Il faisait bien beau en ce dimanche d’octobre.
Après plusieurs jours de pluie et de grisaille, le soleil est venu faire un tour dans nos terres ardennaises.
Je me disais que ce sont les derniers jours de chaleur, qu’il fallait en profiter.
Que les couleurs étés propices pour faire de jolies photos de la nature.
Une bouteille d’eau (on ne sait jamais la durée de la balade), l’appareil photo prêt, un petit couteau (peut-être qu’il y aura des champignons) et me voilà avec mon sac à dos sur les chemins.
Il fait bon dans les sous bois !
Les couleurs d’automnes sont chatoyantes,
Les parfums d’humus, de champignons trop rares enivrent le promeneur solitaire.
C’est aussi le calme, le silence choisi, que je recherche dans cette petite fugue.
Après quelques kilomètres et quelques pensées vagabondes, au loin un bruit vient troubler cette sérénité.
Une détonation !
Prudent, je me décide à prendre la direction inverse, pour éviter les rôdeurs en treillis.
A peine le temps d’oublier ce bruit angoissant, qu’apparaît dans un chemin une silhouette étrange.
Revêtu d’un gilet fluo, l’homme est méconnaissable sous sa cagoule.
Ce n’est pas un appareil photo qu’il a en bandoulière, mais un fusil.
Je pense que peut-être il ne veut pas être reconnu par le gibier qu’il guette, en cas de procès.
Mon humour me quitte très vite, dés qu’il m’interpelle :
« Que faites-vous là ? C’est dangereux, il y a chasse aujourd’hui !
Il faut quitter le secteur en suivant la ligne de feu ! »
Ce terme ne me rassure pas, même si j’ignore complètement ce qu’il veut dire.
Qu’est-ce que c’est « une ligne de feu » ?lui demandais-je.
Avouant par cette question, que je ne fait pas partie de cette confrérie des hommes cagoulés, en treillis sous un gilet fluo et armés !
« Restez à droite des arbres marqués de rouge et des chasseurs, jusqu’à la lisière de la forêt. »
Je ne prends pas le temps de l’interviewer sur l’étymologie de ce terme et sur le sens de son « loisir ». Je file droit devant moi !
De toute façon, il a mis son index sur ses lèvres en faisant un « chut ».
Il est, quelques fois, de silences qui sont comme des complicités de meurtre, me disais-je.
Après avoir rejoint la route, je me dirige vers le petit parking où j’avais laissé la voiture.
Mais mon véhicule n’est plus le seul à attendre.
Une dizaine d’engins en tous genres, 4×4, fourgonnettes et utilitaires sont parqués.
Un plus particulièrement attire mon attention.
Il est attelé et des bois dépassent de la remorque.
Je m’approche en hésitant, me doutant de ce que j’allais découvrir.
L’odeur âcre, me confirme que ce ne sont pas des champignons au milieu de branches qui sont à l’intérieur.
Mais la scène qui est apparaît sous mes yeux est plus insoutenable que je n’imaginai.
Je ne pense pas être une personne de plus sensible qu’une autre.
Mais cette image m’a soulevé le cœur, en pensant à ces deux êtres vivants, quelques minutes avant la détonation.
« De tout temps les hommes ont chassé pour survivre ! », me disent les chasseurs que je côtoie. Ils oublient juste de dire qu’aujourd’hui ce n’est plus vital.
Je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a quelque chose de malsain de trouver du plaisir à tuer un animal !
Les couleurs de mon dimanche, qui se termine, ont pris des dominantes bien grises, sur le chemin de retour !
Il est vrai que c’est un bien triste spectacle que ce massacre « juste pour le plaisir » et pourtant comment faire pour réguler les populations de cervidés et de sangliers que l’on a laissées proliférer à tort et à travers ?
Je suis comme vous interpelée par cette activité qui n’a plus pour but la survie alimentaire de l’espèce humaine , j’admire le matin les chevreuils qui détalent lorsque j’ouvre ma fenêtre mais…..ils mangent tous mes rosiers, bégonias et géraniums , et cela me fâche …un peu !
Alors qui a une idée pour notre cohabitation ???
Répugnant en effet Joaq08 et indécent d’empêcher les promeneurs de profiter de la forêt!
Mum quant à la prolifération, si c’est le cas (et ça ne l’est pas partout puisque l’on amène souvent du gibier pour le massacrer dans la foulée) ; il serait souhaitable à mon sens que les garde-forestiers s’en occupent: il existe bien d’autres manières de limiter les naissances chez les animaux et cet argument des chasseurs est tellement facile!
Joaquim,
Cerfs, chevreuils et sangliers n’ont plus de prédateurs (l’homme aux siècles passés); ils proliferent , sont nuisibles et doivent etre contenus( tout comme les ragondins, et lles renards): cette « chasse » est une nécessité réglementée par arreté prefectoral (reperage, comptage puis chasse limitée); rien à voir avec une chasse de plaisir ou chasse à courre; cela donne lieu aussi à de remarquables repas et fetes de village
@ Siempre, que je viens de lire dans ma boite mail :
Essayez donc de faire avaler la pilule, à un chevreuil, vous verrez que c’est facile.
Plus sérieusement, on ne va pas castrer les chevreuils, ils sont légion dans toute la France.
A la rigueur, qu’on les cantonnent tous dans un parc animalier, mais là je conseille des murs bien hauts, car ces « cabris » savent très bien contourner les grillages.
Je conseille aussi un terrain plat, car il savent prendre leur élan et sauter bien haut, soit pour s’enfuir, soit pour venir rejoindre le groupe enfermé.
Isa déjà pour moi, le seul vrai animal nuisible est l’homme…Mais bon, si vraiment il y a besoin de réguler une population animale (car ne rêvons pas, l’homme ne va pas réintroduire les prédateurs naturels que sont les loups, les lynx, etc) pourquoi cela n’est-il pas géré par des professionnels et non par des tueurs du dimanche?
Les plans de chasses ne sont pas toujours opportuns et les chasseurs tiennent SURTOUT à conserver leur gibier, quitte à éradiquer des espèces qui leur font concurrence.
Ce qui me dérangera toujours, Sophy, c’est que l’on puisse prendre pour passe-temps, pour loisir, voire pour plaisir la poursuite jusqu’à l’épuisement d’un animal sauvage!
La régulation est surtout l’argument « imparable » des viandards qui veulent se faire passer pour des écolos!
J’aime la façon poétique dont cet article est raconté!Maintenant je ne vois pas la nécessité de tuer des biches et des cerfs…
Chère Isa, tout ce que vous dites est parfaitement exact. Tout est dans la légalité, du moment.
Sauf que les chasseurs y trouvent un réel plaisir à tuer l’animal.
Quelques fois même, ils en font un trophée qui trône dans le salon. Ce sera à celui qui aura les grosses cornes ! N’y voyez là aucun sous entendu sexuel et/ou machiste, quoi que…
Je n’y ai jamais rencontré de femmes. Vous avez d’autres défauts, mais pas encore totalement celui là !
Chère Sophie, il existe d’autres moyens de contraception, pour les animaux que la pilule à faire avaler aux biches et le préservatif obligatoire pour les cerfs et autres chevreuils trop entreprenants. Je confirme également que le planning familial n’est pas très présent dans les forêts Ardennaises. Il faudrait peut-être aussi commencer par arrêter de nourrir artificiellement et inutilement les animaux sauvages. Avant de rencontrer les chasseurs, j’ai vu un pavé de sel accroché à une branche et un tas de graines au sol. Je vois également régulièrement, des tas de pommes amassées au même endroit. Il me semble que c’est formellement interdit !
Il est évident que je partage complètement le point de vue de Siempre (hors mis que l’homme n’est pas toujours un nuisible).
Si tous les chasseurs ne sont pas des tueurs frustrés, il n’en reste pas moins, qu’ils ont un véritable plaisir à tuer un être vivant.
Merci Mozarine pour le joli compliment !
Joaq08 je déclarais l’homme « nuisible » pour ce qu’il fait de la nature et en réponse à cette manie qu’ont les chasseurs de déclarer nuisible tout animal qui les dérange .
cher Joaquim
Tous les chasseurs ne sont pas des fous sanguinaires; dans le Sud ouest, ce sont des bénévoles (souvent paysans) qui se regroupent apres coordination préfectorale sous l’égide d’un garde forestier; ils vont « perdre » un dimanche en rentrant parfois bredouille. Grace à eux, les forets et cultures sont préservées et ils évitent aussi aux promeneurs du dimanche le risque d’un accident de la route mal remboursé par leur assurance. Demandez à ceux dont la « titine » a rencontré malencontreusement un cervidé ou sanglier…
La mort est sans douleur (moins douloureux que les joutes entre cerfs souvent mortelles)et plus efficace que la « sterilisation » chimique impossible et peu écologique d’un ruminant!!!
Personnellement, je n’aime ni la chasse ni la peche parce que je ne suis pas assez patiente et que les contraintes reglementaires m’ennuient; mais je suis fille et petite fille de chasseurs et je connais leurs contraintes; ceci dit, je suis « contre » la chasse aux oiseaux (perdrix, faisans) élevés pour la chasse et donc proies faciles des chasseurs citadins.
Je prefere la photo, plus souple et légère qu’un fusil mais je suis souvent bredouille; dernierement, 3 biches sont venues se repaitre dans mon jardin mais sont reparties dès que j’ai voulu les shooter; quelle grace!
Pardon très chère Siempre, c’est juste mon esprit de contradiction qui a pris le dessus.
Je suis entièrement (sans réserves) avec vous !
Malheureusement souvent il déclare nuisible, non seulement, tout ce qui le dérange, mais également tout ce qui lui est différent !
C’est un bon début chère Isa3 ;). C’est bien plus agréable de shooter avec un appareil photo qu’avec un fusil. parce que, même si vous réussissez votre prise vous pourrez recommencer une autre fois, avec le même animal. Vous vous sentez plus légère dans le corps et dans le cœur!
siempre
Ce ne sont pas les chasseurs qui declarent les cerfs ou sangliers nuisibles pour l’homme, c’est l’Etat, représenté par le préfet dans chaque departement.
Oui, un sanglier ou un cerf peuvent etre nuisible pour l’homme et d’autres animaux s’ils ne sont pas controllés.
Tout comme l’homme, en trop grand nombre sur notre planete est un danger pour l’eco systeme; mais helas, il est plus difficile de controler les naissances humaines..
Vos considérations rousseauistes sont assez en contradiction avec la réalité de la nature; jusqu’au 20e siecle, on a chassé ces betes pour se nourrir et réguler en cela l’eco systeme; avec l’avenement de l’elevage industriel, cela n’est plus necessaire..
cher Joachim,
Je trouve votre article tres plaisant; cependant, dans le sud ouest, les chasseurs ne sont jamais cagoulés; c’est impossible et dangereux de chasser en solo…
Ne pas confondre chasseurs et braconniers à l’affut d’un marché au noir avec un restaurateur peu scrupleux ….ils sont bizzarres , ces gens du nord..
Ils sont
Juste une question, le dernier steack que vous avez mangé. Avez vous suivi tout ce qui c’est passé de votre assiette au champ ou etait la vache ? Oui, la viande, c’est fait avec des bêtes mortes.
Ce que vous avez découvert dans la remorque, c’est ce que vous provoquez chaque fois que vous vous faites une petite entrecôte.
Allez visiter un abattoir et devenez végétarienne.
D’autres part, il n’y au plus en Europe d’environnement auto régulé, il n’y a plus de prédateurs autre que nous. Et pardon de le dire si crûment, mais il faut bien que le boulot se fasse.
Songez qu’une bête qui est tuer a la chasse n’a aucun impact carbone, elle ne genere aucun déchet et ne détruit pas la foret amazonienne a cause des cultures de soja qui servent à préparer ses aliments.
La nature, ce n’est pas walt disney !
[quote]Juste une question, le dernier steack que vous avez mangé[/quote]
Personnellement , depuis que je suis en âge de décider de ce que je mange, pas un steak n’a atterri dans mon assiette!
[quote]Vos considérations rousseauistes sont assez en contradiction avec la réalité de la nature; jusqu’au 20e siecle, on a chassé ces betes pour se nourrir et réguler en cela l’eco systeme; avec l’avenement de l’elevage industriel, cela n’est plus necessaire.. [/quote]
Bon Isa, Rousseau n’a pas écrit que des bêtises, loin de là!
Je crois que les hommes n’ont pas besoin de manger des animaux pour survivre, surtout dans nos contrées, et encore moins d’en tuer vu le massacre que représente l’abattage industriel!
Et puis le problème n’est pas là; pour moi la chasse c’est comme la corrida, des traditions dépassées.
Voilà une promenade gâchée.J’ai connu, depuis j’évite les promenades en période de chasse, d’une part parce que j’exècre cette pratique et je ne peux pas m’empêcher de le faire savoir aux intéressés, d’autre part, parce que je ne supporte pas de voir un animal mort. La vie est précieuse.
Je suis végétarienne depuis 30 ans et m’en porte très bien!!!
Vaste débat interminable que la chasse.
Si personnellement je ne prendrais pas un fusil au nom d’un plaisir dominical et saisonnier, il reste donc du temps pour méditer au sujet avant de tirer les premiers mots.
La situation géographique actuelle nécessite une reflexion désormais entre éliminer certaines têtes dans les fôrets au regard d’une gestion indispensable afin de garantir les zones urbaines bien en place.
La problématique se pose partout même en afrique, ou des occidentaux et associations protègent d’ailleurs les animaux au détriment des peuples et villageois, qui eux chassaient jadis tout en maintenant le bon équilibre entre animaux et hommes… villageois qui se sauvent dans les bidonvilles des grandes villes ou la ils attendent des sacs de riz des ONG parfois ou en se noyant dans l’alcool…
Autre exemple, au Maroc, pays ou en général le cochon n’est pas vraiment dégusté (un peu quand même), des régions pullulent de sangliers, il y a bien quelques chasseurs au Maroc, mais ils invitent des chasseurs européens à venir organiser des chasses pour gérer leur problèmatique.
Maintenant beaucoup mangent de la viande ou apprécient ce gibier de temps à autre lors des fêtes, donc organiser l’élevage ou chasser dans une vision de bonne gestion la encore et sainement, reste un débat ou certains invitent à ne manger que des légumes…
La question sera ensuite, si l’on soulève que les fruits et légumes sont aussi des éléments vivants, de savoir si nous ne finiront pas à un retour au canibalisme un jour entre les pours et les contres, les guerres existent toujours pour rappel entre le haut du régne dit animal quoique humain aussi…
Sinon au menu c’est poulet ce midi…
PH
Mon petit papier, est comme ma promenade dominicale, il prend des chemins que je n’avais pas imaginés !
Régulation de la population,
Végétarisme,
Loisirs,
Sécurité routière,
Exode rural en Afrique,
Impact carbone…
C’est certainement ce qu’on appelle « l’effet papillon ».
Une petite balle, trop bien placée, et les conséquences sont gigantesques !
Dans un petit sujet ce soir sur France 2, il était question, en autre, d’égrainage (illégal) qui favorisait le développement des sangliers ?
Par une coïncidence extraordinaire, ce matin un sanglier s’est mis à courir près de ma voiture, pendant au moins cent mètres. Par chance, il n’a pas traversé la route.
Ps : chère isa3, il ne chassait pas en solo. Il y avait une douzaine de chasseurs et non des braconniers.
« Je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a quelque chose de malsain de trouver du plaisir à tuer un animal ! »…change rien, pense aux abbatoirs, aux elevages et au spécisme.
Et devient végétarien.Car c’est un pas important vers la liberté et l’autonomie.
Et puis animaux nuisibles, forcément…plus l’homme detruit son habitat naturel, plus il y a d’animaux (nuisible), qui, comme les hommes, ne cherchent qu’a survivre…