Mais où est Carla Bruni? c'est la question qu'inlassablement les journalistes se posent, et chaque apparition du président de la République engendre la même interrogation. Il part en voyage au Moyen-Orient, on scrute son entourage, il part dans les banlieues, comprenant trop tard que son attitude fait baisser sa cote dans les sondages, ce sont les jeunes qui lui demandent où elle se trouve… C'est qu'on emmène pas une jolie femme dans les commissariats de police des banlieues, il existe d'autres endroits plus gais, bien naturellement.
Plus tard on apprend que Carla bruni a posé nue pour un magazine, avec une alliance au doigt. Ce qui marque surtout les journalistes, c'est non pas les bottes, unique habillage de la séance, mais bien l'alliance à son doigt, et ce n'est pas pour se demander s'il est bien moral d'arborer une alliance dans ces cas-là. Serait-elle déjà mariée avec le président se demandent-ils? Mais non, ce n'est pas le cas, puisque les photos datent du début de l'année dernière.

Carla Bruni y est belle, il ne faut pas le nier. Sur la photo la plus diffusée, son regard est froid, son alliance est mise en évidence, elle porte des cuissardes et le père fouettard n'aurait pas renié cette photo pour sa fille. "Je suis belle, ô mortel! comme un rêve de pierre" pourrait être le titre, et l'on pourrait prendre en compte le deuxième vers aussi… On aurait pu éditer ainsi un magazine dans lequel on se moquerait de la femme d'un chef d'Etat. Gageons que des plaisanteries sur les cuissardes circulent déjà…
Et puis le voyage en Inde du président avait ravivé les rumeurs. Viendra-t-elle? Si elle accompagne le président, le protocole sera chamboulé, car n'étant pas mariée elle ne pourra se trouver à la place prévue pour l'épouse du visiteur présidentiel, ce qui a beaucoup fait jaser les journaux en Inde également. Mariée, ou pas mariée? Où place-t-on les maîtresses de président dans le protocole???
Pourtant, par-delà cet aspect très "pipeule" sur fond diplomatique, que développe la presse, il reste une question de fond, sur le mental du président. Après sa déclaration d'abolition des trente-cinq heures, devant un parterre de journalistes, il revient sur ces propos le lendemain, parle d'aller chercher la croissance lui-même, comme si cela se décrétait, déclare qu'il ira chercher des ressortissants français quoi qu'ils aient fait, dans une ancienne colonie qui a beau jeu de crier à l'ingérence, là où sans doute un coup de téléphone aurait suffit, plutôt qu'une déclaration publique, etc, etc.
Aujourd'hui il nous déclare que "c'est du sérieux", et nous fait entendre qu'un mariage serait même envisagé. Si l'on en croit Jacques Séguéla, il n'aurait rencontré Carla Bruni que quelques temps après son élection, sans doute après son divorce, c'est dire que cette liaison est toute récente. Six mois n'ont pas passé, que la France entière est informée sans la moindre pudeur du moindre de leur pas, et cela est voulu par le président qui ne cache pas ses démarches. Quand on pense au mal que se sont donnés les anciens présidents pour rester discrets, on frémit pour eux!
Mais n'y a-t-il pas dans la démarche quelque chose d'un peu précipité? Que le mariage de Britney Spears ou les enfants d'Angelina Joli puissent intéresser les foules, passe encore, mais lorsque l'homme qui est chef d'Etat traite avec légèreté de la question des trente cinq heures sur laquelle tout le monde se bat depuis sa création, comme d'autres sujets graves, puis nous annonce comme une starlette son mariage quasi-prochain, pour une "romance" qui se voudrait sérieuse, tandis que tous les journaux un peu "pipeules" produisent les photos "nu" de son éventuelle future femme, et détaillent ses aventures passées, cela atteint finalement des sommets de mauvais goût. La discrétion eut été mieux venue que tout ce déballage, et c'est bien le président qui en est fautif, les rédactions de journaux pensant évidemment à leurs tirages avant tout… Peut-on espérer de lui moins d'agitation médiatique? Un président ne s'appartient plus, il appartient à l'Etat.
Toute la presse s'était demandée si le Taj Mahal accueillerait un instant cette nouvelle idylle, devant ce superbe mausolée qui fut dit-on construit pour un empereur Moghol fou de douleur de la mort de sa femme, et qui voulut ce qu'il y avait de plus beau, au point d'aller chercher le plus célèbre architecte perse, de tuer sa jeune fiancée pour lui faire comprendre sa douleur, et de faire couper les doigts des ouvriers l'oeuvre achevée, de façon à ce que jamais on ne puisse refaire de bâtiment comparable… Quelle que soit l'heure du jour, le Taj Mahal est superbe, le soleil fait venir ses reflets sur les bassins d'eau dans le jardin, ou lui donne une teinte rosée le soir venu. Les indiens n'hésitent pas à le nommer le temple de l'amour, parait-il.
Mais non. Il ira peut-être, mais seul. En Inde, on ne plaisante pas avec le protocole…