Pourtant Karim était bien parti !

L’amour des africains pour le pouvoir est tel que personne ne veut jamais le quitter totalement. Même pas après la mort. Bien que brandissant régulièrement à qui veut entendre leur attachement aux valeurs démocratique, les leaders africains (notamment ceux des pays francophones) n’ont jamais supporté le fait de voir le pouvoir quitter leur famille. Car pour un bon nombre d’entre eux, le pouvoir est un héritage familial qui devrait aller de père en fils.

Après Joseph Kabila de la République Démocratique du Congo, Faure Ngnassibé du Togo, et tout récemment Ali Bongo du Gabon qui ont respectivement succéder à leurs pères, tous les regards étaient à présent tournés vers le Sénégal où on voyait un Karim Wade suffisamment prêt pour succéder à Papa. Seulement, son père, âgé de « seulement » 85 ans s’est trouvé suffisamment jeune pour briguer un autre mandat à la tête du Sénégal au grand dam d’une population qui ne veut plus de lui. 

Certainement que maître Wade ne trouvait pas encore le terrain suffisamment fertile pour que son fils puissent déjà se lancer dès cette année. C’est surement alors pour cette raison qu’il a souhaité prendre ce dernier mandat, le dernier, pour mieux aménager le terrain pour Karim qui jusqu’ici a déjà occuper d’importants postes dans le gouvernement de « Papa ».

Mais, en l’état actuel des choses, difficile de croire que monsieur Wade réussisse effectivement à relever ce défi. Même s’il parvient (peut-être miraculeusement) à être réélu, il serait bien difficile à son fils de succéder à un père très « gourmand » et qui n’est plus soutenu par une France qui  est souvent présentée comme « un faiseur de roi » en Afrique francophone.  A l’heure actuelle, si Karim veut sauvegarder ses ambitions présidentielle, il gagnerait tout simplement en demandant à son père de se retirer de cette présidentielle 2012, de la reporter, afin qu’une primaire soit organisée au sein du Parti Démocratique Sénégalais, pour le désigner comme porte-étendard ; sinon !