Quoi que l’on pense, l’alternance reste la preuve par neuf de la vitalité  d’une démocratie. Ainsi, difficile de parler de démocratie dans un pays où un « grand-père » est au pouvoir depuis près d’un demi-siècle. Et,  c’est malheureusement le cas dans presque tous les pays d’Afrique francophone.

Jusqu’ici, seuls  le Bénin, le Sénégal, le Mali et dans une moindre mesure la Côte d’Ivoire sont les exceptions qui confirment la règle. Mais au fil des années, ces acquis semblent fortement menacés. La situation actuelle au Mali en est la parfaite illustration. L’on a même craint tout récemment de voir le Sénégal basculer dans le mauvais camp. Fort heureusement, face à la détermination des acteurs politiques et surtout de la population sénégalaise, force est revenue finalement à la loi. Et c’est désormais officiel : Macki Sall prêtera serment ce lundi 02 Avril, pour être le quatrième président de la république du Sénégal ; le troisième en moins de trente ans. De ce fait, ce pays « pauvre » de l’Afrique occidentale conforte son rang au très prestigieux classement des Etats démocratique du monde entier. Et cela ne peut que susciter admiration et envies !

«  J’ai aujourd’hui trente ans, et je ne connais qu’un seul Président de la République. Je suis même souvent tenter de croire qu’il est le seul homme à pouvoir exercer cette fonction dans ce pays… »  nous a confié un jeune chômeur camerounais avant d’ajouter « je regarde les sénégalais avec beaucoup d’admiration et je regrette de ne pas être né dans ce pays. » Le sentiment de ce camerounais est partagé par beaucoup d’autres jeunes des pays francophones d’Afrique ; eux, qui caressent encore le vœu de voir se produire un jour dans leurs pays ce genre d’événement.

Pour rester au Cameroun, il faut mentionner que le président Paul Biya est au pouvoir depuis trente ans, et s’est fait élire en octobre dernier pour un autre mandat de sept ans. Pareillement, son « ami » Blaise Compaoré règne au Burkina depuis 1987, et entend bien le poursuivre. Tout comme Idriss Deby qui trône au dessus de son Tchad depuis 22 ans et se estime n’être qu’au matin de sa fonction présidentielle.

Compte –tenu de la place qu’occupe la France en Afrique, le nouveau président français s’en trouve fortement interpellé. Lui, qui devrait user de tout les moyens, pour inviter les leaders africains, notamment ceux de l’Afrique francophone, à comprendre qu’ils sont des Président élus et non des rois.