à sa juste valeur, mais aussi ce qu’elles font à l’hôpital public!

 

Une action des sages-femmes devant le siège de France télévisions à Paris. Document Métro News.

«Puisque personne ne parle de nous, allons les chercher. C’est en substance le message que souhaitent passer les sages-femmes qui ont décidé, ce samedi, de camper devant les locaux de France Télévisions, Paris 15ème. En grève illimitée dans toute la France depuis le 16 octobre, elles dénoncent notamment l’absence de traitement médiatique de leurs revendications et organisent des rassemblements un peu partout dans le pays ce 26 octobre».

 

Support Wikipedia Pourquoi ne pas accorder à ces femmes qui, dans des conditions difficiles de l’hôpital public, mettent au monde des enfants sans distinction de race, de couleur de peau, de conditions sociales. Ce sont elles, qui diplômées d’État au terme de cinq années d’études dont une de première année de médecine les qualifiants suivant leur classement pour la formation de sage-femme dans un grand centre hospitalier universitaire. À la fin de leurs études elles font un stage de plus d’un mois et elles présentent un mémoire, voir, Le stage initiatique de fin d’étude deux sages-femmes. Elles y acquièrent le savoir leur permettant de traiter tous les cas d’accouchement. Elles ont donc atteint la qualification bac+ 5 par des études de haut niveau, mais l’État ne leur reconnait que trois des cinq années d’études. Ce sont encore elles, qui sont près des mères et de leur enfant pour leur apporter confort, conseils et assistance. La sage femme française diplômée d’État est reconnue dans le monde entier pour le niveau de sa formation et de sa compétence. Nombreuses sont les femmes qui se destinaient à ce plus beau métier du monde, et qui, ayant échoué au concours de médecine, vont à l’étranger chercher une pratique leur permettant d’exercer des accouchements. Ce qui montre pour nos sages-femmes la hauteur de leur diplôme.

À titre d’exemple de leur charge les sages-femmes de la maternité de l’hôpital Robert Ballanger, Seine-Saint-Denis, pratiquent environ 2.400 à 2.500 accouchements par an pour une maternité de 30 lits.

Elles assurent une grande responsabilité, la naissance d’un enfant fait la joie d’une famille, et les risques de l’accouchement sont parfois importants. Elles rencontrent des cas de plus en plus difficiles, la misère aidant. L’hôpital accepte tout le monde c’est la raison pour laquelle elles font preuve d’un grand dévouement, ce que la qualification administrative ne prend pas en compte. C’est une grande injustice, sans elles la natalité ne serait pas ce qu’elle est. C’est aussi une présence sans faille jour et nuit pendant les gardes faisant parfois plusieurs accouchements. Une défaillance par fatigue, et se trouvant parfois bien seules à prendre une décision, pourraient conduire à la perte de l’enfant avec la mise en danger de la mère, ce qui serait la pire des choses, elles ne se le pardonnerait pas. Elles acceptent tout aussi bien les reproches que les récompenses sans être affectées, seul compte pour elles la mise au monde d’un enfant. Leur métier n’a cessé d’évoluer, elles font les consultations, elles prescrivent des échographies, délivrent des ordonnances, font le suivi de la grossesse, préparent les accouchements, ce ne sont pas que de simples accouchements, comme il fut un certain temps. Ce n’est donc pas un travail dans la catégorie paramédicale, qui est leur statut actuel, mais bien un travail médical au même titre que celui d’un médecin.

La profession paramédicale en France régit les professions de santé qui ne sont pas exercées par un médecin, un(e) sage-femme, un dentiste ou un pharmacien. Il y a donc là un abus administratif pour ne pas payer à la juste valeur leur travail et leur diplôme.

Elles réclament donc la reconnaissance qu’elles méritent, reconnaissance qui leur fut souvent refusée. Alors ces femmes font grève depuis le 16/10/13, assurant malgré cela leur service, assignées par leur direction, et le 07 novembre, elles manifestèrent devant le ministère de la santé.

Assimilées au personnel paramédical, alors qu’elles firent une première année de médecine suivie d’un concours national, est une hérésie. Leurs pratiques sont incluses dans la spécialité obstétrique qui comprend, la sage-femme et le médecin. L’obstétrique est un acte de dimension médicale. C’est à partir du XVIème siècle que l’obstétrique cessa d’être un domaine entièrement réservé aux femmes et dont les hommes ne s’occupaient que dans des ouvrages théoriques. L’histoire de l’obstétrique plaide pour elles puisque ce sont elles qui du second millénaire avant J.C. jusqu’à des jours pas très éloignés elles mettaient au monde des enfants sous le qualificatif de matrones.

«Les sages-femmes sont donc en colère, et le font savoir par des slogans inscrits sur leurs blouses roses et une banderole tendue devant la maternité. Les sages-femmes du centre hospitalier André-Mignot sont en grève illimitée depuis le 16 octobre. «Nos responsabilités sont énormes et notre métier mal reconnu alors que nous devons suivre la grossesse, les accouchements et pratiquer les gestes d’urgence pour la mère et l’enfant», confie l’une des grévistes, particulièrement déterminée», Le Parisien libéré.

L’ensemble des chefs de service des maternités de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, AP-HP, apportèrent mardi 5 novembre un soutien «sans réserve» aux sages-femmes, en grève depuis trois semaines pour obtenir un statut médical. Ils reconnaissaient leur compétence pour le statut médical de praticien de premier recours et de praticien hospitalier, elles seraient ainsi mieux rémunérées. «La demande qu’elles expriment de faire reconnaître leur compétence sous forme d’un statut médical de sages-femmes hospitalières et de ne plus être assimilées au personnel non médical est parfaitement légitime et soutenue sans réserve par les chefs de services des maternités de l’AP-HP, de même que la revalorisation salariale de leur activité», écrivent-ils.

Ils «s’étonnent et s’inquiètent de l’absence totale de réaction et d’écoute de la part du ministère de la santé vis-à-vis de cette profession hautement indispensable à la qualité et la sécurité du service public hospitalier». Les chefs de service notent encore que «les difficultés à faire fonctionner les maternités hospitalières à l’occasion du mouvement de grève soulignent à quel point les sages-femmes sont irremplaçables et indispensables à la bonne marche des services».

À Saint-Nazaire 54 sages-femmes suivent une grève illimité et se sont retrouvée à Paris le 07 novembre pour la manifestation.

Dans une maternité toulonnaise, à 24 heures de la mobilisation nationale débutée le 16 octobre dans les maternités du secteur public et libéral, les sages-femmes de garde douze heures durant, jour et nuit, au bloc obstétrical, ont ouvert le cœur d’une profession médicale à haute responsabilité, et encore méconnue. En grève administrative illimité depuis le 21 octobre à l’hôpital Sainte-Musse elles se sont jointes au rassemblement national et poussèrent leur cri de colère devant les grilles du Ministère de la Santé. Elles clamèrent, aucun acte médical, consultation, accouchement, échographie…ne sont cotés, ce qui se traduit par une perte financière pour les hôpitaux en crise. «Il faut que la direction de l’hôpital fasse remonter la perte financière à l’agence régionale de santé afin qu’on revalorise la profession de sage-femme comme l’avait pourtant recommandé en 2011 le rapport de la cour des comptes de la sécurité sociale !».

Par Sylvie Allard le communiqué des chefs de service des maternités de l’assistance publique des hôpitaux de Paris, des gynécologues obstétriciens ayant le plus de poids en région parisienne. À l’occasion du mouvement de grève des sages-femmes, les chefs de services des maternités de l’Assistance-Publique Hôpitaux de Paris souhaitent rappeler que,

la profession de sage-femme répond à une compétence médicale qui leur donne toute capacité, en particulier, pour le suivi des grossesses et la réalisation des accouchements.

Les sages-femmes sont indispensables au fonctionnement et à la sécurité des maternités hospitalières au sein desquelles elles réalisent une part très importante de l’activité et assument d’importantes responsabilités auprès des femmes enceintes et des nouveau-nés.

Les difficultés à faire fonctionner les maternités hospitalières à l’occasion du mouvement de grève, soulignent à quel point elles sont irremplaçables et indispensables à la bonne marche des services.

Les revendications des sages-femmes hospitalières sont justes et sont soutenues sans réserve par les chefs de services des maternités de l’APHP.

La demande qu’elles expriment de faire reconnaître leur compétence médicale sous forme d’un statut de sages-femmes hospitalières et de ne plus être assimilées au personnel non-médical est parfaitement légitime, de même que la revalorisation salariale de leur activité.

Les chefs de services des maternités de l’APHP s’étonnent et s’inquiètent de l’absence totale de réaction et d’écoute de la part du Ministère de la Santé vis à vis de cette profession hautement indispensable à la qualité et la sécurité du service public hospitalier.

Pr Bruno Carbonne, Maternité de l’Hôpital Trousseau, Paris, APHP – Président Président de la Collégiale des Gynécologues Obstétriciens de Paris – Pr Alexandra Benachi, Maternité Antoine Béclère, Clamart, APHP – Pr Jean-Louis Benifla, Maternité Lariboisière, Paris, APHP – Pr Lionel Carbillon, Maternité Jean Verdier, Bondy, APHP – Pr Emile Daraï, Maternité Tenon, Paris, APHP – Pr Marc Dommergues, Maternité Pitié-Salpêtrière, Paris, APHP – Pr Hervé Fernandez, Maternité de Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre, APHP – Pr François Goffinet, Maternité Port-Royal, Paris, APHP – Pr Dominique Luton, Maternité Bichat, Paris, APHP, Maternité Beaujon, Clichy, APHP – Pr Laurent Mandelbrot, Maternité Louis Mourier, Colombes, APHP – Pr Jean-François Oury Maternité Robert Debré, Paris, APHP – Pr Yves Ville, Maternité Necker, Paris, APHP.

La manifestation du 07/11/13, a vu plus de 4.000 sages-femmes devant le ministère de la santé. Marisol Touraine reçut une délégation dans la soirée, et elle annonça la mise en place d’un groupe de travail qui devrait se réunir avant la fin du mois de novembre.

Elles étaient plus de 4.000 pour réclamer une révision de leur statut eu égard à leur diplôme et compétences, Reuters/Jacky/Naegelen document Le Monde.fr.