La  Cours pénale internationale a lancé depuis le 22 novembre dernier un mandat d’arrêt international contre l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire pour crime de guerre et crime contre l’humanité. Pour la juridiction internationale, Madame Simone Gbagbo aurait joué un très grand rôle dans les violences post-électorales qu’a connu la Côte d’Ivoire en 2011. Dans ledit mandat d’arrêt, il est stipulé que   « Bien que n’étant pas élue, elle (Simone Gbagbo)  se comportait en alter ego de son mari, en exerçant le pouvoir de prendre des décisions d’État ».

Bien que ce mandat d’arrêt soit en train de diviser très fortement la classe politique ivoirienne ; il est fort probable que cette femme retrouve dans quelques semaines son époux dans les cellules de la CPI à La Haye au Pays Bas. Ainsi, elle sera la première femme au monde à  se retrouver en pareille situation.

Cependant, sans toutefois nous inviter dans le  débat sur la justification ou non de ce mandat d’arrêt international lancé contre madame Gbagbo,  nous tentons ici de revenir sur le parcours de cette femme à qui les gens attribuent parfois beaucoup de chose.

Simone Gbagbo s’est très tôt intéressé à la politique. Elle commence à partir des années 70 une  vie militante au sein de nombreux mouvement syndicalistes dont   le Synesci (syndicat de professeurs de lycées) et Synares (syndicat de professeur d’université). En 1973, elle fait la connaissance de Laurent Gbagbo avec qui elle crée  en 1990 le Front Populaire Ivoirien en clandestinité. Elle est alors membre du bureau national en charge de la formation politique des militants et des questions agricoles. Mais,  ce n’est qu’en 1996 qu’elle accède à une fonction élective avec ce parti ; puisqu’elle est élu député du quartier d’Abobo aux législatives de 96. A l’élection de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême en 2000, Simone devient première dame de la Côte d’Ivoire.

Comme première dame de Côte d’Ivoire, Madame Gbagbo ne s’est pas contenté de faire dans l’humanitaire comme le font les autres premières d’Afrique. Elle est demeurée très active sur le champ politique ; notamment dans le FPI. Elle était d’ailleurs la marraine des jeunes patriotes (groupe de jeunes qui soutenait son mari) et faisait parti du collège des conseillers du président Gbagbo.  Elle-même a reconnu au cours d’une interview être un peu plus que première dame : « Tous les ministres ont du respect pour moi. Et on me situe souvent au-dessus d’eux » avait déclaré Madame Gbagbo au magazine l’Express.

Elle est depuis août 2011 en détention préventive à Odienné dans le nord du pays pour « vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l’économie nationale ». Ce mandat d’arrêt de la CPI apparaît donc pour les autorités ivoiriennes comme un bon débarras pour cette « prisonnière » suffisamment encombrante.

Mère de cinq enfants, Madame Gbagbo n’est pas à son premier séjour derrière les barreaux. C’est donc une véritable « dame de fer » que devrait accueillir dans les tous prochains jours Madame Fatou Ben Souda, le procureur de la Cours Pénale Internationale.