(*honte à vous !)

Leitmotiv de la culture Française, la honte atteint son paroxysme ces derniers mois.

Ainsi sont nominés dans la catégorie « Shame on… » :

 – Nicolas Sarkozy pour porter ce sentiment de honte et piétiner le peu de dignité qui reste aux Français en leur assénant des accusations diffamatoires et des allégations hasardeuses. Mr Sarkozy, Shame on You.

 – Claude Guéant pour avoir oublié qu’une seule civilisation a autrefois pillé, massacré et réduit en esclavage des peuples entiers, les a forcé à partir de chez eux, leur a imposé une culture et une religion étrangère pour aujourd’hui les porter responsables de ses difficultés et les jeter à la porte. Notre civilisation, oui oui, Mr Guéant… Shame on You.

 – Laurent Wauquiez pour son fameux « assistés, cancer de la société » (qui a dit que je suis rancunière?) qui semble ignorer le combat quotidien que nous vivons contre cette société pour chaque démarche, chaque droit, chaque recherche, du lever au coucher, jusqu’à la reconnaissance d’un emploi symbolisant la délivrance. Parce que la société est notre cancer, Mr Wauquiez, Shame on You.

 – Nadine Morano pour son manque d’empathie et son égocentrisme, pour se permettre des vannes de collégienne envers une personne à la différence assumée, et parce qu’elle ne doit pas non plus disposer de conseiller en communication pour la freiner dans ses élans hormonaux. Mme Morano, Shame on you.

 

Et un énorme Shame on You à la Société Française en général, pour cultiver l’échec et la honte dans ses moindres recoins.

La honte d’être au chômage, pauvre, roux, gros, noir, arabe, né en décembre, redoublant, en apprentissage, porter une parka orange plutôt qu’un tailleur Gucci, innover.

 

On a oublié la valeur de l’encouragement. On a oublié qu’un verre n’est pas qu’à moitié vide.

 

Des exemples ?

La Délinquance… S’il reste des cas où l’on ne peut rien faire – meurtre, pédophilie par exemple – on peut freiner la délinquance en valorisant les qualités de l’individu. Sanctionner le dealer pour la vente de drogue, oui certes ! Mais valoriser un potentiel professionnel dans la voie commerciale. Condamner les guerres de gangs, bien sûr ! Mais réorienter le chef de bande vers une formation de manager. Deux exemples volontairement rudes, mais en y réfléchissant il semble logique qu’une telle démonstration oriente le délinquant vers une profession honnête en développant ses propres compétences.

 

Autre exemple, celui de l’échec scolaire. On dénonce volontiers le redoublement en oubliant que celui-ci contribue à une scolarité plus sereine acquise sur des bases plus solides. On fustige l’apprentissage en omettant la promesse d’un métier durable, toujours demandeur et bien payé. On dévalorise l’élève d’origine modeste ou étrangère, le physique difficile, les naissances en Décembre, sans penser que ces personnes ont dû développer plus que les autres des qualités humaines et combatives, permettant une volonté et une efficacité plus marquées dans la vie active.

 

Enfin, l’assisté, puisqu’on en parle. On aime le battre ce chômeur qui a tout fait pour arrêter de travailler et se retrouver dans une galère sans nom. Mais est-on capable de cumuler patience, persévérance, remise en question et abnégation ? Peut-on reconnaître les savoir-faire professionnels et la débrouillardise que le bougre se doit de développer pour sa survie ? Faisons ce pas, une seule fois, valorisons ses qualités pour lui redonner la volonté de se battre et sortir du tunnel.

 

Le jour où chacun d’entre nous acceptera de positiver et d’encourager son prochain, le jour où nos gouvernants cesseront de se murer dans des polémiques sans nom et où nous pourrons lire de la fierté et de la confiance en nous, peuple Français de toute taille, toute origine et toute couleur, alors nous avancerons. Le candidat du changement aura compris ces valeurs.

 

A ce moment seulement, nous passerons d’une France de hontes à une France de dignité.