La journée de jeudi 23 juin 2011 a été mouvementée à Dakar. Et pour cause la tentative du président actuel,  Abdoulaye Wade, de modifier la constitution et plus précisément  le code électoral, modification qui aurait permis au président de préparer tranquillement son fils à lui succéder  au poste de chef d’Etat.

Seulement, en voulant instaurer cette monarchie « démocratique, Wade, n’avait sûrement pas pris en compte dans son équation, l’inconnue qu’est la rue. Et le moins qu’on puisse dire, ce qu’elle a répondu aux attentes de l’opposition, farouchement contre ce projet de loi. C’est par milliers et de tout âge, que les manifestants ont donc répondu aux appels de l’opposition.

Dès Mercredi Soir, les rues de Dakar avaient été le théâtre de quelques regroupements avec des pancartes qui ne manquent de rappeler la révolution tunisienne : « Wade dégage ». Ils protestaient contre ce qu’ils considèrent être des tentatives subtiles et dangereuses d’Abdoulaye Wade, de manipuler le système politique à son avantage.

Il faut dire qu’actuellement au Sénégal, comme c’est le cas en France, il faut une majorité (>50%) pour permettre de gagner l’élection présidentielle. Le projet de Wade visait donc à réduire ce pourcentage à 25 tout en créant un poste de vice président qui serait de facto intronisé en cas de vacances de pouvoir. Et tout le monde sait ce que ce poste de vice président reviendrait de droit à Karim Wade, le fils du président.

Si on peut encourager cette descente dans la rue, on ne saurait quand même  encourager les pillages et les cassages en tout genre. Car certaines en ont profité pour régler leur compte. Le ras le bol devrait être à son zénith, outres les voitures brulées, l’hôtel des députés a été aussi pillé, saccagé, pillé et brûlé. Et comme toujours, le répression ne s’est pas faite attendre. Les forces de l’ordre ont chargé les manifestants qui se dirigeaient vers l’assemblée.  Wade a donc, face à cette colère populaire, voulu calmer le jeu en retirant le projet de loi controversé. Pas sûr que ça puisse calmer la population. Même les étudiants ont rejoint le point central de la manifestation devant l’Assemblée nationale et joignent leurs cris de colère à ceux de la foule.

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"Cela prouve une fois de plus que la mobilisation du peuple est une formidable source pour la démocratie", a déclaré un dirigeant de l’opposition, l’ancien Premier ministre Moustapha Niasse, présent avec de nombreux autres dirigeants parmi les manifestants.

Il ne suffit plus d’aller faire des courbettes à Sarkozy et voyager ça et là partout en Afrique pour prodiguer des conseils tel une vielle et sage tortue pour espérer rester au pouvoir. Wade l’aura appris à ses dépends et c’est une bonne nouvelle que cette descente ait été une décision du peuple souverain et libre. Car l’ingérence de l’ex colonisateur commençait  à agacer plus d’un.  Monsieur Wade emportera donc ses reformes jusque dans sa tombe. Cette fois ci les sénégalais ont décidé de ne plus se laisser berner.