Périodiquement, à l'occasion des fêtes rituelles ou plus ou moins occasionnelles, ressurgit le problème de l'argent dans les couples. La gestion de l'argent est un problème tout au long de l'année mais les fêtes comme la Tabaski poussent le phénomène à son paroxisme.
Qu'est-ce qui peut bien pousser la quasi totalité de la gente féminine à mettre une telle pression sur les finances conjugales et sur les hommes ?
En premier lieu il faut noter que les finances conjugales ne sont peut-être pas vraiment conjugales. En général la gestion de l'argent repose sur la non participation des femmes à cette gestion et à cette responsabilité.
S'il existe plusieurs sources de revenus dans le couple, l'argent n'est pas commun, pas familial. Il y a l'argent de Monsieur et celui de Madame. Les postes de dépenses familiales sont souvent partagés : les dépenses de Monsieur et celles de Madame. Le surplus étant à la libre disposition de son propriétaire. Surplus d'ailleurs inconnu puisque le secret le plus absolu est souvent de règle sur les rentrées d'argent des protagonistes !
La famille n'est pas réellement perçue comme une entité de vie et de ressources où tout est commun.
Cette organisation financière permet aux femmes (pas toutes heureusement) d'avoir des exigences bien au delà des capacités financières de leur conjoint, 1/2 ou 1/3. Cette organisatiuon financière permet aux femmes une totale irresponsabilité financière sans aucun souci du lendemain.
Cela ne dit quand même pas pourquoi une grande majorité des femmes est irresponsable financièrement. Il faut sans doute en rechercher les raisons, et dans les rapports homme/femme et dans l'éducation donnée aux enfants. L'argent est sinon le centre des relations interpersonnelles au Sénégal du moins très proche. Dès le début de la relation l'argent en est le pivot. Le garçon qui sort avec une fille se doit de subvenir à ses menues dépenses qui peuvent ne pas être si menues quand il s'agit de vêtements, parures et sorties en boite de nuit… Il est mis en concurrence avec d'autres prétendants non pour ses qualités propres mais pour ses capacités financières. Cela continue avec la dot qui saigne d'années d'économies, nombre de jeunes. Cela se poursuit toute la vie avec les nécessaires "cadeaux" sociaux lors des cérémonies familiales. Le tout sans rapports aucuns avec les besoins d'éducation et d'entretien des enfants.
Par l'intermédiaire de son (ses) épouse(s), l'homme doit faire la démonstration de sa "virilité financière".
Qui est responsable de cette situation ? Les hommes autant que les femmes, certainement. Le rapport inégalitaire homme/femme infantilise les femmes, qu'y a t'il donc d'étonnant alors, à ce que les femmes aient une conduite infantile et irresponsable. Qu'y a t'il d'étonnant à ce que les femmes se mesurent dans des compétitions de quartier ou familiales grâce à l'argent "dépensé pour elles" ?
Cette attitude est directement la conséquence d'une organisation des rapports sociaux. L'importance donnée au regard social et à la tradition ne favorisant pas les changements de comportement. L'éducation se chargeant de pérenniser ces comportements voire de les amplifier au fil du temps.
Les femmes sénégalaises, ne sont-elles pas connues pour leur indépendance d’esprit ?
Peut être as tu vecu au senegal, mais sans doute pas avec les senegalais(es)