Par Moncef Marzouki

A la mémoire de Ben Ridha Bel Hafnaoui, 18 ans, abattu par la police tunisienne, le 6 juin 2008.

Alors que de nombreux touristes français et des milliers de Franco-Tunisiens s’apprêtent à traverser la Méditerranée pour aller bronzer tranquillement sur les plages de la « douce Tunisie », manger le « bon couscous » à l’harissa, boire du thé à la menthe à « Sidi Bou » et respirer l’odeur du jasmin, le Général Ben Ali vient de réprimer dans le sang les « révoltes populaires » de Redeyef dans le Sud du pays et tout ça dans une quasi-indifférence de la communauté internationale. Une indignation sélective qui choquera sans doute certains d’entre nous.

Mais, il est vrai que la Tunisie n’est ni le Tibet, ni le Darfour. En somme, Ben Ali fait figure de « dictateur recommandable » et les quelques balles perdues dans les corps meurtris des jeunes tunisiens ne sont qu’un « détail »au regard de la contribution de la dictature tunisienne au nouvel ordre mondial.

Le gouvernement tunisien vient de donner sa version des faits survenus le 6 juin à Redeyef, ville du bassin minier du sud tunisien en ébullition depuis des mois. La voici : « Des actes de violence ont été commis par certains individus dans la région de Redeyef (gouvernorat de Gafsa). … Des informations sont parvenues, vendredi, aux autorités que des éléments étaient en train de fabriquer des cocktails Molotov en vue de les utiliser dans des actes de vandalisme, ce qui a imposé l’intervention des Forces de sécurité qui ont essuyé des jets de ces engins incendiaires. …Malgré les mises en garde lancées, conformément à la loi, par les Forces de l’ordre, les éléments perturbateurs n’ont pas obtempéré, obligeant les forces de sécurité à intervenir. …Ces événements ont entraîné la mort d’un élément perturbateur. Cinq autres ont été blessés ainsi que trois agents de l’ordre » (extrait du communiqué officiel).

Ce qui frappe d’abord dans ce communiqué officiel, c’est le gros mensonge sur le déroulement des évènements.

Celui qui a été abattu par des policiers, ayant reçu l’ordre de tirer sur la foule à balles réelles, est mort en effet avec une balle dans le dos.

Mais le plus scandaleux, c’est que le mort (plutôt l’assassiné) n’est pas considéré comme un être humain, un compatriote, un jeune homme de 18 ans qui comme nous tous a une identité. Non, ce n’est qu’un « élément perturbateur » (Moushagheb en arabe), qualificatif sensé le réduire à ses justes proportions, lui et les autre éléments non moins perturbateurs, blessés et portant les noms omis de Ismail Rahali, Bouali Khalfi, Helmi Amaidi, et Khaled Rahali.

La moindre décence aurait exigé que le communiqué du régime respecte le mort en citant son nom, et en montrant le minimum de compassion humaine, par exemple en exprimant ne fût ce que le soupçon de regret devant, allez disons, un regrettable accident.

Haro donc sur l’anonyme perturbateur qui a attaqué les forces de l’ordre ! Néanmoins, nul doute que les autorités tunisiennes confieront à une commission bidon (à l’instar de celles sur la torture, ou les prisons dans les années 1990.) la tâche de confirmer son statut et sa responsabilité.

L’indignation maîtrisée et en réfléchissant à ce terme d’élément perturbateur, j’ai été frappé par le fait que nous sommes peut être face à une sorte de transfert.

En effet, à y regarder de près ne pouvons nous pas affirmer qu’en Tunisie, et ce depuis vingt ans, le plus grand élément perturbateur est un homme qui s’appelle le Général des services secrets Zine El Abidine Ben Ali ?

Voici mes arguments pour renvoyer ce terme à ses utilisateurs un peu trop imprudents.

Les astronomes et les météorologues utilisent le concept de fenêtre de lancement pour décrire et délimiter une période du temps où des actions déterminés sont possibles. Quand cette fenêtre se ferme, il devient inutile ou impossible, pour des raisons dus à la mécanique céleste ou aux caprices du temps, de lancer la fusée ou une action de sauvetage.

De la même façon, il existe aussi en politique des fenêtres, pour lancer une révolution ou des réformes. Avant, c’est trop tôt, après, c’est trop tard.

Pour la Tunisie la fenêtre de lancement des réformes qui auraient pu en faire le premier Etat démocratique arabe, s’est ouverte à la fin des années 1970.

De facto plutôt que de jurer, les choses ont commencé à bouger dans le bon sens.

Le pays se dotait de vrais partis politiques indépendants, de la première Ligue des droits de l’Homme du monde arabe, d’un embryon de presse libre, sans parler du renforcement de son traditionnel mouvement syndical libre. La société en ébullition piaffait d’impatience devant les tergiversations de Bourguiba, récalcitrant mais non hostile à la démocratisation exigée de tous.

C’est sur cette volonté générale de voir s’accélérer ces prémisses de réformes, que se fit la large acceptation du coup d’Etat médical, le 7 novembre 1987, promettant d’aller plus vite et plus loin dans le réformisme amorcé.

En fait le coup d’Etat n’allait pas accélérer le processus, mais fermer pour deux décennies la fenêtre de lancement.

A dater de ce jour fatidique de novembre 1987, le sens de l’Histoire allait s’inverser sous le prétexte fallacieux de la lute contre l’islamisme. Au lieu du processus démocratique promis, allait se mettre en place inexorablement un processus lent et insidieux de mise en place d’une dictature maffioso -policière de la pire espèce.

A l’époque aucun acteur politique ne le savait, et tous tant que nous sommes étaient loin de deviner ce que cet homme maléfique nous préparait ainsi qu’au pays. Mais aujourd’hui, on sait et on peut reconstituer l’ensemble de la trajectoire.

Faisons le à partir de la grille de lecture que le communiqué nous a suggéré.

On peut dire que le général des services de renseignement Ben Ali a induit dans le pays en évolution, trois types de perturbations.

La première a touché les mots , les idées et les valeurs .A force de double langage , de promesses, de subterfuges, d’escroqueries en tout genre , Ben Ali a su entretenir dans le pays et à l’étranger une confusion permanente sur la vraie nature du système. Il a pu aussi perturbé l’opposition en la divisant, la manipulant, et la stérilisant par le miroitement d’un changement digne de l’ère qui en porte le nom. Vingt ans après, alors que tout le jeu est épuisé et le roi complètement nu, des gens bêtes ou faisant semblant de l’être, continuent à quémander, à supputer dans le marc du café des réformes imminentes, à atteindre le prochain remaniement et le prochain 7 novembre ou faire de l’opposition dans le mouchoir de poche autorisé et selon les règles que le dictateur change en permanence à son avantage.

La seconde perturbation a frappé de plein fouet les rouages de l’Etat conquis de l’intérieur. Certes l’Etat de Bourguiba était autoritaire mais il était aussi honnête, patriotique et dévolu au service public. A partir de 1987 (prise de pouvoir de Ben Ali), et de façon planifiée, le fonctionnement normal des partis, de la presse , de la culture , de l’information , de la vie associative , voire de la police et de la justice , et des douanes a été soit bloqué, soit perverti pour servir le pouvoir personnel et les intérêts catégoriels.

La troisième perturbation a porté sur l’économie. Jamais canular n’a été mieux vendu que celui du « miracle économique tunisien » sous la dictature. Un taux de croissance de 7 % depuis les années 1960, un peuple industrieux, une économie diversifiée, tel était l’héritage de Bourguiba. On feint d’oublier que si les années 1990 ont été des années « fastes »,ce n’est pas à cause du dictateur mais le résultat de vingt années d’éducation nationale première priorité budgétaire et de planning familial . A l’arrivée, un peuple éduqué et une constante baisse de pression sur le marché du logement et du travail. C’est cette belle mécanique que le général Ben Ali a perturbé en introduisant le loup de la corruption dans la bergerie du travail et de l’épargne.

Ce fléau associé dans l’esprit du peuple à cet homme et à sa famille, n’a pas simplement affaibli le système bancaire, ruiné d’honnêtes commerçants, bradé pour une bouchée de pain les entreprises nationales. Il a surtout perturbé l’image du travail en tant que valeur et gangrené deux systèmes qui faisaient la fierté des Tunisiens : le système de santé et surtout le système éducatif.

Aujourd’hui, les émeutes de la faim du Sud, l’effondrement de la classe moyenne, l’arrogante richesse des parvenus, la désespérance d’une jeunesse qui ne rêve que de partir, même sur le bateau de la mort, ont définitivement enterré ce mythe savamment entretenu.

Tout cela est maintenant parfaitement admis sauf par ceux qui ont intérêt à faire les sourds et les aveugles. Ce qui reste nimbé de mystère, c’est la quantité de souffrance que cette dictature a infligé au pays. Qui peut quantifier la douleur des parents de « l’élément perturbateur », de tous les torturés, les exilés, les condamnés à vivre dans la peur et le désespoir.

Oui, Monsieur Sarkozy, les perturbations profondes induites par cet homme, à qui vous avez apporté récemment un soutien total et que vous voyez pièce maîtresse dans votre beau projet d’Union méditerranéenne, sont catastrophiques pour notre peuple et hélas irrémédiables pour un certain Hafnaoui Ben Ridha Bel Hafnaoui, mort au seuil de ses vingt ans. Lui, mort sous les balles de Ben Ali, n’aura pas la « chance » de connaître l’Union méditerranéenne, dont vous êtes pourtant le promoteur.

De toutes les façons, que personne ne se fasse d’illusions sur le devenir de cet homme et de son système.

Les peuples, sont des organismes vivants. Ils peuvent souffrir longtemps d’une infection, mais quand celles-ci ne les tuent pas, c’est le virus qui a perturbé leur santé qui finit tôt au tard par être circonscrit.

Le processus de guérison de la Tunisie est en cours et rien ne l’arrêtera.

Moncef Marzouki – Oumma.com – lundi 9 juin 2008

Par Moncef Marzouki

A la mémoire de Ben Ridha Bel Hafnaoui, 18 ans, abattu par la police tunisienne, le 6 juin 2008.

Alors que de nombreux touristes français et des milliers de Franco-Tunisiens s’apprêtent à traverser la Méditerranée pour aller bronzer tranquillement sur les plages de la « douce Tunisie », manger le « bon couscous » à l’harissa, boire du thé à la menthe à « Sidi Bou » et respirer l’odeur du jasmin, le Général Ben Ali vient de réprimer dans le sang les « révoltes populaires » de Redeyef dans le Sud du pays et tout ça dans une quasi-indifférence de la communauté internationale. Une indignation sélective qui choquera sans doute certains d’entre nous.

Mais, il est vrai que la Tunisie n’est ni le Tibet, ni le Darfour. En somme, Ben Ali fait figure de « dictateur recommandable » et les quelques balles perdues dans les corps meurtris des jeunes tunisiens ne sont qu’un « détail »au regard de la contribution de la dictature tunisienne au nouvel ordre mondial.

Le gouvernement tunisien vient de donner sa version des faits survenus le 6 juin à Redeyef, ville du bassin minier du sud tunisien en ébullition depuis des mois. La voici : « Des actes de violence ont été commis par certains individus dans la région de Redeyef (gouvernorat de Gafsa). … Des informations sont parvenues, vendredi, aux autorités que des éléments étaient en train de fabriquer des cocktails Molotov en vue de les utiliser dans des actes de vandalisme, ce qui a imposé l’intervention des Forces de sécurité qui ont essuyé des jets de ces engins incendiaires. …Malgré les mises en garde lancées, conformément à la loi, par les Forces de l’ordre, les éléments perturbateurs n’ont pas obtempéré, obligeant les forces de sécurité à intervenir. …Ces événements ont entraîné la mort d’un élément perturbateur. Cinq autres ont été blessés ainsi que trois agents de l’ordre » (extrait du communiqué officiel).

Ce qui frappe d’abord dans ce communiqué officiel, c’est le gros mensonge sur le déroulement des évènements.

Celui qui a été abattu par des policiers, ayant reçu l’ordre de tirer sur la foule à balles réelles, est mort en effet avec une balle dans le dos.

Mais le plus scandaleux, c’est que le mort (plutôt l’assassiné) n’est pas considéré comme un être humain, un compatriote, un jeune homme de 18 ans qui comme nous tous a une identité. Non, ce n’est qu’un « élément perturbateur » (Moushagheb en arabe), qualificatif sensé le réduire à ses justes proportions, lui et les autre éléments non moins perturbateurs, blessés et portant les noms omis de Ismail Rahali, Bouali Khalfi, Helmi Amaidi, et Khaled Rahali.

La moindre décence aurait exigé que le communiqué du régime respecte le mort en citant son nom, et en montrant le minimum de compassion humaine, par exemple en exprimant ne fût ce que le soupçon de regret devant, allez disons, un regrettable accident.

Haro donc sur l’anonyme perturbateur qui a attaqué les forces de l’ordre ! Néanmoins, nul doute que les autorités tunisiennes confieront à une commission bidon (à l’instar de celles sur la torture, ou les prisons dans les années 1990.) la tâche de confirmer son statut et sa responsabilité.

L’indignation maîtrisée et en réfléchissant à ce terme d’élément perturbateur, j’ai été frappé par le fait que nous sommes peut être face à une sorte de transfert.

En effet, à y regarder de près ne pouvons nous pas affirmer qu’en Tunisie, et ce depuis vingt ans, le plus grand élément perturbateur est un homme qui s’appelle le Général des services secrets Zine El Abidine Ben Ali ?

Voici mes arguments pour renvoyer ce terme à ses utilisateurs un peu trop imprudents.

Les astronomes et les météorologues utilisent le concept de fenêtre de lancement pour décrire et délimiter une période du temps où des actions déterminés sont possibles. Quand cette fenêtre se ferme, il devient inutile ou impossible, pour des raisons dus à la mécanique céleste ou aux caprices du temps, de lancer la fusée ou une action de sauvetage.

De la même façon, il existe aussi en politique des fenêtres, pour lancer une révolution ou des réformes. Avant, c’est trop tôt, après, c’est trop tard.

Pour la Tunisie la fenêtre de lancement des réformes qui auraient pu en faire le premier Etat démocratique arabe, s’est ouverte à la fin des années 1970.

De facto plutôt que de jurer, les choses ont commencé à bouger dans le bon sens.

Le pays se dotait de vrais partis politiques indépendants, de la première Ligue des droits de l’Homme du monde arabe, d’un embryon de presse libre, sans parler du renforcement de son traditionnel mouvement syndical libre. La société en ébullition piaffait d’impatience devant les tergiversations de Bourguiba, récalcitrant mais non hostile à la démocratisation exigée de tous.

C’est sur cette volonté générale de voir s’accélérer ces prémisses de réformes, que se fit la large acceptation du coup d’Etat médical, le 7 novembre 1987, promettant d’aller plus vite et plus loin dans le réformisme amorcé.

En fait le coup d’Etat n’allait pas accélérer le processus, mais fermer pour deux décennies la fenêtre de lancement.

A dater de ce jour fatidique de novembre 1987, le sens de l’Histoire allait s’inverser sous le prétexte fallacieux de la lute contre l’islamisme. Au lieu du processus démocratique promis, allait se mettre en place inexorablement un processus lent et insidieux de mise en place d’une dictature maffioso -policière de la pire espèce.

A l’époque aucun acteur politique ne le savait, et tous tant que nous sommes étaient loin de deviner ce que cet homme maléfique nous préparait ainsi qu’au pays. Mais aujourd’hui, on sait et on peut reconstituer l’ensemble de la trajectoire.

Faisons le à partir de la grille de lecture que le communiqué nous a suggéré.

On peut dire que le général des services de renseignement Ben Ali a induit dans le pays en évolution, trois types de perturbations.

La première a touché les mots , les idées et les valeurs .A force de double langage , de promesses, de subterfuges, d’escroqueries en tout genre , Ben Ali a su entretenir dans le pays et à l’étranger une confusion permanente sur la vraie nature du système. Il a pu aussi perturbé l’opposition en la divisant, la manipulant, et la stérilisant par le miroitement d’un changement digne de l’ère qui en porte le nom. Vingt ans après, alors que tout le jeu est épuisé et le roi complètement nu, des gens bêtes ou faisant semblant de l’être, continuent à quémander, à supputer dans le marc du café des réformes imminentes, à atteindre le prochain remaniement et le prochain 7 novembre ou faire de l’opposition dans le mouchoir de poche autorisé et selon les règles que le dictateur change en permanence à son avantage.

La seconde perturbation a frappé de plein fouet les rouages de l’Etat conquis de l’intérieur. Certes l’Etat de Bourguiba était autoritaire mais il était aussi honnête, patriotique et dévolu au service public. A partir de 1987 (prise de pouvoir de Ben Ali), et de façon planifiée, le fonctionnement normal des partis, de la presse , de la culture , de l’information , de la vie associative , voire de la police et de la justice , et des douanes a été soit bloqué, soit perverti pour servir le pouvoir personnel et les intérêts catégoriels.

La troisième perturbation a porté sur l’économie. Jamais canular n’a été mieux vendu que celui du « miracle économique tunisien » sous la dictature. Un taux de croissance de 7 % depuis les années 1960, un peuple industrieux, une économie diversifiée, tel était l’héritage de Bourguiba. On feint d’oublier que si les années 1990 ont été des années « fastes »,ce n’est pas à cause du dictateur mais le résultat de vingt années d’éducation nationale première priorité budgétaire et de planning familial . A l’arrivée, un peuple éduqué et une constante baisse de pression sur le marché du logement et du travail. C’est cette belle mécanique que le général Ben Ali a perturbé en introduisant le loup de la corruption dans la bergerie du travail et de l’épargne.

Ce fléau associé dans l’esprit du peuple à cet homme et à sa famille, n’a pas simplement affaibli le système bancaire, ruiné d’honnêtes commerçants, bradé pour une bouchée de pain les entreprises nationales. Il a surtout perturbé l’image du travail en tant que valeur et gangrené deux systèmes qui faisaient la fierté des Tunisiens : le système de santé et surtout le système éducatif.

Aujourd’hui, les émeutes de la faim du Sud, l’effondrement de la classe moyenne, l’arrogante richesse des parvenus, la désespérance d’une jeunesse qui ne rêve que de partir, même sur le bateau de la mort, ont définitivement enterré ce mythe savamment entretenu.

Tout cela est maintenant parfaitement admis sauf par ceux qui ont intérêt à faire les sourds et les aveugles. Ce qui reste nimbé de mystère, c’est la quantité de souffrance que cette dictature a infligé au pays. Qui peut quantifier la douleur des parents de « l’élément perturbateur », de tous les torturés, les exilés, les condamnés à vivre dans la peur et le désespoir.

Oui, Monsieur Sarkozy, les perturbations profondes induites par cet homme, à qui vous avez apporté récemment un soutien total et que vous voyez pièce maîtresse dans votre beau projet d’Union méditerranéenne, sont catastrophiques pour notre peuple et hélas irrémédiables pour un certain Hafnaoui Ben Ridha Bel Hafnaoui, mort au seuil de ses vingt ans. Lui, mort sous les balles de Ben Ali, n’aura pas la « chance » de connaître l’Union méditerranéenne, dont vous êtes pourtant le promoteur.

De toutes les façons, que personne ne se fasse d’illusions sur le devenir de cet homme et de son système.

Les peuples, sont des organismes vivants. Ils peuvent souffrir longtemps d’une infection, mais quand celles-ci ne les tuent pas, c’est le virus qui a perturbé leur santé qui finit tôt au tard par être circonscrit.

Le processus de guérison de la Tunisie est en cours et rien ne l’arrêtera.

Moncef Marzouki – Oumma.com – lundi 9 juin 2008

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