ZOMBIE OR NOT ZOMBIE…
"Dead Set" m’a laissé perplexe. Tout à fait le genre de série qui te fait te demander une fois que tu as fini de la regarder : "Bon alors, en fait, j’aime ou j’aime pas ?"… sans pouvoir vraiment y répondre.
Mais tant qu’à faire, commençons par le début. Pour les fainéants qui ont eu la flemme de lire le résumé et autres blondes qui elles l’ont lu mais n’ont rien compris, "Dead Set" nous parle d’une invasion de zombies. Bon. Ok. Après tout le sujet n’avait été traité jusque là qu’environ un demi-million de fois et des poussières. Et puis, si c’est bien mené, pourquoi pas, ça peut faire une très bonne série ! …
…Mais voilà, tout le problème est là. "Dead Set" arrive à alterner le bon et le moins bon – sans jamais verser ni dans l’excellent, ni dans l’affligeant.
Commençons par le bon, si vous le voulez bien. D’abord, le pitch de départ est plutôt sympa, et pour le coup, assez original je trouve. Les candidats du "Loft Story" anglais – "Big Brother" – se retrouvent coincés dans leur Loft, assaillis par des hordes de cadavres en mal de chair humaine. Ou comment transposer un univers presque aussi vieux que le cinéma lui-même dans un décor on ne peut plus contemporain.
Ensuite, c’est un peu gore, c’est vrai – hé mec, c’est des zombies après tout, faut pas non plus leur demander de pas baver, hein ! – mais ça reste loin des effusions de sang et d’entrailles qu’on voit habituellement dans ce genre d’histoires, ce qui les dessert d’ailleurs, de mon point de vue.
Et puis il y a cette petite touche, cette espèce de qualité d’image, de jeu d’acteur, bien propre à la production anglaise…
Et pour le moins bon alors ? Ben voilà, c’est là que ça se corse. D’abord, zombies obligent, on n’évitera ici pratiquement aucun cliché ou autres poncifs inhérents au genre. Et ça c’est chiant, à force. Dans (presque) toutes les histoires de morts-vivants, on a droit aux mêmes codes, aux mêmes ficelles scénaristiques, aux mêmes rebondissements pourris qu’en fait on voit venir à dix kilomètres : le gars mégalo qui ne pense qu’à sa gueule et qui précipite ses co-survivants vers une mort certaine, les mecs qui voient bien qu’il se passe un truc pas normal mais qui refusent d’y croire jusqu’à ce qu’ils se fassent bouffer la cervelle, la gonzesse toute timide qui s’excuserait presque d’exister au début et qui devient subitement une meneuse d’hommes avec une force de caractère que même ses copains y z’en reviennent toujours pas, la fameuse escale dans un magasin avec animation "chassé-croisé avec cadavres" entre les rayons lessives et croquettes pour chiens…
Mention spéciale – parce qu’il en faut toujours une – à la vitesse de pointe des morts-vivants qui à priori doivent tous être issu d’Usain Bolt. Et ça pour le coup, c’est le contraire de ce qu’on voit habituellement…. mais c’est vraiment pas crédible.
Non, vraiment, en terme de clichés, rien ne nous est épargné. Alors oui, beaucoup de choses ont déjà été dites sur ce sujet. Oui, c’est difficile de faire du neuf avec des histoires de zombies. Et non, les auteurs de "Dead Set" n’ont décidément rien inventé. Reste que cette série n’est pas mauvaise, disons plutôt moyenne, et se laisse regarder. Une fois. Pas deux.
Message personnel à l’attention des producteurs de "Dead Set" : messieurs, veuillez noter que je suis pour l’intégration de tout le monde dans le milieu du travail, quelque soit son handicap. Ceci dit, si vous pouviez à l’avenir embaucher des cameramen qui ne sont pas atteints de la maladie de Parkinson, je vous en serais très reconnaissant. Non parce que bonjour la migraine ophtalmique, quand même… En vous remerciant.