Sarkozy et la presse : l’escalade.

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Le différend entre notre Président et une certaine presse, disons d’opposition, vient de gravir un échelon. En effet, le journal Marianne vient de gratifier Sarkozy  du doux nom de « voyou ».

Immédiatement, Nadine Morano est montée au créneau pour défendre son souverain, actuellement en vacances.

La secrétaire d’état à la famille, qui n’en est pas à son coup d’essai dans les attaques contre les journalistes, demande que l’hebdomadaire fasse des excuses. Elle affirme que Marianne devrait changer de nom car ce journal déshonore un des symboles de la République. Elle avait dit, il y a peu, que Médiapart colportait des ragots.

Loin de moi l’envie de prendre la défense du chef de l’état mais je m’interroge sur l’habileté d’une telle attaque de la part du journal. Est-il déjà arrivé qu’un journal insulte le chef de l’état ? Car le mot « voyou » est bien une insulte. Même si Jean-François Kahn dans un article fort brillant essaie de justifier cette outrance, il me semble qu’en utilisant l’insulte, le journal se décrédibilise.  Ce que dénonce le journal est inqualifiable, mais on ne retiendra que le titre qui fait scandale car il est trop racoleur.

Il me semble que la démarche de Michel Rocard est plus habile : il se contente de faire une comparaison avec le gouvernement de Laval. C’est plus subtil et sans doute plus accablant.

Quand Jean-François Kahn dit : «Quand on voit leur réaction, ça veut bien dire qu’on a touché juste.» je ne partage pas cet avis. D’ailleurs le PS, prudent, préfère ne pas enfoncer le clou. Ce qui devrait, par contre, interpeller l’UMP, c’est que le Marianne de cette semaine a tellement de succès qu’il est introuvable dans les kiosques. A leur place, ce fait m’inquièterait : cela signifie que l’anti-Sarkozysme intéresse vraiment beaucoup de monde.

Préférons les débats de fond aux invectives, ce genre de polémique risque de produire l’effet inverse à celui qui est recherché.