Sébastien Loeb sportif préféré des Français : c’est le résultat du classement établi par L’Equipe Magazine fin juin. Le champion du monde des rallyes arrive en tête de ce top 40, devant les footballeurs Thierry Henry et Franck Ribéry et le rugbyman Sébastien Chabal.Qu’est-ce que cela nous raconte ?Il y a bien-sûr les performances du sportif, impressionnantes. Mais bon, pour être « le préféré », il faut un peu plus que ça. Une histoire ? 

Justement, quelle histoire nous raconte Sébastien Loeb ? On ne voit pas le champion sur les plateaux de télé ou dans la presse people, ce n’est pas ce genre d’histoire qu’il raconte.

Quelque chose de plus enlevé alors, une philosophie de vie, ou une cause dans laquelle il s’impliquerait pour de vrai ? Non plus. Quiconque a déjà entendu une interview de Sébastien Loeb sait bien que ce n’est pas de cela dont il s’agit.Les histoires que raconte Sébastien Loeb lorsqu’il s’exprime parlent trajectoire, choix de pneumatiques…
 

Bref, ce sont des histoires techniques. Et alors ?

Les histoires techniques voire très techniques ne sont pas à jeter aux orties dans une démarche de storytelling. Elles peuvent s’avérer très utiles, notamment dans des secteurs eux-mêmes très techniques et dans un contexte de management des connaissances. Mais dans un domaine aussi grand public que le sport…

On pourrait être tenté de voir là un attrait du public pour quelqu’un qui ne fait pas dans le registre « star du show-biz », une sorte de reconnaissance d’une modestie non feinte, et d’une expertise sans chiqué dans un univers d’action. Pour la modestie,  je ne crois pas que ce soit la tendance dans nos sociétés. L’expertise me semble plus être un élément d’explication.

 

Plus basiquement, les histoires de Sébastien Loeb séduisent un auditoire parce que ce dernier, tout comme en entreprise pour les histoires techniques, forme une communauté de pratiques avec lui. Certes, tout le monde (et même presque personne) n’est un automobiliste du calibre du champion du monde des rallyes, mais il y a derrière cela une même passion pour les moteurs qui hurlent. C’est là un attribut de l’archétype de l’homme. Ce ne sont pas ici les mots qui font la force de l’histoire, mais la parole, pas le contenu mais le symbole. On touche ici à l’impact, l’effet du storytelling sur l’auditoire. Ce focus est, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, beaucoup plus important que celui que l’on a tendance à faire sur l’émetteur de l’histoire.Pour en revenir à Sébastien Loeb : sa communauté peut se réjouir. Car, après avoir figuré dans plusieurs pubs très classiques ces dernières années, voilà qu’il apparaît dans une campagne aux tonalités beaucoup plus en phase avec le storytelling, pour le compte du nouveau baume après rasage Energisant Mennen. Un film interactif permet aux internautes d’entrer dans la peau du champion qui, après s’être enduit du baume, se sent tellement bien qu’il en oublie l’endroit où il a garé sa voiture. Problème : cela le met en retard pour une séance d’essais. Une aventure pleine de péripéties s’ensuit, au terme de laquelle des prix sont à gagner, dont un week-end au rallye d’Espagne, rencontre avec le champion à la clé.

En voiture !

 

 

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