Les conseillers municipaux se rendront aux urnes le dimanche 14 Avril prochain pour élire la première cuvée de sénateurs camerounais. Et, à 03 jours de ce rendez-vous très attendu, tout semble prêt pour un bon déroulement du vote. Elecam, l’organe indépendant chargé de l’organisation du scrutin, ayant mis les petits plats dans les grands, afin que tout se passe sans anicroche.
Du côté des formations politiques, l’heure est celle de toutes les tractations. Chaque parti, voulant mettre toutes les chances de son côté, afin de s’adjuger un maximum de sièges au sein de cette chambre haute du parlement camerounais.
Cependant, bien qu’il y’ait seulement quatre formations politiques en lice (RDPC, SDF, UDC, UNDP), ce scrutin s’annonce suffisamment serré. Surtout dans les régions du Nord, de l’Ouest, et de l’Extrême nord.
Seulement, l’équation de l’Ouest semble résolue, et en faveur du Social Démocratic Front de Ni John Fru Ndi, qui a reçu hier le soutien du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais de Paul Biya.
En effet, au cours d’une réunion présidée hier à Bandjoun, le Sécrétaire Général du Comité Central du parti au pouvoir Jean Kuete, a invité tous les conseillers municipaux de la Région de l’ouest à voter dimanche prochain pour le SDF. Ceci, pour barrer la route à l’Union Démocratique du Cameroun de Adamou Ndam Njoya, qui était jusqu’ici presque au coude à coude avec le parti de la balance dans cette région ; la liste du RDPC à l’ouest, ayant été invalidée tout récemment par la cour suprême siégeant comme conseil constitutionnel.
Par cet acte, le parti au pouvoir vient de sauver son principal challenger d’une situation compliquée. Car disposant de la majorité des conseillers municipaux dans la région de l’ouest, les candidats du SDF, sauf surprise de dernière minute, se ferait élire sans difficulté dans cette région. Toute chose qui garantit dès à présent au parti de Fru Ndi, 07 précieux sièges au sein du futur Senat.
Il convient tout de même de souligner que c’est pour la toute première fois que le parti au pouvoir au Cameroun depuis 30 ans signe un tel « accord » avec son principal challenger. Seulement, connaissant l’esprit de liberté qui anime généralement les politiciens de cette région du Cameroun, il est fort à craindre que cette consigne du RDPC ne soit pas respectée à la lettre. Surtout quand on sait que les militants du parti de Paul Biya dans cette région n’ont toujours pas encore digéré la disqualification de leur liste par la cour suprême, à cause de l’inefficacité du Secrétaire Général du Comité Central de leur parti, qui est pourtant originaire de cette région.