Si j’avais à adorer un dieu, je choisirais INTERNET. 

Hou la la !! Je vois des cheveux se hérisser, des sourcils se froncer, des bouches se pincer. 

Mais je ne dis pas ça en l’air. J’y ai bien réfléchi. Les définitions d’un dieu sont multiples et infinies. Elles ont été conjuguées en d’innombrables variétés et le seront encore. 

L’idée que je me fais d’un dieu est la suivante : puissant, omniprésent, omniscient, infini, universel, amoral (si, si, tous les dieux sont amoraux), invisible, planétaire, atemporel, exigeant.

 L’idée que je me refuse dans un dieu parce qu’incompatible avec ci-dessus : immuable, juste, bon, éternel, humain.

L’ internet est une religion (sans aucune mesure bien sûr avec la vôtre, lecteur, si vous en avez une) :

étymologie latine : religare – relier définie par ses pratiques individuelles et collectives. 

Ces pratiques sont diverses et complexes. 

« C’est un système de représentation du monde et de croyances reliant les hommes entre eux au sein de leurs communauté et les reliant à leur environnement naturel. » (Wikpédia).

Ces pratiques évoluent, s’adaptent. 

 

Ce dieu Internet dans lequel on croit (je parle pour moi) (foi) apporte par la communication la connaissance (de soi et des autres = reconnaissance/amour), le partage, la noblesse et l’humilité, la recherche de la vérité (de sa vérité), et déplace des montagnes. Il est aussi à l’origine de persécution, de « chasse aux sorcières ». 

Par ailleurs, comme de nombreux dieux, on peut l’interpréter, l’utiliser à des fins diverses même condamnables et en faire ce que l’on veut, le rejeter, le renier, le haïr, le maudire, le vouer aux Gémonies, l’ignorer, le combattre, le fuir, le craindre, en attendre aide et jugement, compassion, fortune et bonne-fortune, lui faire des demandes (le prier) sur tous les sujets, etc. 

Comme de nombreux dieux, il génère des sentiments et des actions : rejets, amours, désirs de se battre, d’anéantir, frustrations, soulèvements, mouvements divers, espoirs, désespoirs, guerres, intolérances. 

Comme de nombreux dieux, il est loin d’être parfait et peut nuire sans état d’âme (Les dieux ont-ils une âme ??). Il donne ou ne donne pas de réponses, de justifications. Ses réponses peuvent être acceptées, reniées, dénigrées, combattues, fausses/justes, tendancieuses, changeantes. 

Comme de nombreux dieux, il conduit à des attitudes excessives (adoration/addiction/aveuglement/enfermement/rejet du monde/ferveur exacerbée). 

Comme de nombreux dieux, il promet pour certains des jours meilleurs et une forme de vie après la vie (ma contribution = traces, survie, forme de continuité = d’éternité). 

Comme de nombreux dieux, il a ses adeptes et ses grands prêtres. 

 

Dans le grand panthéon de dieux, ce nouveau dieu a bien sa place.