Ryan Gosling nous conduit dans un film d’enfer

 Quel film ! Dès lespremières minutes de « Drive », le charme prend place, grâce à unemusique électro envoûtante signée par Kavinski. Le film qui malgré un scénariopas très élaboré, un cascadeur automobile travaillant pour Hollywood le jour,aide des malfrats la nuit sans jamais se compromettre, pourrait paraître commeune simple production de série B. Lors du festival de Cannes, le film deNicolas Winding Refn, a raflé le prix de la mise en scène en coiffant au poteaules autres œuvres en compétition, une distinction bien méritée. Pendant unecentaine de minutes, nous sommes embarqués dans une histoire d’amour, amour desvoitures, amour d’une femme, un amour qui rencontrera de nombreux obstaclesémanant d’une pègre aussi grasse qu’une trace d’huile de vidange. En voyant labande annonce, on pourrait s’attendre à un film d’action, de l’action il y en amais la majorité de la bobine se compose de longs plans séquences dialogués ouencore d’images contemplatives. Mais la principale force de ce film, c’estévidemment son acteur qui, sans trop parler, sait charmer le spectateur. Qu’ilsoit au volant d’une voiture ou bien en train de faire de l’effet à sa voisinede palier, Ryan Gosling voyage de façon mutique dans le film mais jamais sansexpression. Son calme apparent n’est que façade qui explose en une foliemeurtrière quand on évoque le cas de celle pour qui il s’est épris. A lavue de ce personnage, on peut penser directement à un certain Steve Mac Queendans Bullit. Les hommages à ce classique sont nombreux, citons par exemple laMustang que les deux acteurs conduisent, certes les années ont quelque peumodifié l’allure du bolide. Espérons pour Ryan Gosling une carrière aussi brillanteque celle de Steve Mac Queen, celle de devenir un mythe pour toute une époque,mais sans la fin prématurée.