Et voila que l’on reparle de la réduction du temps de travail,

dans la condition d’une retraite à 65 ans.

 

 

Heureusement que les 35 heures n’ont pas été complètement supprimées, malgré toutes les critiques qu’elles ont eues. Elles ont encore une longue vie eu égard à la situation économique actuelle, puisqu’on en arrive à parler de 32 heures pour donner du travail. Le dispositif Robien sur l’aménagement du travail était déjà une indication vers les 35 heures pour créer plus d’empois afin de réduire le chômage. On sait que cela était et est encore contre la tendance qui veut que l’on travaille plus, c’est à dire faire plus d’heures avec moins de salariés pour une meilleure rentabilité, mais on n’y coupera pas par ce que le chômage deviendra si lourd qu’il coûtera trop cher à la communauté. Les 35 heures de Martine Aubry qui furent une suite à la loi Robien, étaient avant-gardistes, elles impliquaient une réorganisation du travail dans une meilleure rentabilité, son exigence irréaliste fut de faire payer les 35 heures pour 39 heures, mais, il y avait une compensation de l’État . De plus, les heures supplémentaires étaient permises contrairement à ce qui fut souvent déclaré. De plus, elles furent mal appliquées, on ne peut diviser le travail pour tous les salariés, aussi facilement que prétendu, et là, ce fut la plus grande erreur. L’exemple de l’hôpital est révélateur, les praticiens hospitaliers eurent des mois de RTT à prendre, ce qui fut impossible, on manquait de médecins, et en plus de ce niveau.

 

Le patronat avec les gouvernements de droite qui ont succédés à celui de Jospin ont tout modifié, nous en payons actuellement le prix, nos entreprises ne sont pas assez compétitives, puisque non préparées à cette crise. Il faut comprendre que la réorganisation du travail, si elle coûte, porte ses fruits ensuite, puisqu’elle permet l’amélioration de la production par une gestion pointue.

 

Les accords salariaux sur la flexibilité et la sécurisation de l’emploi qui viennent d’être signés apportent du souffle puisqu’ils permettent, plus aisément qu’avant la réduction du temps de travail, par l’ajustement du coût horaire, et par les heures travaillées en fonction de la charge de l’entreprise.

 

Dans le JDD du 27 janvier Michel Rocard dans une interview parle de son livre la gauche n’a plus droit à l’erreur écrit avec Pierre Larrouturou dans lequel, il explique qu’une réflexion s’ouvre à nouveau concernant le temps de travail. En France, les salariés travaillent en moyenne 36,5 heures par semaine, contre moins de 33 heures en Allemagne et moins de 31 heures aux États-Unis. Mais pour la droite Française les salariés ne veulent pas travailler par ce qu’ils seraient des fainéants ?

 

Quant à François Hollande qui pensait que le retour de la croissance fera baisser le chômage, Michel Rocard n’y croit pas, prévoyant que l’année 2013 verra une aggravation de la crise, ce que de nombreux économistes prédisent.

 

Alors, Michel Rocard enfonce le clou, il faut y parvenir par la négociation, en réduisant les cotisations sociales, une vraie position patronale souhaitée depuis toujours. «Un chômeur embauché c’est des allocations en moins et des cotisations en plus qui rentrent dans les caisses publiques». Et sa réflexion est de dire qu’il faut travailler plus collectivement pour gagner plus collectivement, contrairement au slogan «travailler plus pour gagner plus» prôné par Sarkozy qui ne s’adressait qu’à des actifs sans apport de potentialité d’embauche. Son but n’étant qu’électoral en donnant du pouvoir d’achat à ces salariés.

 

Sa réflexion sur la réduction du temps de travail, longtemps préconisée par la gauche tout autant refusée par la droite, il la voit dans l’accroissement de la date de départ en retraite jusqu’à 65 ans. Pour maintenir le travail jusqu’à 65 ans, il faut bien entendu le partager puisqu’il apporterait des cotisations (plus de salariés au travail) et plus de consommation, donc de la croissance, et moins d’allocations de chômage à payer. Mais les organisations syndicales n’acceptent pas d’allongement de la date de départ en retraite, même comme corollaire à la réduction du temps de travail. En fait nous n’y couperons pas, nous vivons plus âgés et le rapport allocataires retraités/salariés cotisants croit dangereusement dans la retraite par répartition.

 

En Allemagne les conditions sociales sont moins tranchées que chez-nous, et si le temps de travail est de 33 heures, en contre partie les salariés partent plus tard en retraite. Peut-on dire que l’Allemagne est plus compétitive pour autant, pas sûr, car chez-elle il n’y a pas de SMIG et la disparité des bas salaires est importante. Les réformes Hartz, voir la misère de Merkel pire que celle de Sarkozy sinon au moins égale, du marché du travail entre 2003 et 2006 lors du mandat du Chancelier Gerhard Schröder ont renforcé la lutte contre le chômage et ramené en activité les retraités bénéficiaires d’allocations, ce qui va dans le sens souhaité par Michel Rocard et par d’autres. Or les réforment Hartz, si elles seraient appliquées en France, conduiraient à la révolution.

 

Le 22/01/13, la Cour des comptes alerta sur le marché du travail, elle le considère couteux, inefficace, complexe et sans gouvernance. Elle préconise une réforme des règles en vigueur. Pour elle, il s’agit d’éclairer, d’alerter sur les éléments inquiétants du fonctionnement du marché du travail. La cause, le poids de la crise, les déficits, et sans réforme drastique, le système va tout simplement dans le mur. 50 milliards d’euros, chiffre la Cour, sont consacrés chaque année à l’indemnisation des chômeurs.

 

Pour Didier Mignaud premier président de la Cour des comptes, la France, alors qu’elle a connu une baisse de l’activité bien moins forte que ses voisins, a pourtant vu son taux de chômage progresser bien plus vite. «Pour être efficaces, les dispositifs doivent suivre les mutations du marché du travail». Or, les politiques de l’emploi ont insuffisamment évoluées et nombre d’entre elles sont aujourd’hui obsolètes. Les dispositifs de chômage partiel, s’ils ont permis de limiter la casse en 1993, n’ont plus joué leur rôle d’amortisseurs en 2009. Et, il cite l’Allemagne qui a mis des dispositifs similaires qui permettent aujourd’hui d’afficher le plus bas taux de chômage de son histoire. Plus généralement, «les politiques de l’emploi ratent leur cible et ne profitent pas à ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les sans-diplômes très éloignés de l’emploi et la Cour appelle à un reciblage majeur des dispositifs».

 

Dans cette optique, elle suggère de baisser l’indemnité des cadres qui sont les plus élevées au monde.

 

http://bcove.me/bo088u7b

 

Pour le gouvernement socialiste, c’est une épine dans le pied, il va devoir faire des réformes impopulaires. Il est certain que si la croissance tarde, le chômage continuant à croître, et on ne voit pas pourquoi il ne le ferait pas, la consommation stagne, les grandes surfaces voient leurs allées clairsemées, les caisses de payement sont moins nombreuses, les Français limitent leurs achats au maximum.

 

Le gouvernement sent la nécessité de réformer les retraites. Le Conseil d’orientation voit que l’effort à fournir devrait atteindre 21,3 milliards d’euros en 2017 pour atteindre potentiellement 25 milliards en 2020. Le premier ministre entend, «désigner un comité d’experts pour proposer une méthode aux partenaires sociaux», avec pour objectif d’en tirer les premières pistes de réforme. Il faut aborder tous les sujets pour donner des trajectoires, selon une source gouvernementale, pointant non seulement les retraites, les comptes publics, la sécurité sociale, mais aussi, la modernisation de l’action publique, les collectivités locales et l’évaluation des politiques publiques.

 

Avec cela, l’Europe des 27 promeut l’austérité par la réduction des dépenses, donc rien ne va dans la croissance. Son objectif, on le voit est la réduction de la dette, alors que beaucoup réclament son ralentissement.

 

Le sommet Européen des 27 qui eu lieu les 07 et 08 février finalisa un accord sur une baisse du budget de 3 %, ce qui est une première depuis la construction Européenne. Le Royaume-Uni qui préconisait la réduction des dépenses, sort le grand gagnant de cette confrontation avec Angela Merkel, François Hollande limitant les dégâts sur la PAC. David Cameron bénéficia lors d’une réunion à trois du soutien d’Angela Merkel, et il eut, malgré ses recommandations, peu de poids dans cette Europe à droite. Toutefois, un accord fut adopté. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, écrivit sur son compte twitter.

 

«Il y a un accord ! Le Conseil européen s’est mis d’accord sur un cadre financier pluriannuel pour le reste de la décennie. Cela valait la peine d’attendre».

 

Le montant des crédits d’engagement, qui correspondent au plafond autorisé, est de 960 milliards d’euros, et celui des crédits de paiement, soit les dépenses effectives pour les sept prochaines années, de 908 milliards d’euros, avec la possibilité d’une marge de manœuvre de 12 milliards. Herman Van Rompuy voulait initialement proposer des engagements à 960 milliards d’euro et les crédits de paiement à 913 milliards. L’essentiel des coupes devront être opérées dans l’enveloppe demandée pour les infrastructures. Elle devrait être divisée par deux et passer de 40 à «moins de 20 milliards d’euros pour les sept prochaines années». Pour François Hollande c’est le meilleur compromis possible compte tenu des circonstances,

 

«c’est à dire un contexte d’austérité qui incite beaucoup de pays à faire des économies sur le budget Européen. Pour beaucoup de pays, il y avait le souci de faire prévaloir des intérêts nationaux. J’ai essayé de faire valoir l’intérêt général».

 

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Finalement cet accord risque d’être remis en cause, le parlement le refuse par ce que contraire à la croissance, il «ne renforcera pas la compétitivité de l’économie Européenne». «Ce n’est pas dans l’intérêt des citoyens Européens», ont estimé dans un communiqué commun Joseph Daul, PPE, conservateurs, Hannes Swoboda, socialistes, Guy Verhofstadt, libéraux, Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit, écologistes.

 

8 réflexions sur « Et voila que l’on reparle de la réduction du temps de travail, »

  1. Mais, est-il vraiment possible de réduire le temps de travail ?
    Pour ma part, je pense que cela serait possible, mais à condition
    – que les salaires payés soient payés en fonction du nouveau temps de travail,
    comme par exemple, 35 heures payées 35,
    – que les charges fiscales et sociales des entreprises soient baissées en fonction de
    cette nouvelle durée du temps de travail, ce, afin de leur donner l’opportunité et
    la capacité de créer des emplois nouveaux !

    Mais, ne faudrait-il pas non plus repenser le travail, les retraites, les habitudes
    de consommation ? Ne faudrait-il pas, non plus, songer à ce que les prix à la
    consommation et aux services paient, sachant que les salaires risquent de baisser du
    fait de la durée du temps de travail ?

    Voila toutes les questions que je me pose !

  2. L’idéologie qui consiste à discourir sur la réduction des temps de travail pour résoudre le chômage est totalement dénuée de sens ! On l’a essayé et… le chômage n’a fait que s’aggraver ! À ce propos, je fustige violemment la droite de n’avoir pas supprimé ces 35 h qui n’ont fait qu’alourdir le cout du travail ! Plutôt que de créer des emplois, évidemment la gauche se fourvoie dans une équation dont le résultat conduit à réduire le temps de travail. Comme d’habitude on sacrifie la raison à l’idéologie aussi bête soit-elle !
    Mais quand est-ce que la gauche va atterrir ? Un peu plus de pragmatisme enfin !

  3. Est-ce que la réduction du temps de travail créé des emplois ? La vérité, c’est qu’on n’en sait rien. Ce qui est sûr, c’est que le travail ne se partage pas [b][u]de manière arithmétique[/u][/b]. La partie en gras et souligné est la partie que les idéologues de droite ont choisi d’oublier (c’est malin, c’était la seule qu’il fllait retenir).
    C’est-à-dire qu’une entreprise qui exploite 7 salarié à 40h/semaine pour un total de 280 heures par semaine ne va pas, lors d’un passage à 35h, embaucher un salarié de plus pour maintenir ce total, en tout cas pas forcément.
    Ce que je peux dire dans tous les cas, c’est qu’un passage de 35 à 32 heures d’un coup est une mauvaise idée. Si il faut passer à 32, il faut le faire sur au moins 3 ans. De 35 à 34, puis de 34 à 33, et enfin de 33 à 32, que les structures puissent s’organiser.
    Ne pas s’attendre non plus à des miracles. On n’assistera pas à une baisse spectaculaire du chômage.

    Mis à part ça, pourquoi pas. L’entreprenariat ne veut pas augmenter les salaires, réduire le temps de travail en contrepartie n’est pas une mauvaise idée.

  4. Voilà un beau discours démagogique à la mode politique. De passer de 39 h à 35 h n’a pas réduit le chômage. Alors de passer de 35 à 32 h (en douceur ou pas) ne fera qu’aggraver la pauvreté, mais ne réduira pas le chômage. Et je ne décris même pas le désordre auquel cela a conduit dans les hôpitaux ! C’est faire de l’économie avec le petit bout de la lorgnette et beaucoup d’idéologie !

  5. [b]Bonsoir à vous,
    [/b]
    Réduire le temps de travail, les oppositions sont nombreuses, mais c’est inéluctable. Bien sûr cela s’accompagne d’une réduction de salaire correspondante au nombre d’heures travaillées. Faire moins d’heures payées au même salaires qu’avant ou est l’intérêt ? Si l’on réduit le temps de travail, c’est pour créer des emplois pas pour affaiblir les entreprises.

    Que ce soit difficile de partager le travail c’est vrai, et il faut une volonté politique pour le faire appliquer, mais aussi la volonté des entreprises. En Allemagne elles font moins d’heures que nous et elles ne sont pas moins florissantes, alors notre patronat serait-il trop conservateur, serait-il anti Français, ne pensant qu’à lui ?

    Comme je l’ai écrit, si vous avez tout lu, la faute de Martine Aubry sur les 35 heures fut de vouloir les appliquer à tous les salariés, ce qui est impossible, et l’exemple que j’ai cité dans mon article pour les praticiens hospitaliers est révélateur de l’erreur commise.

    Dans la situation ou nous sommes avec une dette de 1.800 milliards et un chômage qui nous coûte 50 milliards pas an il faudrait quand même réfléchir et non pas comme le fait la droite tout rejeter.

    Il y a un moment en politique ou il faut balayer les conservatismes dès lors que l’intérêt du pays le demande.

    Je crois voyez-vous que ce gouvernement est plus à droite que la droite, il se pose les bonnes questions et il n’a pas peur d’appliquer ce qu’elle ne voulait faire.

    Bien à vous,

    Anido

  6. En 1936, on nous disait déjà que la réduction du temps de travail serait une catastrophe. Le patronat n’y a consenti que dos au mur : c’était ça, ou la guillotine. Résultat : semaine de 40 heures, l’économie ne s’en est pas porté plus mal.
    De manière générale, la baisse du temps de travail est une tendance lourde qui est en place depuis le début du 20e siècle. Pourquoi s’arrêtrait-elle maintenant ? Il n’y a aucune raison, il n’y a pas de « bonne » durée du travail (si ce n’est pas de travail du tout). L’intérêt d’inventer toujours plus d’outils pour améliorer la productivité est bien de travailler de moins en moins.
    Si on avait toujours écouté les patrons, on travaillerait encore 10h/jour et 6 jours sur 7.

  7. Et puis un jour, suivant la tendance de la réduction du temps de travail, ils ne travaillèrent plus ! Il n’y avait plus de patron, plus d’usine, plus de bureau, plus de… temps. Le temps s’était arrêté là, soudainement. Au début, tout le monde était content, ça chantait, ça dansait un peu partout, puis, les ventres eurent faim. Alors des disputes, d’abord, puis des soulèvements un peu partout, et aussi des grèves…. mais rien n’y fit, comme il n’y avait pas de travail, il n’y avait plus de patrons, plus d’usines, plus de bureaux, plus de… politiques aussi. Alors ils cessèrent de vivre, avec la conviction profonde que le travail c’est dégradant !

  8. Il ne sera probablement jamais possible de ne plus travailler du tout. Même quand on aura inventé des robots pour faire notre boulot, il faudra bien construire et programmer les robots…
    Mais à part ça, qu’y-a-t-il de mal à travailler de moins en moins ? Le travail sert à produire les richesses dont nous avons besoin pour vivre confortablement. Si on est plus productif, il est possible de produire les mêmes richesses en travaillant moins, et à ce moment là que fait-on ? On ne va pas travailler pour travailler, c’est absurde.

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