Sarko: bilan d’un quinquennat

  A désormais moins de 100 jours des élections présidentielles, il serait bien avisé d’émettre un bilan du quinquennat durant lequel notre cher président a exercé ses fonctions, vous ne pensez pas? Content que vous soyez de cet avis! Alors quel est le résultat de ces cinq dernières années de pouvoir?

  Mauvais. Cela semble aller de soi. De toute manière, avec toutes les critiques qui le mitraillent de part et d’autres, comment pourrait-on lui adresser quelque éloge? Car de tout ce qu’il avait garanti, quasiment rien n’est encore acquis, et, à moins que Dieu en personne lui tende la main, ce sera la même chose au moment des élections. Quelles sont donc les erreurs commises, et les projets non aboutis? 

                Parlons d’abord d’économie (ou décone-homme-mini, le terme est plus approprié à la personne). Un chiffre: 500 milliards. C’est l’augmentation de la dette publique de 2007 à 2012. Cela dépasse l’entendement-même mais c’est bien la réalité. De 1200 milliards, on est passé à 1700. Le responsable? La crise vous diront les sympathisants de droite. Le gouvernement? Eventuellement? Non? Très bien, sujet suivant… Mais avant cela il convient de blâmer un peu le gouvernement et le chef de l’Etat (sinon quel est mon rôle?) quant aux résultats obtenus dans les différentes composantes de l’économie. Ce qui fâche: l’emploi. C’est la catastrophe, le désastre, le fiasco,… BREF, vous comprenez. Nicolas Sarkozy annonçait en 2007 son intention d’atteindre le plein-emploi, c’est à dire passer sous la barre des 5% de chômeur dans la population. Nous étions alors à 8%. Bon, je ne voudrais pas décevoir les fervents défenseurs de notre président, alors que ceux-ci se cachent les yeux où ferment cette page dès maintenant. Car aujourd’hui, nous avons atteint 9.6% ! "Bon, bon excusons-le, aucune promesse n’était accrochée à ce projet, après tout" diront les mauvaises langues. L’industrie était également au centre du programme de Nicolas Sarkozy il y a cinq ans, promettant (cette fois-ci) de combattre les délocalisations: "la France doit garder ses usines" déclarait-il. Mais voilà, 350 000 emplois ont été supprimés dans ce seul domaine depuis son élection. En terme de salaire, on a pas vu les choses bouger. Eh oui! "Travailler plus pour gagner plus" n’était rien de plus qu’un coup de jaune fluo sur une affiche de propagande, un de ces nombreux feux d’artifices qui font lever les regards vers le tendre univers des illusions. Pourtant, si l’on analyse le sens de cette phrase, on constate une chose primordiale: C’EST L’EVIDENCE MEME! Peu malins sont ceux qui y ont cru. Qu’aurait-il fallu faire? Certes, une politique d’appui sur le chômage a été mise en place, mais pas assez. En 2009, on dénombrait 1million et demi de chômeurs partiels en Allemagne, contre seulement 275 000 en France. Or, le chômage partiel a l’avantage, par définition d’offrir à un actif un emploi à temps partiel au moins et un salaire. Mieux que rien. Ensuite, les contrats aidés n’ont pas été à la hauteur des évènements: on en dénombrait 360 000 en 2009 lorsqu’il y en avait 16% de plus (soit 420 000) en 2006. Enfin, avec 4.8 millions d’inscrits au pôle emploi (petite gloire à Nicolas Sarkozy qui en est le fondateur), les 47 000 employés en France ne suffisent largement pas. Une bonne centaine de dossier par employé, c’est tout de même exagéré! Et pour bien enfoncer le cou, on a appris depuis peu une vague de licenciement… en Allemagne. "Ah, vous voyez, eux aussi sont dans le pétrin! Mais dans quel domaine, au fait?" Au pôle emploi justement. "?" Eh oui! Les Allemands ne comptent pas assez de demandeur d’emploi pour tout le personnel. A croire qu’ils prennent plaisir à nous faire grincer des dents.  Question finances publiques maintenant. Comme on l’a énoncé précédemment, 500 milliards de dette ont été accumulés durant ces cinq dernières années. Là ne s’arrête pas le bilan, hélas (et tant mieux pour moi, j’ai plus à écrire, yerk yerk yerk). J’en ai même eu une inspiration poétique. Sarkozy,  Dans sa grande folie, Cédant à l’euphorie  De sa promotion,  Eut soudain l’intention,  Attention attention, De passer sous la barre Des 60% de dette publique. On sentait le canular Jusque sous les tropiques. Mais la France donna sa confiance, Comme croyant à la délivrance. Seulement quatre ans plus tard,  On ne fête pas victoire. L’objectif n’est pas atteint;  S’en est allé loin, loin, loin… Car de fait de la crise, Cette vilaine bise D’automne 2008,  L’argent pris la fuite Et la dette s’accrut: 85%, qui l’eût cru? Jean de La fontaine avait tord: Certes, le lion sans le rat Serait aujourd’hui mort; Mais il est des scélérats (Qui nous font perdre le AAA) Manquant de tous les soins Dont nous n’avons pas besoins:  Plus petit que soi…  Ne nous attardons pas plus sur ce domaine qui va finir par nous donner des envies suicidaires… Fini l’économie.                                 Parlons maintenant du domaine social. Récession + gouvernement libéral = résultat social pas bon. La France n’est pas contente. Les classes sociales sont d’autant plus creusées : les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres. Mais c’est surtout la classe moyenne qui a fait les frais de tout le système. Prenons l’exemple qui a suscité tant de contestations en automne 2010 : la réforme des retraites. Certes, il était important de réformer ce domaine car la population vieillit, l’on vit de plus en longtemps, cela coûte à l’Etat… Alors pourquoi ne pas rallonger de deux ans la durée de cotisation ? Pourquoi pas ? Après tout, assis derrière un bureau deux ans de plus, deux ans de moins… Mais pour l’ouvrier moyen qui chaque jour met son dos en péril afin d’exercer sa profession, ça le fait moyen. Très moyen même. Il aurait fallu faire des exceptions pour les métiers manuels. Mais voilà, là-haut, on n’est pas bien malin. Lors de son ascension, Nicolas Sarkozy avait garanti de réformer ce système ; il a tenu parole cette fois…                  Enfin, dans le domaine écologique, le bilan n’est pas terrible non plus. En 2007, il avait annoncé un « pacte écologique » proposé par Nicolas Hulot. Mais on a d’abord eu des avancées. En effet, on a lancé la grenelle de l’environnement et augmenté la fiscalité écologique. C’était avant décembre 2009. À cette date est arrêté le projet de loi sur la taxe carbone par le conseil constitutionnel. Depuis, plus rien. Au classement des pays de l’Union Européenne quant au pourcentage du PIB récolté grâce à la fiscalité environnementale, nous sommes 24e sur 27, avec seulement 1.5 %, lorsqu’un petit pays comme la Slovénie en réalise 2.4%…                  Voilà donc comment se porte le bilan économique, social et écologique de notre actuel président. Seulement, il y a tout de même un domaine qui peut le sauver : la diplomatie et la défense. En effet, la France durant ces cinq dernières années a su mener des opérations militaires plutôt positives. La Côte d’Ivoire en 2010 pour soutenir le président rentrant Alassan Ouattara et ses partisans, aspirant à la justice. Résultat : Laurent Gbagbo est capturé et le calme peut revenir. Nicolas Sarkozy a également annoncé il y a un an le retrait des troupes Françaises d’Afghanistan, par manque d’intérêt pour l’Etat et par sécurité pour nos soldats. Enfin, la meilleure opération reste celle de la Lybie. Premier chef d’Etat à demander la permission d’une intervention militaire aérienne sur le le territoire Libyen, il s’est jeté au devant de la scène pour porter de l’aide aux insurgés, dénonçant l’inhumanité du colonel Khadafi. Tout était parfait : la France apportait son aide, sans prendre la tête de la révolution. Et à l’heure de la Libération, la France avait l’étiquette du bienfaiteur. Les négociations quant au pétrole gisant sous le sol Libyen ont pu commencer de la meilleure des façons. Bien joué monsieur Sarkozy. Mais voilà, les étrangers ne votent pas. Ironie du sort pour un président en détresse ; c’était là l’un de ses rares arguments, le voilà non valide.  Voici donc comment se porte le bilan de notre chef de l’Etat. Alors, prêt à lui faire confiance une nouvelle fois, espérant que son programme s’adaptait sur une durée de dix ans ? Ou plutôt voter n’importe qui d’autre ? A vous de choisir…  

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