Pour la première fois depuis quatre ans, le nombre de vaccinations contre la grippe est en hausse. Une prise de conscience collective ? Après des années de baisse, les chiffres repartent à la hausse – notamment chez les seniors. Cependant, l’objectif de couverture vaccinal de 75% est encore loin d’être atteint – une méfiance causée par les ratés de la campagne de vaccination contre le H1N1 alors même que le martelage médiatique et la paranoïa d’Ebola semblent inciter à la vaccination.

Objectif : 75% de vaccinations

 

La campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière se déroule jusqu’au 31 janvier 2015. L’Assurance Maladie prend en charge le vaccin à 100%. Rappelons que le vaccin antigrippal est recommandé aux personnes âgées de plus de 65 ans ; aux femmes enceintes ; aux personnes – y compris les enfants à partir de l’âge de six mois – atteintes de certaines pathologies les rendant plus vulnérables à la maladie.

 

Un mois après le lancement officiel de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, les premiers chiffres font état d’un regain d’intérêt pour le vaccin. À force de communiquer sur l’importance de se faire vacciner pour éviter de contracter la maladie, les pharmaciens ont en effet constaté que la demande de vaccins était en sensible augmentation. Une première depuis 2010.

 

Un mois environ après le début de la campagne, « les 65 ans et plus étaient 40 % a être vaccinés, contre 38 % l’année précédente. Bien que nous soyons encore loin de l’objectif de 75 % de couverture vaccinale, cette hausse initie une tendance nouvelle », soulignent les chercheurs d’Openhealth. Une tendance également confirmée par l’Assurance-maladie.

 
« Les médias parlent beaucoup d’Ebola »

 

Selon les experts, ce regain d’intérêt pour la vaccination contre la grippe aurait une tout autre explication. Ebola.

 

« On sait que lorsque l’on a un phénomène sanitaire qui est en cours, les gens s’inquiètent plus de leur santé. Aujourd’hui, les médias parlent beaucoup d’Ebola. Le fait d’avoir cette épidémie, et surtout la notion du risque lié à une infection, éveille des besoins de protection » explique Bruno Lina, virologue au Centre national de référence.

 

La psychose née du virus Ebola et la médiatisation autour des mesures sanitaires simples pour endiguer l’épidémie ont ricoché sur la campagne française de lutte contre la grippe saisonnière. De nombreux patients faisant l’amalgame entre les différents virus et les risques épidémiques. Certains praticiens constatent aussi qu’aucune polémique sur l’intérêt ou les effets secondaires de la vaccination n’est venue s’immiscer dans la campagne 2014 – 2015, les patients venant spontanément et en confiance chez leur médecin pour se faire vacciner. L’hiver dernier, selon les chiffres de l’Institut de veille sanitaire, la grippe a causé 105 décès directs et 7 700 décès indirects.