Ses larmes avaient ému à la mesure de leur sincérité et de leur rareté, chez cette femme à la réputation de froideur. On pensait y voir les prémices à sa mise en retrait de la vie politique. Et pourtant il n’en est rien. La pilule de sa défaite avalée revoilà Ségolène Royal plus décidée que jamais.
Sèchement battue à la primaire socialiste, Ségolène Royal n’en a pas pour autant fini avec la politique. N’en déplaise à ses « amis » qui tous saluèrent son émotion au soir des primaires, un peu comme il est de bon ton de rappeler l’estime que l’on portait à un mort le jour de son enterrement, elle reste.
En effet de Benoit Hamon à Arnaud Montebourg ou Pierre Moscovici tous avaient salué la candidate formidable qu’elle fut en 2007 (dommage pour elle que cela se fasse avec quatre ans de retard). Insulte suprême, comme le relève Bruno Juliard, le petit mot d’estime adressée sur direct 8 par Valérie Trierweiler elle-même.
Pour preuve à cette envie de continuer à en découdre chez l’ancienne candidate socialiste : l’interview qu’elle accorde aujourd’hui (jeudi 20-10) au Parisien.
Tout d’abord l’explication de son ressenti au soir de la primaire. Sur la question Ségolène Royal déclare :
Dommage que sur la question son autocritique n’aille pas plus loin d’ailleurs, tant il y aurait de choses à dire sur sa propre responsabilité à elle dans ce qui lui est arrivé.
Ensuite en ce qui concerne son avenir politique la présidente de la région Poitou-Charentes est on ne peut plus clair :
De même pour ce qui est de son soutien à Hollande elle reprécise ses arguments ; très semblables, d’ailleurs, à tous ceux ayant eu à se rallier au vainqueur final de cette primaire. C’est pourquoi Royal reprécise s’être ralliée à son ancien compagnon car lui seul offrait les meilleures chances à la gauche de gagner en 2012.
Quant à la question de l’équilibre familial que cette situation exige, Ségolène Royal est parfaitement lucide du choix presque cornélien que doivent faire ses enfants. A cette fin elle prend soin de préciser que :
Ségolène Royal est exceptionnelle à de nombreux points de vue. Il y a de bonnes raisons d’avoir la plus grande estime pour elle. Elle vient de prouver sa sincérité et sa profonde sensibilité, même si elle avait été éduquée à la cacher.
Bien sûr, rétrospectivement on se dit toujours qu’on aurait pu faire différemment ceci ou cela, mais je ne pense pas qu’on puisse lui mettre sur le dos la responsabilité de cet échec. C’est le résultat d’un travail systématique de déstruction de son image et de sa crédibilité par les médias dominants qui sont presque tous aux mains d’un petit groupe d’ultra-riches. Ces gens-là sont en situation d’influencer de manière déterminante le formatage de l’opinion publique et partant de là, les choix électoraux.
http://altair.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/10/08/segolene-royal-la-democratie.html
Que ceux du Fouquet’s la sabotent, était connu et prévisible à une exception notable, Bolloré, dont les Directs se sont contentés d’une propagande sarkozyste, mais sans prendre part à ce sordide ségobashing. Mais ceux du Fouquet’s n’àtaient pas seuls dans ces basses oeuvres à chercher à empêcher l’établissement d’un pouvoir présidentiel proche de la population et de ses besoins fondamentaux. Le groupe Lagardère y a également une lourde responsabilité et Libération, aussi. Depuis l’arrivée dans le capital des Rothschild et sous Joffrin, on peut considérer que Libé fondé par Sartre pour lutter contre le journalisme couché, est désormais un pseudo média de gauche au service d’un financier ultra-riche, Edouard de Rothschild. Maintenant, il est classé par beaucoup d’entre nous, comme cheval de Troie au service de la droite, mais il faut voir qu’en 2006 et 2007 la gauche le considérait encore contre un média au service de la gauche, alors que ce n’est plus du tout cela. Libé a systématiquemnent discrédité Ségolène Royal allant jusqu’à publier in extenso et appuyer en core les intox de Lefèbvre juste avant le vote final du congrès de Reims, afin qu’elle ne soit pas élue http://www.liberation.fr/politiques/0101191870-la-rivale-cherie-de-sarkozy
Libé a ainsi fait un dégât énorme à Ségolène Royal en la discréditant sur les coups et une gauche qui faisait encore confiance à ce média.
Vous auriez tort de croire que nous vivions vraiment dans une démocratie. Oligarchie médiatique est un descriptif plus proche de la réalité
J’ai toujours de l’estime pour Ségolène elle me parait sincère et devrais être dans le gouvernement si la gauche l’emporte en 2012 ce que j’espère
Quoiqu’on en pense, Ségolène a été Royale envers Hollande !