre protégé, qui me déteste pourtant autant que vous, » mais qui « n’a jamais osé aller jusque là ». L’ami Siné ne fait pas la dentelle. « Là, vous chiez, à mon humble avis, carrément dans la colle (…) on nage dans l’excrémentiel et si, comme dans le bon vieux temps, le duel existait encore, je vous aurais invité à laver cette offense sur le pré… ».
Rappelant au président qu’ils n’ont pas « gardé les cochons ensemble » pour qu’il se croit autorisé de s’adresser à lui dans son « langage châtié coutumier », il exige des excuses « et fissa », estimant que le locataire de l’Élysée ne va pas conserver longtemps sa fonction. « Je veux celles du président, » insiste Siné, et non celles de celui qui redeviendra « un citoyen lambda ».
Après tout, le candidat devenu « l’austère qui compatit » a reconnu bien d’autres erreurs. Siné, qui ne s’en est jamais pris à des personnes d’origines sémitiques en tant que telles, est parfaitement autorisé à ne pas vouloir passer à la postérité comme celui qu’un président de la République a considéré tel un antisémite.
« “Pauvre con”, j’aurais pu comprendre… », consigne Siné, et sans doute admettre car lui-même, comme ses journalistes et collaborateurs, n’en pensent pas moins de Sarkozy, comme nombre d’autres.
Siné est un régent du Collège de ‘Pataphysique, qui n’a jamais caché son engagement aux côtés des Palestiniens, autres sémites pour la plupart, et que la justice à jugé non-coupable d’incitation à la haine raciale.
Il a en revanche été débouté d’une action contre le journaliste Claude Askolovitch.
Puis, en novembre 2010, le TGI de Paris considérait qu’ « il ne ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Siné sont antisémites… ». Mais quand on sait en quelle estime Nicolas Sarkozy tient les magistrats qui lui déplaisent, et même ceux qui ne lui font pas allégeance, pourquoi respecterait-il les décisions de justice ?
On remarquera que la Sarkozye aux abois fait encore mieux à présent. « François Hollande se rend coupable de pratiquer l’apologie de la haine d’une population, celle des riches », voit-on sur un blogue d’un élu UMP, Jacques Béhague (Pyrénées-Orientale). « Cette haine des riches a déjà été développée par Adolf Hitler au travers des Juifs ». On ne sait trop si les Juifs avaient suscité cette haine du fait de superstitions ou d’autre chose (ou parce qu’on les assimilait aux plus riches, en dépit des évidences…). Quoi qu’il en soit, cela devient pathétique. Il n’y a pas de haine des riches, des Sarkozy, juste du mépris pour le sens qu’ont certains de la solidarité, et du destin commun.
Pathétique aussi cette adresse aux expatriés listés sur les listes consulaires : elle explique qu’en dépit de ses déclarations, Nicolas Sarkozy ne s’en prendra qu’aux riches expatriés qui n’ont fui la France que pour s’exonérer d’impôts. Et comment les déterminer ? Sarkozy-Hitler hait les riches ?
Faites-nous rire !