1972-1983 : sur RTL, les routiers sont sympas… comme l’indique le titre de l’émission de Max Meynier. Ils ont encore le loisir de s’arrêter, en France et Belgique, dans des Relais routiers, frappés du macaron bleu et rouge et de l’inscription « Les Routiers ». On s’y restaure, détend, lit et douche sont d’un prix abordable. Las, les choses ont évolué : le temps de conduite en continu aussi, les cabines sont équipées de couchettes… et souvent d’un ordinateur ou d’un lecteur de DVD. Lesquels, selon les pelotons de gendarmerie, servent aussi à regarder films ou vidéos tout en conduisant…
En 2012, l’escadron départemental de sécurité routière du Doubs, rapporte Le Pays de Franche-Comté-L’Alsace, a verbalisé 70 chauffeurs routiers qui visionnaient des films tout en conduisant.
Ordinateur ou lecteur de DVD sont calés sur le tableau de bord, et la monotonie de la conduite autoroutière est ainsi quelque peu dissipée.
Je peux concevoir. Auto-stoppeur, j’ai passé peut-être des mois aux bords de routiers sympa. Puis, il m’est arrivé de faire du transport international, conduisant un 3,5 tonnes, de Roissy à Gatwick, de la banlieue parisienne à Milan, &c. Fastidieux.
Sauf en Allemagne où, la vitesse n’étant pas ou peu limitée sur autoroutes, surtout si l’on conduit à vide des utilitaires surélevés et rallongés, les rafales de vent et les pointes au-delà des 130 km/h, vous incitent à une vigilance de tout instant. La radio suffit largement à distraire, nulle tentation de se faire un autre film que celui du ruban de bitume.
Mon dernier long trajet en stop : Alicante-Reims. Avec un chauffeur néerlandais qui allait poursuivre vers Rotterdam sans pratiquement s’arrêter si ce n’était pour refaire un plein. Trois courtes haltes pipi au total. Au mépris bien sûr de toutes les réglementations sur les temps de conduite et les pauses obligatoires.
Rouler en visionnant un film ou une vidéo : confiscation de l’objet du délit, amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros, sans compter, pour les routiers des pays appliquant un système de points de permis de conduire, les retraits de points (trois pour les Français). Bien sûr, les routiers sont « prudents », et ils savent à peu près où ils risquent de se faire intercepter par les gendarmes.
Mais ces derniers ont d’autres tactiques que le contrôle inopiné à des points d’arrêts comme les péages. Ils se placent sur des ponts ou passerelles, et munis de jumelles performantes, ils peuvent observer si le chauffeur conduit en visionnant un film. À la prochaine barrière de péage, l’écran sera replié, mais l’infraction ne pourra être niée.
70 contrevenants pour le seul département du Doubs, en particulier des chauffeurs provenant ou retournant vers des pays de l’Est, cela fait vraiment beaucoup. Ce chiffre est sans doute à multiplier par une cinquantaine (de départements traversés par des autoroutes), et le nombre des routiers cinéphiles est sans doute très largement supérieur, car tous ne se font pas prendre.
Ce qui vaut pour les lecteurs ou les ordinateurs vaut bien sûr pour les téléviseurs qui ne doivent pas se trouver dans le champ de vision du conducteur.
C’est souvent de nuit que s’effectuent les contrôles. La lueur de l’écran dans la cabine alerte plus facilement les gendarmes.
Dans l’Aude, rapportait Le Figaro en janvier dernier, les infractions constatées ont crû d’année en année : de 58 en 2009 à plus de 130 fin 2012.
L’astuce de certains chauffeurs consiste à rouler sur la ligne blanche de la bande d’arrêt d’urgence en ayant enclenché le régulateur de vitesse : le bruit suffit à alerter en cas d’écart de trajectoire. Mais évidemment, si un automobiliste en panne se trouve en bordure de cette bande, il risque d’y passer. La sanction, en cas de conduite continue sur la bande d’arrêt est alourdie : deux points en moins (s’ajoutant aux trois autres), 135 euros d’amende s’ajoutant aux 1 500.
Les motards en patrouille repèrent ce genre de comportement et prennent le risque de se hisser debout sur leurs appuie-pieds pour constater ce que fait le chauffeur de semi-remorque.
Très souvent, ces pratiques s’associent à des fraudes aux temps de repos. Les tachymètres sont trafiqués (avec des boîtiers électroniques, des aimants…). Certains routiers se font aussi réchauffer des barquettes tout en roulant, dont ils dégustent le contenu en calant les deux pieds sur le tableau de bord.
Le temps de conduite journalier est limité à neuf heures : certains routiers en effectuent jusqu’au double. Ils bidouillent les disques de contrôle et disposent parfois d’un second compteur sur les essieux pour vérifier leur kilométrage réel et effectuer à temps les vidanges.
En novembre dernier, en Côte-d’Or, sur l’A31, les gendarmes ont relevé trois infractions de ce type en deux heures (de 21 à 23 heures). L’amende est payable immédiatement pour les chauffeurs étrangers qui se voient conduire au besoin à un distributeur bancaire : si la somme retirée ne peut couvrir l’amende, le camion est immobilisé.
La réalité est aussi que des patrons d’entreprises de transport exigent de plus en plus de rentabilité. Au point que, en octobre dernier, au tribunal d’Angoulême, des gendarmes rapportaient à la barre que des chauffeurs s’arrêtent spontanément pour demander à être contrôlés. « Parce qu’ils n’en peuvent plus du rythme qu’ils subissent, » confiait un gendarme à La Charente libre.
En revanche, les conduites en état d’ivresse sont beaucoup moins fréquentes qu’autrefois. Je me souviens de ces trois cafés-calvas qu’aux petites heures, pris dans chaque relais routier rencontré, un chauffeur qui m’avait pris en stop s’envoyait. C’était vers le milieu des années 1970. Plus question de s’arrêter aussi fréquemment à présent. Les sanctions ont été alourdies, et surtout, la convivialité qui réunissait les routiers autour d’une table, ou au comptoir d’un établissement où patron ou serveuse transmettaient les nouvelles des uns et des autres, a pratiquement disparu. Dans toute l’Europe, observez les routiers : ils font le plein, prennent un café dans leur bouteille thermos, repartent ou se claquemurent dans leurs cabines pour dormir un peu.
Productivité, compétitivité ou esclavage moderne ? Avec des séries télé sur DVD pour un peu oublier ?
[b]D’où les VBOTS (genre Googlecars), la voiture roule toute seule selon les vitesses, les trajets choisis … et on peut même avoir dans ses bras l’être chéri ou si on y est enclin, siffler une bouteille de whisky sans que la maréchaussée y trouve à redire[/b]
Et lorsqu’ils se crachent c’est toujours à cause d’une voiture qui leur a barré la route!!!
[b]Aux États-Unis deux États autorisent désormais ces véhicules, en France probablement à la Saint-Glinglin, comme d’habitude !
Notre retard en robotique devient plus qu’alarmant.[/b]
Moi, je veux bien des VBOTS de plus de quarante tonnes lancés à plus de cent kilomètres/heure, mais alors, en site propre, en voie totalement séparée… Tenez, sur des rails par exemple.
[b]Cher Jef,
La fiabilité des robots pour des tâches de cet ordre est supérieure à celle des humain d’un coefficient d’au moins cent, en d’autres termes cent fois moins de morts et de blessés (et d’infirmes, donc des médecins, chirurgiens, infirmiers libérés pour d’autres actions), cent fois moins de dégâts matériels, plus d’auto-écoles, de flics derrière les radars (puisqu’ils seraient supprimés) et j’en passe. Ceci pouvant parfaitement s’intégrer à un programme par étapes sur les vingt ans à venir.
petit +plus assurances automobiles chutant d’au moins 90% (il faut bien que nous continuions à être escroqués 🙂 )[/b]
[b]839 000 000 résultats pour Google Cars[/b]
[url]http://www.01net.com/editorial/573853/les-google-cars-seront-accessibles-au-grand-public-dici-cinq-ans/[/url]
[url]http://www.clubic.com/technologies-d-avenir/actualite-505052-google-cars-500-000-kilometres-accident.html[/url]
[url]http://en.wikipedia.org/wiki/Google_driverless_car[/url]
[b]parmi des dizaines de milliers de liens dans toutes les langues[/b]