Shane Mac Gowan, un autre fou chantant ?

Loin de vouloir comparer Mac Gowan à Trenet (on est quand même pas du tout dans le même registre !!!), il est indéniable que son influence sur la carrière des Pogues a été prépondérante.

De créations fabuleuses en décadences à répétition, portrait d’un artiste surdoué et torturé.

Né en 1957 de parents Irlandais, Shane Patrick Lysaght Mac Gowan baigne très tôt grâce à sa mère, chanteuse et danseuse de folklore traditionnel, dans cette culture qui le suivra longtemps. Très tôt également, il se tourne vers la musique (il est fan de musique punk et en particulier des Clash de Joe Strummer).

Il fonde un premier groupe (The Nips) avant de participer à la création des Pogues avec Jim Fearnley et Spider Stacy en 1982. Cait O’Riordan, Jem Finer, Phil Chevron et Andrew Ranken les rejoindront rapidement, avant Darryl Hunt et Terry Woods. Le succès arrive petit à petit. Le groupe sortira son premier album en 1985 (« Red Roses for Me »). On retrouve dans celui-ci la très forte influence de la musique traditionnelle Irlandaise chez Mac Gowan, avec certaines chansons n’étant en fait que des arrangements studio (« Greenland Whale Fisheries », « Kitty », « Poor Paddy », « Waxie’s Dargle », « Dingle Regatta »). Il compose néanmoins le très fameux « Boys from the County Hell ».

Dans le deuxième album (« Rum, Sodomy and the Lash », 1985), Shane Mac Gowan compose beaucoup de titres mélodieux et poétiques et s’impose comme le leader du groupe. Mais sa vie dissolue est source de tensions au sein du groupe.    Celui-ci enregistre néanmoins « If I Should Fall From Grace With God » en 1988 avec le très fameux « Fairytale of New York ». La carrière du groupe est à son apogée, mais Shane Mac Gowan devient incontrôlable (prestations sur scène désastreuses, état général déplorable).

Sur « Peace and Love » (1989), certains chants commencent à être assurés par Spider Stacy et Jem Finer. Ce sera encore davantage le cas sur leur dernier album commun, « Hell’s Ditch » (1990). La séparation intervient en 1991. Sans son ex-chanteur, le groupe sortira deux nouveaux albums : le très bon « Waiting for Herb » (1993) et le plus confidentiel « Pogue Mahone », nom original du groupe (je vous passe la traduction), en 1996, année de la dissolution du groupe.

Shane Mac Gowan fonde un nouveau groupe (Shane Mac Gowan and The Popes) avec lequel il sort deux albums : « The Snake » (1994) et « The Crock of Gold » (1997). Le mélange punk-sonorités traditionnelles ne sonne plus comme avant, n’apportant au groupe que peu de succès.

Il nous laisse aujourd’hui quelques compositions inoublaibles:que dire des très rythmés « Sally Mac Lenanne » et « The sick Bed of Cuchulainn » (de véritables chansons de pub !), ainsi que les très mélodieux « The Old Main Drag » et surtout «  A pair Of Brown Eyes ». San sparler de 3dirty Old Town » (Rum, Sodomy and the lash).

Prlons aussi d’un « If I Should Fall From Grace With God » plein de rage, d’un très mélancolique « The Broad Magestic Shannon »,d’un « Lullaby of London » plein de tendresse et surtout ce qui reste aujourd’hui le titre phare du groupe : « Fairytale of New York ». Cette chanson, interprétée en duo avec la regrettée Kirsty Mac Coll, conte la dispute de deux amoureux le soir de Noël (ou bien le soir de l’anniversaire de Shane Mac Gowan, né le 25 décembre 1957). Peu importe.Le contraste des voix rauque et cristalline et l’inoubliable refrain font merveille dans cette chanson intemporelle.

« Peace and Love » contient de belles compositions de Mac Gowan. On citera par exemple « White City », « Down all the days » (dédiée aux 96 victimes de la tragédie d’Hillsborough) et surtout le somptueux « London you’re a lady ». Une véritable déclaration d’amour ponctuée par un bouquet final à couper le souffle.

Sur le dernier album en commun, Shane Mac Gowan se fait plus discret. On note tout de même le très joli « Summer in Siam » et le splendide « Hell’s Ditch »).

D’autres titres, ne figurant sur aucun album des Pogues, ont également été écrits par Mac Gowan lui-même. Citons uniquement l’exceptionnel « A rainy night in Soho » (1988, London again!)). L’une des compositions majeures de celui qui, même décrié pour ses addictions et ses excès, a été le mentor d’un groupe qui, sans les inspirations et les interprétations touchantes de son poète maudit, n’aurait pas été tout a fait le même.