Hier soir sur France 2, dans l’émission « des paroles et  des actes », animée par Pujadas, on avait droit, en troisième partie, à un débat de 45 minutes entre Nicolas Sarkozy et Laurent Fabius. Comme l’a souligné l’animateur, Nicolas Sarkozy débattait pour la première fois depuis 2007 avec un contradicteur politique. Le genre d’émission qui intéresse beaucoup les Français. A cette heure là, ils étaient plus de 6 millions devant leur poste de télé !

 

Ce matin, presque tous les médias titrent « un affrontement sans concession ». Il faut bien dire que les deux débatteurs sont chevronnés ! Citons deux répliques sanglantes. L’ancien Premier Ministre Laurent Fabius a taxé de "boulet" le bilan du président sortant et ce dernier a accusé son adversaire PS d’être "drogué à la dépense publique". Comme on le voit, l’affrontement fut parfois un peu rude !

 

Le Président-candidat avait soigneusement préparé son débat… La caméra a surplombé les notes dactylographiées qu’il scrutait soigneusement. On voyait des passages surlignés de jaune… Ces passages n’était rien d’autre que « les amabilités de Laurent Fabius à l’égard de François Hollande à l’époque de la primaire socialiste » !

 

Des arguments ? Il n’y en eut pas beaucoup ! C’était plutôt un échange de piques bien senties… Mais le Président-candidat avait l’air d’apprécier ce combat, après cinq ans pendant lesquels, in n’a pu s’adonner à ce genre d’exercice.

Extrait : (relévé sur Rue89)

«…

Sarkozy :« Ne faites pas d’excès de modestie, ça ne vous va pas outrageusement.

Fabius :– Outrageusement est un mot qui vous va très bien. »

Fabius :« Gardons au débat la hauteur qu’il doit avoir.

Sarkozy :– C’est parce que je voulais garder le débat à une certaine hauteur que je n’ai pas cité votre expression sur François Hollande, quand vous disiez qu’il ressemble à une fraise des bois. »

Sarkozy :« J’ai pas beaucoup de leçon de style à recevoir de quelqu’un qui militait pour que Dominique Strauss-Kahn soit le prochain président de la République française.

Fabius :– Alors là, ça monte de niveau. »

Sarkozy :« Tartuffe !

Fabius :– Tartuffe…

Sarkozy :– C’est pas un gros mot…

Fabius :– C’est la pièce de Molière à laquelle vous faites allusion…

Sarkozy :– Ah bon ? […] Ne soyons pas cuistres, je l’ai lue comme vous, il n’y avait pas besoin de faire l’ENA pour lire Molière. » 

 … »

Ce passage est – il faut bien le dire – le top du débat !

On avait donc un Nicolas Sarkozy gonflé à bloc et parfois un peu nerveux d’un côté et de l’autre, un Laurent Fabius incisif, mais qui parfois employait un ton un peu professoral.

 

Il est vrai que Nicolas Sarkozy jubilait dans ce combat de coqs !  On sait qu’il aime le débat à la télévision. On sait aussi qu’il adore avoir le dernier mot. Comme a dit le père d’une candidate, Il a fait « l’avocat », c’est son métier… C’est vrai… Il jongle avec les dossiers et les chiffres. Ses derniers ne sont pas toujours justes, mais cela ne le gêne pas. Ce qui compte, c’est qu’il est en compétition !

 

Laurent Fabius, on aurait aimé qu’ils se montre plus tranchant comme lorsqu’il fait une remarque sur le sourire du Président-candidat et que ce dernier se sent obligé de se figer un instant…

 

Un combat de coqs, disais-je ? Si l’on veut, mais ne le prenons pas trop négativement ! S’il est vrai que « deux bêtes politiques » étaient bien en présence, reconnaissons que l’affiche était belle et que les duettistes ont sorti parfois des tirades intéressantes. Combat de coq donc. Peut-être sur la forme, mais nous aimons ce genre de débat.

 

Qui dit combat de coq, dit un gagnant et un perdant… Mais, ici, lorsqu’on lit les commentaires d’après-match dans la presse, personne ne se risque a dire qui a gagné la joute ! Le titre  de la célèbre agence de presse est le plus repris dans les journeaux « un affrontement sans concession ». Il n’y a donc pas de gagnant et de perdant. Disons que « c’est un match nul », mais ne le prenons pas dans le sens le plus négatif ! Non, ce match de coqs n’était pas « nul », Il était intéressant ! A la lecture des commentaires, on s’aperçoit que les mécontents sont nombreux, mais on se demande bien si dans cette campagne, s’il pourrait y avoir des débats qui enfin conviendrait à la plupart des citoyens !

 

Moi, j’ai vu des coqs bien décidés à en découdre. Je ne crois pas qu’ils se soient fait bien mal ! Un petit combat de coq dans la campagne présidentielle de temps en temps cela ne fait pas de mal, n’en déplaise à ceux qui ont une vue très élevée de ce que doit être le débat dans cette campagne présidentielle !

 

(Sources : L’Express, Rue89, Le Parisien)