Article en relation : Revue de détail des volcans actifs du Mexique. Partie I, le Popocatepetl et le Fuego de Colima
Le volcan de Colima, également connu sous Volcán de Fuego, à environ 485 kilomètres à l’Ouest de Mexico et à 125 kilomètres au Sud de Guadalajara, État de Jalisco, fait partie du complexe volcanique de Colima, actif depuis environ 5 millions d’années, composé de trois principaux stratovolcans composites andésitiques, les Volcans Cantaro, Fuego de Colima et Nevado de Colima et situé à l’extrémité Ouest de la Trans-Mexican Volcan Belt, à la limite Sud du graben de Colima.
Le Fuego de Colima, 3.820 mètres d’altitude, d’âge maximal d’environ 50 000 ans, est le plus jeune des trois et est, actuellement l’un des plus bouillants volcans du Mexique et d’Amérique du Nord. Il est rentré en éruption, – écoulements pyroclastiques, colonnes verticales de cendres, coulées de laves en étant ses caractéristiques -, ses grandes éruptions ayant eu lieu en 1913, en 1981, rn 1991 et en 1998-99/2000, toujours en cours, plus de 40 fois depuis 1576. L’une des plus violentes, Indice d’Explosivité Volcanique VEI 5, s’est produite du 20 au 24 Janvier 1913 et des chutes de cendres ont été signalées à Saltillo, à 725 kilomètres au Nord-Nord-Est du complexe volcanique de Colima. Environ 300.000 personnes vivent à moins de 40 kilomètres du Fuego de Colima, ce qui en fait, potentiellement, l’un des volcans les plus dangereux du monde. Le Paleofuego qui présente un cratère en fer à cheval où le cône actif commencent à pousser, représente la partie la plus ancienne de l’édifice. Luhr et Prestegaard, – en 1988 -, ont décrit un dépôt d’avalanche de débris, exposé au Sud de l’édifice, d’âge estimé au radiocarbone à 4.280 ans BP et Komorowski propose qu’au moins 9 effondrements sectoriels sr sont produits au cours des derniers 45 000 ans.
Le Nevado de Colima, également connu sous le nom Tzapotépetl, se situe à 5 kilomètres, au Nord, de son voisin plus actif, atteignant une altitude de 4.271 mètres, est le plus haut des trois édifices volcaniques. Il a un âge approximatif de 600 000 ans. Des paleosols recouvrent un dépôt de coulée pyroclastique datée, au radiocarbone, de 8.100 ans BC, un âge minimum pour limiter l’activité volcanique de ce cône car aucun dépôt jrécent ne lui est connu. Trois épisodes principaux caractérisent cette édifice, – Nevado de Colima I, Nevado de Colima II et Nevado de Colima III –. Au cours de la période Nevado de Colima II, vers 18.500 ans BP, un effondrement sectoriel a donné un dépôt d’avalanche de débris, associé à la formation d’un cratère en forme de fer à cheval, de 4 x 7 kilomètres, ouvert sur l’Est, qui a parcouru, suivant Stoopes et Sheridan, – 1992 -, plus de 120 kilomètres depuis sa source jusqu’à la côte du Pacifique, avec un volume total estimé entre 22 et 33 kilomètres cubes, mais selon Capra et Macias, – 2002 -, seulement 20 kilomètres au Sud-Est, barrant le fleuve Naranjo et formant un lac temporaire de 1 kilomètre.
Le volcan Cantaro est fortement érodé et son histoire éruptive est tout à fait inconnue.
L’activité historique du Fuego de Colima est dominée par des phases explosives, dont deux principales éruptions pliniennes survenues en 1818 et en 1913. Après l’activité plinienne de 1913, le volcan a présenté plusieurs phases éruptives s’étalant sur plusieurs années, mais depuis 1998, son activité est devenue plus persistante avec des éruptions vulcaniennes et des extrusions de lave en forme de dôme. L’effondrement partiel des colonnes éruptives vulcaniennes, ainsi que l’effondrement des dômes sommitaux, les coulées de lave et les flux pyroclastiques emplissent ls barrancas, sur une épaisseur de plusieurs mètres dans la zone proximale, jusqu’à 6 kilomètres de distances de l’évent émissif.
Malgré son nom, Fuego de Colima, seulement une fraction de la surface du volcan se situe sur l’État de Colima, et plus de la majorité de sa superficie se localise dans l’État de Jalisco Depuis 1869/1878, un ensemble de dômes de lave parasitaires, collectivement connus comme « El Volcancito », se sont formés sur le flanc Nord-Est du cône principal.
Le volcan Fuego de Colima, est en éruption depuis le 21 Novembre 1998. Celle-ci a débuté après plusieurs mois de tremblements de terre localisés sous la partie basale du volcan. Elle a été suivie par des explosions et des chutes de pierres émanant du sommet. Le dôme de lave a continué à croître et à se répercuter sur le Sud-Ouest du cratère, produisant des coulées pyroclastiques dévalant à une vitesse estimée à 90 kilomètres/heure et atteignant des distances de 4,8 kilomètres dansla Barranca la Cordoue. Sa croissance a été accompagnée, quelques mois plus tard, par une série de coulées de lave qui ont dévalé, en cascade, sur plus de 3.100 mètres de distance, le flanc Sud-Ouest de la montagne et, à partir du 10 Février 1999, par un changement du type effusif-explosif avec éjection de projectiles incandescents sur des distances plus ou moins égales à 3,5 kilomètres de la zone cratérale. Depuis lors, ponctué par des écoulements de lave fluide, la croissance du dôme s’est pérennisée.
Entre Février 2002 et Février 2003, une coulée de lave fluide, continue s’est étalée, sur des kilomètres. En Mars et Juin 2005, une éruption explosive a détruit le dôme de lave et créé un cratère de 260 mètres de large et de 30 mètres de profondeur. Un nouvel épisode de la croissance du dôme de lave dans le cratère a été initié dès Février 2007, si bien que lors de survols de l’édifice volcanique, les 01 Août et 08 Novembre 2008, une augmentation significative du volume du dôme de lave a été aisément observée. A partir de Mars 2010, celui-ci développe une incrémentation de son volume d’environ 2.000 mètres cubes par jour, ce conduisant à de fréquentes chutes de pierres et à des panaches, occasionnels, de cendres. Le 7 Novembre 2010, selon l’analyse de l’imagerie satellitaire, un panache de cendres à atteint une altitude de 6,7 kilomètres et a dérivé sur 19 kilomètres au Sud-Ouest. En Janvier 2011, les journaux locaux ont rapporté, dans leurs colonnes, « des panaches de poussière se levant sur le Colima », probablement de la lave pulvérisée, agitée par des glissements de terrain au niveau du dôme sommital.
Après 2 ans de calme relatif, selon des articles de presse, un comité consultatif de scientifiques a indiqué qu’une éruption phréatique s’est déroulée le 06 Janvier 2013, qu’un panache de cendres et de téphras a progressé jusqu’à une hauteur de 2 kilomètres au-dessus du cratère et que des chutes de cendres ont été signalées dans la ville d’Atenquique, à 20 kilomètres à l’Est du Fuego de Colima. Les explosions se sont succédées ensuite, le 10 Janvier détruisant le dôme de lave sommital, le 13 Janvier légèrement plus faible que les deux précédentes, le 19 et 20 janvier avec production de petits panaches de cendres s’élevant sur quelques centaines de mètres , une série d’explosion poussant les responsables du Parc National a instaurer une zone d’exclusion d’un rayon de 5 kilomètres. Suivant l’analyse de l’imagerie satellitaire, le 29 Janvier, un panache de cendres émis par le volcan Colima, a dérivé, à une altitude d’au moins 3 kilomètres, sur 55 kilomètres au Nord-Est, des cendres tombant sur plusieurs communautés et une anomalie thermique a également été détectée sur la partie sommitale de l’édifice volcanique. Selon des articles de presse, à même date, vers les 04 h 00 heure locale, des résidents dans un rayon de 20 kilomètres ont rapporté un grand bruit, secouant la terre et faisant cliqueter les fenêtres cliquetis.
Ainsi continuant jusqu’au 25 Avril 2013, se succèdent les explosions, les éjections de cendres, les coulées de lave, les tremblements tectonico-volcaniques et les petits éboulements de roches et l’incrémentation du volume du dôme de lave sommital…. Sans que le processus éruptif, l’éruption du Popocatepetl catalysant toutes les énergies, ne soit trop intriguant… selon des articles de presse et des indiscrétions, les explosions se perpétuent et leur nombre augmente, tout particulièrement depuis début Juillet, les panaches de vapeur d’eau, de gaz et de cendres se densifient, des incandescences, – probables flux pyroclastiques sur quelques centaines de mètres autour du cratére -, sont visibles par la population, des chutes de cendres sont signalées autour du Fuego de Colima et une coulée de lave visqueuse, sur plusieurs centaines de mètres, s’allonge et s’étale lentement, en mille feuille, sur la partie supérieure du flanc Est du Volcan Colima. Tous les signes le laissant à penser, une nouvelle éruption violente pourrait-elle se produire au cours des prochains jours ?
19 Juillet 2013 © Raymond Matabosch