Le hasard veut que ce soit ce matin, 2 septembre, que je lise ce passage de Rue des dames indignes de mon ami, Jacques Monnet (page 169) :

« On pouvait ranger les gens en deux camps : ceux qui comme elle, contemporains, les avaient subis, trop jeunes pour comprendre, assez pour sentir encore en soi les effets réducteurs, et d’autre part ceux qui les avaient vécus dans leurs chairs, avec inconscience mais acuité, avec incompréhension mais douleur ».

Cette citation, qui un jour, peut-être (qui sait ?), sera proposée à l’épreuve de philosophie aux candidats bacheliers, éveille l’écho d’une pensée qui me vient épisodiquement, mais de manière récurrente : « Quelle aurait été mon attitude si, né plus tôt, j’avais vécu la période de la montée du nazisme ? ». Répondre à cette question, 70 ans plus tard, est chose facile à froid, avec le recul, et surtout à la lumière de tout ce que nous avons appris a posteriori ! Mais qu’en aurait-il été si, contemporain, j’avais vécu cette période au jour le jour, le nez collé contre la vitre ?

Si cette antienne me revient plus particulièrement aujourd’hui, c’est que ce jour n’a rien de particulier hormis de succéder au 1er septembre 2009, date où le programme de France 3 proposait, à la suite de l’excellent téléfilm « Le lien », « Les rafles d’août 1942 en zone libre, un crime de l’État français », documentaire au titre sans ambiguïté.

Voici déjà quelques années (une vingtaine, davantage peut-être …) que les médias, relayant les historiens, ont commencé de faire la lumière sur cette période peu glorieuse, dissipant lentement la chape de plomb du huis-clos. Pour ma part, je suis allé à pas comptés, au fil des découvertes, de triste surprise en horrible surprise.

 

Ainsi donc, il y eut le Vel d’Hiv, d’où une myriade de bus de la pas encore RATP, encadrés par des escortes de policiers et gendarmes mobiles français, conduisirent leur contingent au camp de Drancy. Au camp de transit de Drancy, précisaient alors ces reportages, pour bien signifier le rôle subalterne joué par nos compatriotes, bien forcés de se plier aux ordres de l’implacable occupant.

Puis, au fur et à mesure des reportages, d’autres pans se dévoilèrent. C’est ainsi que j’appris l’existence du camp du Struthof, en Alsace. A son sujet, le terme de camp de concentration était employé, pour signifier qu’il ne différait en rien, dans son principe, de ses monstrueux homologues de Mathausen, Auschwitz ou Treblinka. Mais il fut construit à l’initiative des nazis et par eux ; et créé en territoire français, certes, mais en territoire annexé : l’honneur national était donc quelque peu sauf !

Puis d’autres noms commencèrent de s’égrener ; Pithiviers, par exemple. Oui, mais Pithiviers, c’est au nord d‘Orléans ; donc en zone occupée. Donc encore un épisode de la barbarie nazi, hélas localisé sur notre sol ?

En 1995, Jacques Chirac franchissait un cran, en reconnaissant que le rôle du gouvernement d’alors fut bien pire que celui d’obéir passivement aux diktats du Reich triomphant. Cette repentance lui fut reprochée par d’aucuns, au motif qu’il ne servait à rien de remuer les relents d’une époque honnie, mais fort heureusement à jamais révolue (« When the shit hits the fan … », dirait la maxime Anglo-Saxonne !).

 

Comme vous probablement, je trouvais que la liste s’allongeait démesurément, me demandant, non sans une certaine angoisse, si d’autres révélations nous étaient encore promises. Et je commençais de me sentir, de plus en plus (encore que par personnes interposées), les mains sales.

Puis vint le 1er septembre 2009 et le documentaire mentionné plus haut ; on ne pouvait manquer de noter la référence à la zone « libre », dans son titre. Allait-on nous dévoiler l’horreur qu’un autre Pithiviers avait existé au sud de la Loire ?

Si seulement il ne s’était agi que de cela ! Car ce que l’on nous a présenté était une carte qui se constellait de pustules au sud de la ligne de démarcation ; plus d’une dizaine, dont les noms défilaient trop vite pour pouvoir les mémoriser tous : Gurs, Rivesaltes, Mérignac ??? …

Alors, ce matin, reste Wikipedia, secours salutaire de ma mémoire défaillante. Combien vais-je en dénombrer ? Dix ? Vingt, peut-être ?

Premier constat alarmant : il existe une rubrique spécifique « Camp de concentration français » ! Et le trouble cède vite la place à la nausée : la liste comporte pas moins de 219 noms en métropole ; et les colonies d’alors ne sont pas oubliées : 15 en Algérie, 6 au Maroc et 2 en Tunisie.

242 au total !… J’en reste abasourdi ! Vous aussi, peut-être ?…

Alors, encore sous le coup, je me tourne vers la communauté des reporters bénévoles de Come4News, mieux documentés (ou simplement plus lucides ?) que moi : ai-je enfin atteint le fond de mon cauchemar, ou bien les Danaïdes ont-elles encore de la ressource ?

Ne me taxez pas trop vite de voyeurisme ou de curiosité malsaine. Simplement, à la manière de Sylvie-Sarah, tout compte fait, et quelque soit le prix de la douleur, je préfère savoir. Ceux qui ont vu « Le lien » comprendront la démarche ; aux autres, je ne saurais trop conseiller de se procurer le DVD (voir http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/30408/Le-Lien/DVD.html).

Répondez aussi, je vous en prie, en pensant à la génération actuelle qui a besoin, elle aussi, qu’on lui transmette notre expérience, malgré la définition pessimiste qu’en donnait Pierre Dac (« L’expérience est un phare que l’on porte dans son dos pour éclairer le chemin déjà parcouru »).

En ces temps où sévit la crise, il se pourrait, hélas, que resurgisse la tentation de lui trouver un bouc émissaire et expiatoire ! Et en ces temps où sévit aussi le terrorisme, certains sont prêts à se résigner à accepter des mesures d’exception (c’est à dire celles dont on sait où elles commencent, mais jamais quand ni où elles cesseront …).

A ceux-là, qu’on me permette de rappeler les propos du pasteur anti-nazi Martin Niemöller :

 

« Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester.
 »

 

Liste des camps de concentration français durant la seconde guerre mondiale :

(carte accessible sur Google Maps, cf. Camp de concentration français )

Métropole

  1. Agde dans l’Hérault, camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis Centre de rassemblement des étrangers.
  2. Aincourt, dans le Val-d’Oise, pour les internés politiques, s’emplit de communistes dès 1940.
  3. Albi dans le Tarn, Centre de rassemblement des étrangers.
  4. Altillac en Corrèze, Château du Doux, Centre d’internement pour étrangers
  5. Ambleteuse dans le Pas-de-Calais, Centre de rassemblement des étrangers.
  6. Le camp des Alliers près d’Angoulême, dans la Charente, pour les nomades.
  7. Amnéville dans la Moselle, Centre de rassemblement des étrangers.
  8. Le Fort-Carré d’Antibes dans les Alpes-Maritimes, Centre de rassemblement des étrangers.
  9. Arandon dans l’Isère, internés juifs et Centre de rassemblement des étrangers
  10. La Saline royale d’Arc-et-Senans dans le Doubs, pour les Tziganes.
  11. Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales, Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis Centre de rassemblement des étrangers.
  12. Argentan dans l’Orne, Centre de rassemblement des étrangers.
  13. Argenteuil dans le Val-d’Oise, Centre de rassemblement des étrangers.
  14. Avrillé-les-Ponceaux en Indre-et-Loire, au camp de la Morellerie pour les Tziganes.
  15. Camp du Pont de la Dame à Aspres-sur-Buëch dans les Hautes-Alpes
  16. Athis-de-l’Orne dans l’Orne, Centre de rassemblement des étrangers.
  17. Audierne dans le Finistère, Centre de rassemblement des étrangers.
  18. Camp du Ruchard à Avon-les-Roches dans l’Indre-et-Loire, Centre de rassemblement des étrangers
  19. Avord dans le Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  20. Le Barcarès dans les Pyrénées-Orientales, camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis Centre de rassemblement des étrangers.
  21. Barenton dans la Manche, Centre de rassemblement des étrangers, pour les nomades.
  22. Bar-le-Duc dans la Meuse, Centre de rassemblement des étrangers.
  23. Bassens dans la Gironde, Centre de rassemblement des étrangers.
  24. Bazoilles-sur-Meuse dans les Vosges, Centre de rassemblement des étrangers.
  25. Beaune-la-Rolande dans le Loiret, internés juifs à partir de mai 1941.
  26. Bengy-sur-Craon dans le Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  27. Besançon, dans le Doubs, dans la caserne Vauban.
  28. Béthune dans le Pas-de-Calais, Centre de rassemblement des étrangers.
  29. Blois dans le Loir-et-Cher, Silo, Centre de rassemblement des étrangers.
  30. Fort de La Bonnelle (appelé également fort Decrès) à Saints-Geosmes dans la Haute-Marne, Centre de rassemblement des étrangers.
  31. Bourg-Lastic, dans le Puy-de-Dôme, qui était un ancien camp militaire, Centre de rassemblement des étrangers, ou furent détenus des Juifs sous Vichy (témoignage d’André Glucksmann qui y entra à quatre ans) ; ce camp « accueillit » des harkis dans les années 1960 et des Kurdes réfugiés d’Irak dans les années 1980.
  32. Bourg-Saint-Julien dans le Loir-et-Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  33. Bourgoin dans l’Isère, Centre de rassemblement des étrangers.
  34. La Braconne dans la Charente, Centre de rassemblement des étrangers.
  35. Bram dans l’Aude, Camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis internement de Juifs.
  36. Brens dans le Tarn, aux portes de Gaillac, Camp mixte de femmes.
  37. Briey dans la Meurthe-et-Moselle, Centre de rassemblement des étrangers.
  38. Carpiagne dans les Bouches-du-Rhône, pour les nomades.
  39. Carrouges dans l’Orne, Centre de rassemblement des étrangers.
  40. Cascaret dans le Gard, Centre de rassemblement des étrangers.
  41. Casseneuil dans le Lot-et-Garonne.
  42. Catus-Cavalier dans le Lot, Centre de rassemblement des étrangers.
  43. Catus-Villary dans le Lot, Centre de rassemblement des étrangers.
  44. Cepoy dans le Loiret, Centre de rassemblement des étrangers.
  45. Chabane dans l’Ardèche, Centre de rassemblement des étrangers.
  46. Le Chaffaut dans les Alpes-de-Haute-Provence, Centre de rassemblement des étrangers.
  47. Chambaran dans l’Isère, Centre de rassemblement des étrangers Allemands.
  48. Chantonnay en Vendée, Centre de rassemblement des étrangers.
  49. Chazelles-sur-Lyon dans la Loire, Centre de rassemblement des étrangers.
  50. Chelles dans la Seine-et-Marne, Centre de rassemblement des étrangers.
  51. Le Cheylard dans l’Ardèche, Centre de rassemblement des étrangers.
  52. Chibron dans le Var, Centre de rassemblement des étrangers.
  53. Choisel, à Châteaubriant, de 1941 à 1942, Centre de Séjour Surveillé, internés politiques et nomades.
  54. Compiègne dans l’Oise de juin 1941 à août 1944 au Royallieu. Robert Desnos (1900-1945) et Jean Moulin (1899-1943) ont transité par ce camp.
  55. Coudrecieux, dans la Sarthe pour les Tziganes.
  56. Damigny dans l’Orne, Centre de rassemblement des étrangers.
  57. Dampierre dans le Calvados, Centre de rassemblement des étrangers.
  58. Fort du Paillet à Dardilly dans le Rhône, camp mixte.
  59. Camp du Fé de la Genebière à Domérat dans l’Allier, Centre de rassemblement des étrangers.
  60. Domfront dans l’Orne, Centre de rassemblement des étrangers.
  61. Douadic, dans l’Indre.Fiche du camp de Douadic
  62. Doullens dans la Somme, internés politiques à partir de mai 1941.
  63. Drancy, camp créé par le gouvernement français en 1939 pour y détenir des communistes, suspects en raison du Pacte germano-soviétique, et où l’État français de Pétain enverra la gendarmerie française convoyer des Juifs dès 1941; la gestion directe du camp était réglée par les Nazis, les gendarmes français faisaient office de gardes; il comprenait 3 annexes parisiennes: le camp Austerlitz, le camp Lévitan (rue du Faubourg-Saint-Martin), le camp Bassano.
  64. Camp Du Grand-Saunier, à Gétigné près de Clisson dans la Loire-Atlantique, Centre de rassemblement des étrangers.
  65. Dreux dans l’Eure-et-Loir, Centre de rassemblement des étrangers replié sur Tence, dans la Haute-Loire.
  66. Écrouves dans la Meurthe-et-Moselle pour les internés politiques.
  67. L’Épinay-le-Comte dans l’Orne, Centre de rassemblement des étrangers.
  68. Les Essarts-Varimpré dans la Seine-Maritime, Centre de rassemblement des étrangers.
  69. Etaples dans le Pas-de-Calais, Centre de rassemblement des étrangers.
  70. Falaise dans le Calvados, Centre de rassemblement des étrangers.
  71. Le Fauga en Haute-Garonne, Centre de rassemblement des étrangers.
  72. Forcalquier dans les Alpes-de-Haute-Provence, Centre de rassemblement des étrangers.
  73. Fort-Barraux, dans l’Isère, Centre de rassemblement des étrangers puis Centre de Séjour Surveillé mixte.
  74. La Fouillouse dans la Loire, Centre de rassemblement des étrangers.
  75. Fresnay-sur-Sarthe dans la Sarthe, Centre de rassemblement des étrangers.
  76. Camp de La Verrerie, Les Aydes à Fleury-les-Aubrais dans le Loiret.
  77. Gaillon dans l’Eure, pour les internés politiques et de droit commun.
  78. Camp du Grand-Saunier à Gétigné dans la Loire-Atlantique, Centre de rassemblement des étrangers.
  79. Gondreville dans le Loiret, Centre de rassemblement des étrangers.
  80. Gorges dans la Loire-Atlantique, Centre de rassemblement des étrangers.
  81. Grand Champ dans le Loir-et-Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  82. Grandville dans l’Oise, Centre de rassemblement des étrangers.
  83. Grez dans la Mayenne, pour les nomades.
  84. La Guiche Saône-et-Loire, Sanatorium surveillé ouvert en 1941.
  85. Gurs (Pyrénées-Atlantiques), camp créé en 1939 pour les réfugiés espagnols, utilisé ensuite comme Centre de rassemblement des étrangers pour détenir des Allemands en 1939-1940, puis comme camp de concentration après l’armistice.
  86. Harchéchamp annexe de Neufchâteau dans les Vosges.
  87. Hauteville, Centre de rassemblement des étrangers.
  88. Hesdin dans le Pas-de-Calais, Centre de rassemblement des étrangers.
  89. Huriel dans l’Allier, Centre de rassemblement des étrangers.
  90. Jargeau dans le Loiret près d’Orléans, destiné aux Tziganes.
  91. Lambesc dans les Bouches-du-Rhône, Centre de rassemblement des étrangers.
  92. Lalande, dans l’Yonne.
  93. La Lande-des-Monts dans l’Ille-et-Vilaine, internement de Juifs.
  94. Lens dans le Pas-de-Calais, Centre de rassemblement des étrangers.
  95. Libourne dans la Gironde, Centre de rassemblement des étrangers.
  96. Limoges dans la Haute-Vienne, Centre de rassemblement des étrangers.
  97. LinasMontlhéry dans l’Essonne, pour les Tziganes.
  98. Lisieux dans le Calvados, Centre de rassemblement des étrangers.
  99. Loriol-sur-Drôme dans la Drôme, Centre de rassemblement des étrangers et pour les internés âgés.
  100. Maizières-lès-Metz dans la Moselle, Centre de rassemblement des étrangers.
  101. Le Malzieu-Ville dans la Lozère, Centre de rassemblement des étrangers.
  102. Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence, Centre de rassemblement des étrangers.
  103. Marmagne dans la Côte-d’Or, Centre de rassemblement des étrangers transféré aux Garrigues et aux Milles.
  104. Marolles, dans le Loir-et-Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  105. Masseube, dans la Gers ;
  106. Les Mazures dans les Ardennes où de juillet 1942 à janvier 1944, un Judenlager a été ouvert ;
  107. Mérignac dans la Gironde, camp mixte ouvert en 1941.
  108. Hôtel Bompard à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, pour les femmes et enfants juifs.
  109. Hôtel Terminus à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, pour les femmes et enfants juifs.
  110. Hôtel du Port à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, pour les femmes et enfants juifs.
  111. Hôtel du Levant à Marseille dans les Bouches-du-Rhône, pour les femmes et enfants juifs.
  112. Martinet, Centre de rassemblement des étrangers.
  113. Mattaincourt dans les Vosges, annexe de Mirecourt.
  114. Mazères dans l’Ariège, Centre de rassemblement des étrangers.
  115. Camp de Guelaintin à Mayenne dans la Mayenne, Centre de rassemblement des étrangers.
  116. Les Mées dans les Bouches-du-Rhône, Centre de rassemblement des étrangers.
  117. Camp de Rieucros à Mende en Lozère, camp ouvert le 31-1-1939 pour les réfugiés Espagnols puis les étrangers.
  118. Meslay-du-Maine, en Mayenne, Centre de rassemblement des étrangers.
  119. Metz dans la Moselle, Centre de rassemblement des étrangers.
  120. Camp de Bellevue à Meuvaines dans le Calvados, Centre de rassemblement des étrangers.
  121. MignèresGondreville dans le Loiret, Centre de rassemblement des étrangers.
  122. Miramas dans les Bouches-du-Rhône, Centre de rassemblement des étrangers.
  123. Les Milles près d’Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône, qui fut le plus grand camp d’internement du Sud-Est de la France. De ce camp de transit furent déportés 2 500 juifs en août 1942.
  124. Mirecourt dans les Vosges, Centre de rassemblement des étrangers.
  125. Moisdon-la-Rivière dans la Loire-Atlantique, pour les nomades.
  126. Moloy dans la Côte-d’Or, pour les nomades et étrangers.
  127. Monsireigne dans la Vendée, pour les nomades.
  128. Montargis dans le Loiret, Centre de rassemblement des étrangers.
  129. Montauban dans la Tarn-et-Garonne, Centre de rassemblement des étrangers.
  130. Montbard dans la Côte-d’Or, Centre de rassemblement des étrangers.
  131. Montceau-les-Mines.
  132. Le Mont-Dore dans le Puy-de-Dôme, Centre de rassemblement des étrangers mixte.
  133. Montendre dans la Charente-Maritime, pour les nomades et les étrangers.
  134. Montguyon] dans la Charente-Maritime, Centre de rassemblement des étrangers.
  135. Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire, l’un des camps créés pour les Tziganes ou Roms.
  136. Montsûrs dans la Mayenne, pour les nomades.
  137. Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher, pour les nomades et les étrangers.
  138. Mourmelon dans la Marne, appelé également Bouzy.
  139. Mulsanne dans la Sarthe, pour les nomades.
  140. Neufchâteau dans les Vosges, Centre de rassemblement des étrangers.
  141. Neufchâtel-en-Bray dans la Seine-Maritime, Centre de rassemblement des étrangers.
  142. Neuvy-sur-Craon dans le Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  143. Nevers dans la Nièvre, Centre de rassemblement des étrangers.
  144. Nexon, dans la Haute-Vienne, Centre de Séjour Surveillé pour les internés politiques.
  145. NoéMauzac Haute-Garonne, Centre de rassemblement des étrangers puis Centre de séjour surveillé créé en février 1941.
  146. Olargues dans l’Hérault, Centre de rassemblement des étrangers.
  147. Vélodrome d’Hiver (dit Vel d’Hiv) à Paris, Centre de rassemblement des étrangers.
  148. Les Invalides à Paris, Centre de rassemblement des étrangers.
  149. Stade Buffalo à Paris, Centre de rassemblement des étrangers.
  150. Stade Roland-Garros à Paris, Centre de rassemblement des étrangers.
  151. Les Tourelles à Paris, Centre de séjour surveillé mixte.
  152. Peigney dans la Haute-Marne, Centre de rassemblement des étrangers et des nomades.
  153. Pithiviers,pour l’internement des juifs début 1941.
  154. Poitiers, dans la Vienne, mixte et pour les Tziganes.
  155. Port-Louis, dans le Morbihan, dans la citadelle.
  156. Prin Deyrançon (Deux Sèvres).
  157. Quimper Camp N°135, camp de prisonniers.
  158. Camp de Clairfond à Portet-sur-Garonne dans la Haute-Garonne.
  159. Camp du Récébédou, à Portet-sur-Garonne dans la Haute-Garonne, pour l’internement de juifs en juillet 1940.
  160. Remoulins dans le Gard, Centre de rassemblement des étrangers.
  161. Rennes dans l’Ille-et-Vilaine, mixte.
  162. Camp de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales, pour l’internement de juifs.
  163. La Roche-sur-Yon dans la Vendée, Centre de rassemblement des étrangers.
  164. Fort de Romainville, dans la Seine-Saint-Denis : En 1940, le fort fut investi par l’armée allemande et transformé en prison. De là, des résistants et des otages furent dirigés vers les camps. 3900 femmes et 3100 hommes furent internés avant d’être déportés vers Auschwitz, Ravensbrück, Buchenwald et Dachau. 152 personnes furent fusillées dans l’enceinte du Fort. Certains s’en évadèrent comme Pierre Georges, dit « colonel Fabien ». De sa cellule, Danièle Casanova encouragea ses compagnes à tenir tête à leurs tortionnaires.
  165. Rombas dans la Moselle, Centre de rassemblement des étrangers.
  166. Rosières-en-Santerre dans la Somme, Centre de rassemblement des étrangers.
  167. Rouillé dans la Vienne, camp mixte.
  168. Camp de la Chaume Les Sables-d’Olonne dans la Vendée : Centre de rassemblement des étrangers.
  169. Camp de la Viscose au Plateau Saint-Antoine dans la banlieue d’Albi dans le Tarn, Centre de rassemblement des étrangers.
  170. Saint-Cyprien, camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis Centre de rassemblement des étrangers, qui hébergeait 90 000 réfugiés en mars 1939, fermé officiellement pour « raisons sanitaires » le 19 décembre 1940 et ses occupants transférés à Gurs.
  171. Saint-Denis dans la Seine-Saint-Denis, Centre de rassemblement des étrangers.
  172. Saint-Germain-les-Belles dans la Haute-Vienne, Centre de rassemblement des étrangers.
  173. Saint-Jean-de-la-Ruelle dans le Loiret, Centre de rassemblement des étrangers.
  174. Saint-Jodard dans la Loire, Centre de rassemblement des étrangers.
  175. Camp de Plainval à Saint-Just-en-Chaussée dans l’Oise, Centre de rassemblement des étrangers.
  176. Saint-Martin-de-Ré dans la Charente-Maritime, Centre de séjour surveillé ouvert en mars 1940 pour les politiques.
  177. Camp des Garrigues à Saint-Nicolas dans le Gard, Centre de rassemblement des étrangers.
  178. Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes, dans l’Yonne, pour les Tziganes.
  179. Saint-Paul-d’Eyjeaux, dans la Haute-Vienne, camp ouvert en novembre 1940 pour les politiques.
  180. Saint-Pons dans l’Hérault, Centre de rassemblement des étrangers.
  181. Saint-Savin dans l’Isère, Centre de rassemblement des étrangers ex-Autrichiens.
  182. Saint-Sulpice-la-Pointe dans le Tarn ; Centre de rassemblement des étrangers, pour les politiques à partir de septembre 1939.
  183. Sallaumines dans le Pas-de-Calais, Centre de rassemblement des étrangers.
  184. Saliers, camp de concentration destiné aux tsiganes dans les Bouches-du-Rhône, près d’Arles, pour les nomades.
  185. Schirmeck en Alsace non-annexée par l’Allemagne.
  186. Camp de Judes à Septfonds dans le Tarn-et-Garonne, camp créé début 1939 pour les réfugiés espagnols, puis Centre de rassemblement des étrangers.
  187. Sériège près de Cruzy dans l’Hérault, Centre de rassemblement des étrangers.
  188. Signes dans le Var, Centre de Séjour Surveillé pour les politiques.
  189. Sionne dans les Vosges, annexe de Neufchâteau.
  190. Sisteron dans les Alpes-de-Haute-Provence, Centre de rassemblement des étrangers, Centre de Séjour Surveillé et internés politiques et de droit commun.
  191. Talence dans la Gironde, Centre de rassemblement des étrangers.
  192. Tence dans la Haute-Loire, Centre de rassemblement des étrangers.
  193. Thil en Meurthe-et-Moselle.
  194. Camp de Toulboubou, à Pontivy, Morbihan.
  195. Toulon dans le Var, Centre de rassemblement des étrangers.
  196. Stade Du Toulouse olympique employés club(TOEC) à Toulouse dans la Haute-Garonne.
  197. Trélissac dans la Dordogne, Centre de rassemblement des étrangers.
  198. Camp Jules-Ferry à Troyes dans l’Aube, mixte.
  199. Uzès dans le Gard, Centre de rassemblement des étrangers.
  200. Château de Frémont à Vallon-en-Sully dans l’Allier, Centre de Rassemblement des étrangers, internement de familles (femmes et enfants mai-juin 1940).
  201. Vals-les-Bains dans l’Ardèche, pour les politiques.
  202. Les Vaudeurs dans l’Yonne, mixte.
  203. Vedène dans le Vaucluse, Centre de rassemblement des étrangers.
  204. Vénissieux dans le Rhône, Centre de rassemblement des étrangers.
  205. Le Vernet dans l’Ariège camp ouvert début 1939 pour regrouper 12.000 combattants et réfugiés espagnols, puis Centre de rassemblement des étrangers, « hébergera » des harkis.
  206. Véruches dans le Loiret, Centre de rassemblement des étrangers.
  207. Vienne dans l’Isère, Centre de rassemblement des étrangers.
  208. Camp de Sourioux à Vierzon-Les-Forges dans le Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  209. Vif dans l’Isère, Centre de rassemblement des étrangers sarrois.
  210. Camp de Francillon à Villebarou dans le Loir-et-Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  211. Le Vigan dans le Gard, Centre de rassemblement des étrangers.
  212. Villemalard dans le Loir-et-Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  213. Villerbon dans le Loir-et-Cher, Centre de rassemblement des étrangers.
  214. Villers dans les Vosges, annexe de Mirecourt.
  215. Vittel, dans les Vosges, qui « accueillait » des possesseurs de passeports américains ou britanniques;
  216. Vitré dans l’Ille-et-Vilaine, Centre de rassemblement des étrangers.
  217. Voves, en Eure-et-Loir ; camp ouvert début 1942 pour les politiques.
  218. Woippy en Moselle, créé en 1943.
  219. Struthof, ou Natzweiller-Struthof, en Alsace, seul camp de concentration créé par les nazis en territoire français annexé.

Algérie

  1. Abadla.
  2. Ain el Ourak.
  3. Bechar.
  4. Berguent.
  5. Bogari.
  6. Camp Suzzoni à Boghar, pour les étrangers.
  7. Colomb Bechar.
  8. Djelfa, camp mixte.
  9. Djenien Bou Rezg, camp mixte.
  10. El Aricha, pour les internés de droit commun.
  11. Kenadsa.
  12. Mecheria, camp mixte.
  13. Meridja.
  14. près d’ Oran, le camp de Bossuet, au Telagh, pour les politiques également Centre de séjour surveillé.
  15. Sidi-Bel-Abbès.

Maroc

  1. Bouarfa Centre de rassemblement pour étrangers, Groupement de travailleurs étrangers.
  1. Boudenib, pour les internés de droit commun également Centre de séjour surveillé.
  2. Missour, pour les étrangers.
  3. Oued Zem, pour les étrangers.
  4. Sidi el Ayachi, pour les étrangers.
  5. Tendrara.

Tunisie

  1. Gafsa, pour les internés de droit commun.
  2. Le Kef, pour les étrangers.