Il faut hélas le constater, en matière de sécurité routière, seule la peur du gendarme a un effet dissuasif sur le comportement des conducteurs en général.

« L’automobiliste est une vache à lait. » C’est le leitmotiv. C’est sûr, ça ne fait pas plaisir de payer une amende et de voir son capital points fondre sur notre permis de conduire.

Nos élus ont bien compris que ça ne coûtait pas cher d’être magnanime en écourtant la période de récupération des points. Sauf en vies humaines, car le fait d’être moins sévère a en général un effet immédiat sur l’augmentation des décès sur la route.

Il suffit de prendre le volant pour se rendre compte que les comportements irresponsables de nos concitoyens n’ont en rien évolué depuis des lustres.

Ils ont  des voitures plus sûres mais beaucoup plus puissantes qu’avant. Tout le monde sait que le bénéfice de freinage de l’ABS est souvent perdu par le fait que les automobilistes freinent plus tard qu’avant. C’est un effet pervers de la sécurisation des voitures modernes.

Une simple question : « Pourquoi ne buvez-vous pas quand vous prenez le volant ? »

La réponse en général sera : « Parce que j’ai peur de me faire contrôler. » Alors que la réponse devrait être : « Parce que si je bois, je mets ma vie et celle des autres en danger. »

Même remarque pour la vitesse excessive. C’est donc bien une question de mentalité, je dirais presque de culture.

En rentrant de vacances, dimanche dernier, j’ai eu la mauvaise idée de passer à proximité du circuit de Magny-Cours à l’heure de la fin d’un championnat du monde superbike. L’horreur ! Des milliers de motards lancés sur les routes étroites de la Nièvre. Un vrai cauchemar ! Ces gens prennent des risques insensés et je vous prie de croire que je n’en menais pas large. Bien sûr, il est arrivé ce qui devait arriver et je n’ai pas été surpris de voir des ambulances entrer en action. En appeler à la pédagogie et à la responsabilité de chacun est improductif. C’est prouvé, les étrangers roulent plus vite chez nous que chez eux car s’ils sont flashés par des radars fixes, ils n’encourent aucune sanction.  On vend maintenant des appareils qui permettent de repérer les radars mobiles.

Combien de fois dit-on : «  Regarde-moi celui-là, les gendarmes ne sont jamais là où il faut ! »

Alors arrêtons de ronchonner et admettons qu’on a des progrès à faire dans ce domaine et qu’en attendant d’être responsable, il est préférable de se faire surveiller que de  courir des risques pour gagner cinq minutes.