Voici maintenant quelques semaines, nous évoquions le tragique destin de Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Femme Iranienne accusée de complicité dans le meurtre de son défunt époux en Mai 2006. Destin dont s’est émue la diplomatie Internationale tout autant que les peuples occidentaux depuis Juillet dernier et qui ne cesse d’osciller entre vie et trépas, ne sachant pas de quoi les lendemains seront faits.

 

Sakineh Mohammadi-Ashtiani, femme jugée par la politique des Mollahs Iraniens, à deux reprises, et condamnée à 10 ans de réclusion criminelle en 2007 pour meurtre, puis condamnée à la lapidation pour adultère (les Mollahs estimant que celle ci avait entretenue une relation avec un autre homme durant son mariage). Depuis le 15 Mai 2006 donc, cette femme de 43 ans, originaire du village d’Oskou attend son heure,.

 

 

                                                        

 

Depuis les révélations faites par son fils et son avocat, la presse internationale, les artistes, les politiciens, des anonymes, etc.. se sont mobilisés pour cette femme, mais pour le moment rien n’y fait. Tel un pantin entre les mains habiles de Mahmoud Ahmadinejad, le président de la république Islamiste d’Iran, celle ci attend patiemment que quelque chose se passe, tandis que son président continue de faire languir les diplomaties occidentales sur le sort de sa dissidente. Un moyen de pression important pour un pays comme l’Iran, déjà cible de la communauté diplomatique internationale pour ses essais nucléaires. Un moyen aussi dérivé pour porter l’attention du monde sur cette femme et non pas sur les activités illicites du pays. Un parfait écran de fumée donc pour un pays mise à mal par de nombreux détracteurs depuis quelques mois.

 

Une Mobilisation Planétaire

 

Comme nous l’évoquions, de nombreuses personnalités ont décidé de se mobiliser pour « sauver » Sakineh des mains « tyranniques » de la justice des Mollahs. En France par exemple, Bernard Henry Lévy a décidé dès le mois de Juillet de lancer une incroyable pétition dans le but de mobiliser le peuple de l’Hexagone. De plus, de nombreux artistes, dont Carla Bruni la première dame de France ont pris la plume et écrit quelques lignes sur le destin de Sakineh, proses parues notamment dans le quotidien « Libération ».

 

                                                          

 

En Juillet 2010, de nombreuses manifestations eurent lieu à travers le monde pour demander la libération de Sakineh. Mobilisations ayant notamment eut lieu àLondres, Washington, Paris, etc…et organisées par des organisations de Défenses des Droits de l’Homme comme par exempleAmnesty Internationale. Suite à celles ci, la condamnation de Sakineh fût suspendue, la peine de mort par lapidation transformée en pendaison, mais pour autant cette dernière ne fût pas libérée.

 

Le 1er Aout 2010, Le Président Brésilien Lula, a proposé et offert l’asile politique à Sakineh, mais l’offre fut rejetée d’emblée par l’Iran, qui estimait que le président Brésilien ne disposait pas de tous les éléments du dossier.

 

Le 28 Aout 2010, de nouvelles manifestations sont organisées dans une centaine de ville à travers le monde, mais là encore rien ne fît bouger l’inflexible président Iranien.

La Controverse

Deux Hommes notamment vont venir au fil des semaines jeter de l’huile sur les braises déjà ardentes de cette tentative de conciliation diplomatique internationale.

Thierry Meyssan, géopolitologue Français, a dans un premier temps dénoncé fermement et ouvertement la diabolisation faite par l’occident envers l’Iran, et les mensonges ainsi que la propagande faite par la communauté Internationale envers la république Islamiste. Selon lui L’occident chercherait un prétexte pour coloniser l’Iran au travers de sa coalition USA/OTAN. Des propos lourds de sens, à une époque aussi trouble après notamment les guerres en Afghanistan et en Irak.

Le 12 Septembre dernier, c’estl’Humouriste Français Dieudonné qui se rendait chez son « ami » le président Iranien afin de plaider la cause de Sakineh. A son retour et après 4 jours a « étudier » le dossier, celui convoque la presse, et affirme que Sakineh serait selon le dossier pénal bien coupable du meurtre de son mari. A ce titre, la peine de prison serait toujours selon l’humouriste, « normale » et ce dernier n’a pas manqué de dénoncer ouvertement la propagande faite à travers le monde, qui toujours selon lui, serait disproportionné et basée sur des mensonges. « Je pense que les signataires de la pétition, ainsi que la presse, ont été abusés, en diffusant une émotion énorme sans avoir fait d’enquête…J’ai appris que la peine de mort n’est pratiquement appliquée qu’aux trafiquants de drogue, et que la lapidation a été abolie depuis la révolution islamique… »

                                         {youtube}8ySa54W6mG4{/youtube}

Alors qui croire réellement? De nombreuses personnalités se sont mobilisées sur l’appel d’une minorité tandis que d’autres commencent à douter de la crédibilité des premières informations fournies. La presse elle même commencent à prendre ses distances avec cet événement et ne parle qu’avec beaucoup de parcimonie du sort de Sakineh. Qui plus est, il est bon de rappeler que certes Sakineh est accusée de meurtre et d’adultère et de ce fait condamné à la prison et à la mort, mais c’est aussi le cas de l’homme qui l’accompagnait bien que personne n’en parle. Cet homme lui aussi attend son heure, dans l’ignorance la plus totale, et dans l’anonymat le plus total.

Les derniers faits

Le 9 Décembre, une information arrive dans les divers quotidiens mondiaux. Sakineh aurait été libérée, et aperçue à son domicile avec son fils les 4 et 5 Décembre dernier. Information rapidement démentie partiellement par les autorités Iranienne qui confirme la présence de Sakineh à son ancien domicile les 4 et 5 Décembre, mais dans le cadre d’une reconstitution que celle ci aurait acceptée d’effectuer. Pour autant, cette dernière serait toujours emprisonnée à ce jour dans les geôles Iraniennes.

                                                      

Une information à prendre bien sûr avec beaucoup de pincettes du fait des vérités et autres contre vérités venues très régulièrement de Téhéran.

Une chose est sûre cependant aujourd’hui, à savoir que personne n’est en mesure de prédire l’avenir et de dire si « Oui » ou « Non » Sakineh sera ou non exécutée. Personne n’est en mesure aujourd’hui d’affirmer que l’Iran se sert de Sakineh dans le but d’écarter l’opinion public de ce qui se passe ailleurs dans le pays. Une femme dont le monde entier attend la libération, une Iranienne dont le sort aura au moins eu le mérite pour le moment de relancer le débat ô combien explosif sur la peine de mort.

Pourtant….Pas un jour ne passe, sans que la menace d’une mort imminente ne pèse sur la tête de cette femme. Pas un jour ne passe, sans que ses fils et son avocat ne tentent de trouver une issue favorable au destin de leur mère et cliente. Pour autant, pas un jour ne passe sans que la justice Iranienne, ne joue avec les nerfs de Sakineh et son entourage et menace de mettre en application cette sentence. Mais qu’en sera dont réellement au final?