de droite avec un peu de sel de gauche ?

 

En cherchant les affinités de Nicolas Sarkozy avec les socialistes qui le passionnent, ne fait-il pas presque toujours appel à eux, pour ne pas dire tout le temps, pour des postes clés au sommet de l’État, Cour des Comptes, Conseil Constitutionnel, mais aussi pour des commissions en leur offrant la présidence sans que pour autant ils adhèrent à ses vues politiques, ce ne peut donc être que pour leur compétence ou par savant calcul politique, vraisemblablement un peu des deux pour déstabiliser l’opposition socialiste.

J’ai cherché, s’il n’avait pas au cours de sa jeunesse, fréquenté quelques obédiences socialistes avant son adhésion à l’UDR, Union des Démocrates pour la République en 1974 avant son ralliement en 1976 au RPR sous l’aile de Charles Pasqua. Je n’ai bien entendu rien trouvé, mais cela ne veut signifier qu’il n’a pas pour certaines personnalités socialistes de l’admiration, il ne s’en est jamais caché pour François Mitterrand. Comment cela se pourrait-il pour un enfant élevé dans une famille aristocratique Hongroise possédant terres et château, habitant dans son enfance le XVIIème à Paris puis à Neuilly-sur-Seine et ayant fréquenté le lycée privé Saint-Louis de Monceau, qu’une telle formation ne puisse conduire à faire de vous un homme de droite d’autant que Nicolas Sarkozy est avocat de formation.

Il est bien connu que ces gens là ne voient le peuple d’en bas que de leur hauteur.

On est aussi en droit de penser que ses amis politiques à l’UMP aimeraient aussi profiter des postes qu’il offre aux socialistes, serait-ce qu’il juge qu’ils sont moins compétents, ou bien serait-ce une vengeance personnelle pour je ne sais quelques désagréments anciens ? Si l’on y réfléchit bien, cette logistique est contre productive d’une part elle ne peut que froisser ses amis politiques qui se sentent lésés sans que pour autant le Parti socialiste n’existe plus ! Cette rancœur UMP peut favoriser aussi un autre candidat de droite en 2012 ce qui ne peut que le conduire à ne pas être élu, pour un socialiste qui le serait, par suite de la division de son électorat comme cela s’est produit pour Valéry Giscard d’Estaing, le RPR de l’époque Jacques Chirac ayant soutenu François Mitterrand.

Dans cette recherche socialisante de Sarkozy, je suis tombé, et c’est le cas, sur un article du Nouvel Obs.com datant du 24/06/08 concernant l’ex first Lady Cécilia Sarkozy, «Quand Cécilia Sarkozy règle ses comptes». On y apprend qu’il aime les femmes et qu’il est pingre, cela nous le savions, mais encore ? «Un homme qui n’aime personne même pas ses enfants» (sic), cela nous ne le savions pas ! Pour le reste voir l’article du Nouvel Observateur.

Je ne m’aventurerais pas dans ces conflits extra conjugaux, je retiens surtout qu’il n’aime personne, et cela me paraît exact.

C’est donc un fin manipulateur qui en plaçant Didier Migaud à la Cour des comptes se libère d’un député socialiste qui n’hésitait pas de mettre en évidence les dérives dépensières de l’Elysée, mais aussi notre déficit ainsi que notre dette, c’est de plus un adversaire résolu des niches fiscales et du paquet fiscal. A la Cour des Comptes, il aura tout le loisir de montrer la justesse des dépenses de l’Etat mais il sera tenu à un devoir de réserve, en d’autres termes il lui met une museaulière. Cette présidence honore les socialistes qui montrent ainsi que, dans leurs rang, des hommes politiques sont reconnus pour leur valeur par le chef d’un État de droite, ce n’est banal ni usuel et mérite d’être souligné, mais est-ce vraiment ce que pense Sarkozy ?

Didier Migaud est loin d’avoir le pédigrée de Philippe Seguin et son aura même s’il à été président de la commission des finances de l’Élysée, titulaire d’un DESS de droit public, il ne fait pas le poids. Martine Aubry c’est dite choquée que le président politise la haute fonction publique, c’est vrai c’est un poste dont le caractère demande une analyse des comptes de la nation dénuée de toute tendance politique, mais honoré, Didier Migaud saura tenir cette fonction et de plus sera plus malléable que Philippe Seguin.

L’autre nomination qui fait quelques jaloux à droite est celle de Michel Charasse un homme politique dont on ne sait jamais quelles seront ses réactions, incontrôlable, réputé pour son humour et son franc parlé. Un empêcheur de tourner en rond et gardien de la mémoire de François Mitterrand. En fait, Nicolas Sarkozy ne pouvait que nommer un socialiste en remplacement de Pierre Joxe.

Les communiqués officiels de la majorité se félicitent de l’ouverture, mais estiment  cependant que, à la longue, «notre électorat va finir par penser que les seuls gens compétents sont dans l’opposition, ce qui ne va pas tarder à nous arriver à ce rythme-là». Pour une partie de la majorité, qui s’est toujours montrée sceptique sur les vertus de l’ouverture, ces «trophées affichés par Nicolas Sarkozy» ne font pas perdre une voix à la gauche et n’en rapportent pas plus à droite.

Mais c’est un ami de longue date de Nicolas Sarkozy, et il lui avait promis ce poste s’il serait élu lorsqu’il le reçu dans sa mairie entre les deux tours de l’élection présidentielle.

Le 15 avril 2008, Michel Charasse est suspendu du Parti socialiste sur décision du bureau national, pour avoir soutenu un candidat dissident à la présidence du conseil général du Puy-de-Dôme. Refusant tout compromis, il est définitivement exclu le 28 mai 2008 avec dix sept conseillers du Puy-de-Dôme.

A l’origine de l’impôt sur les grandes fortunes aujourd’hui l’ISF, impôt de solidarité sur la fortune, Charasse est un homme de conviction, aux obsèques de François Mitterrand, il refuse d’entrer dans l’église, et reste à l’extérieur tenant en laisse sa chienne «Baltique».

Beaucoup souhaitent du plaisir à Jean-Louis Debré qui aura la difficile tâche de maintenir une cohésion de vue entre deux anciens présidents et Michel Charasse.

Les autres nouveaux sages ne posent pas de problèmes fidèles serviteurs de la majorité de droite Jacques Barrot ancien commissaire Européen désigné par le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer et Hubert Héanel désigné par le président du Sénat Gérard Larcher, ne sont pas contestés. Que peut-on attendre des décisions du nouveau Conseil aura-t-il l’indépendance qu’il lui est demandée, un seul homme de gauche, exclu des socialistes, à coté d’une majorité de droite, un ensemble extraordinairement masculin non représentatif de la nation et déséquilibré dans sa représentation politique.

Document le Figaro politique.fr