Hier, jeudi avait lieu à Montpellier un grand rassemblement des représentants du monde agricole, organisé par le premier syndicat des agriculteurs, la FNSEA qui tenait là son congrès annuel. A cette occasion, les candidats à la présidentielle étaient invités à exposer leurs propositions sur l’agriculture et ils comptaient bien sans doute récolter quelques voix. Sept sur dix avaient donc accepté de venir passer cette sorte de « grand oral agricole ». Ils étaient invités à se prononcer sur cinq thèmes majeurs parmi lesquels le défi alimentaire, le développement durable, l’innovation et la recherche. 

 

Une fois leur prestation terminée, certain d’entre eux en profitaient pour continuer leur campagne dans la région. Il faisait beau temps. François Hollande tenait un meeting en plein air à 13 heures à Montpellier. Des militants, des sympathisants, des badauds, c’était bon enfant ! Plus tard, vers 18 heures, Nicolas Sarkozy tenait un meeting beaucoup plus organisé, dans une salle contenant 4000 personnes. En forme, il dénonçait les idées des socialistes, la gauche « caviar » et la gauche bobo.

 

Mais, plus tôt, à la mi-journée, le Président candidat s’est intéressé aux pois chiches. Après son oral devant le parterre des représentants agricoles, il est alla visiter une exploitation de la région : la ferme Saint-Jean-des-Clapasses, tenue par Michel Pontier et située entre le village de Fabrègues et celui de  Gigean, dans l’Hérault.

 

(Capture d’image sur le site Midi Libre)

 

Ces exploitants ont laissé tomber la vigne depuis 1983 et ils pratiquent une agriculture diversifiée (arbres fruitiers  et céréales).

On peut se demander aussi pourquoi une visite dans cette ferme là ? Je sais qu’en général, avant la visite d’un ministre ou d’une personnalité, les fonctionnaires du coin sont chargés de proposer une entreprise ou exploitation qui marche bien pour qu’il n’y ait pas de surprise et qu’on ait pas l’air de soutenir « un canard boiteux ». Quelqu’un de net, sans histoires, il vaut mieux… Ici donc, le Sarko-tour a fait étape chez les Pontier. Selon Midi-Libre, c’est « sans doute parce que lui préside la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles. Qu’il est aussi un administrateur actif de la coopérative Sud Céréales ».

 

Donc, sur une table, on présentait au Président candidat les produits de la ferme : paquets de pois chiche et petits pots de confiture… Incroyable, mais il se montrait incollable sur la culture des pois chiches… Sans doute que ses conseillers en com. Lui avait préparé une petite fiche lue rapidement avant d’entrer ! Mais bon. "Les pois chiches, ça demande de l’eau au départ. Après, il faut beaucoup de soleil", lâchait le Président-candidat devant ses hôtes, admiratifs d’une telle connaissance ! Bien sûr, il dira plus tard qu’il n’avait jamais mis les pieds auparavant dans un champ de pois chiches, mais qu’il les aimaient bien…

 

Alors, on ne sait  pas si Midi-Libre l’a imaginé, mais le Président candidat aurait dit discrètement à Brigitte l’épouse de l’exploitant : "si ça ne vous dérange pas, j’en prendrais bien un paquet ainsi que de la confiture d’abricot et de cerise pour Carla"… 

 

Ensuite le Président-candidat se retrouvait à une table dressée sous les pins, autour de laquelle étaient réunis des représentants de toutes les filières agricoles de la région. Ainsi, on lui a parlé de l’élevage, de la viticulture, de l’arboriculture, de la pêche et de la sécheresse dont commence à souffrir la France rurale et en particulier les pois chiches des Pontier…

 

Allez, promis, si Nicolas Sarkozy est réélu, il  s’engageant à élargir la TVA sociale aux exploitants agricoles. La visite aux pois chiches pourrait donc servi à quelque chose…

 

On ne parla presque pas de l’élection à venir, mais si, bien sûr, un peu quand même puisque Midi Libre nous rapporte qu’une journaliste risqua une « métaphore », pendant la visite du champ de pois chiches et lui posa la question suivante : « Monsieur le Président, voyez-vous le blé lever ? » Nicolas Sarkozy lui répondit :  "Les paysans savent bien que tout est affaire de patience, d’énergie et d’humilité devant la nature."

Pour une fois, convenons-en, ce ne sera pas la phrase de trop !

(Sources : Midi Libre, Le Monde,20 minutes)