Le chef de guerre d’origine rwandaise Bosco Ntaganda a été placé aujourd’hui en détention par la Cour pénale internationale après avoir quitté son pays plus tôt cette semaine. Il va maintenant être diriger vers La Haye pour y être jugé pour supervision des atrocités dans l’est du Congo il y a une décennie.
La récente annonce qualifie Ntaganda comme l’un des plus anciens fugitifs sept ans après sa première accusation qui a été une étape cruciale pour traduire en justice un chef rebelle.
Réputé pour sa cruauté dans la bataille, Ntaganda qui est devenu un symbole de l’impunité en Afrique, jouait parfois au tennis dans l’est du Congo et a longtemps était sans crainte d’arrestation.
En dépit de son discours de 2006, Ntaganda a rejoint l’armée congolaise en 2009 en tant que général à la suite d’un accord de paix qui a ouvert la voie pour lui et ses hommes à être intégrés dans l’armée. Il a été autorisé à vivre librement dans la capitale provinciale de Goma, où il a également dîné dans les meilleurs restaurants.
L’année dernière, cependant, l’accord entre l’ancien chef de guerre et le gouvernement congolais s’est désintégrée, et lui et ses troupes ont fait défection, luttant avec le mouvement du 23 mars (M23) contre les troupes gouvernementales congolaises dans l’est.
Ntaganda est soupçonné d’avoir lui-même devenu vulnérable lorsque son groupe rebelle du M23 s’est divisé en deux camps le mois dernier pour céder à la pression internationale et se retirer de Goma en fin de l’année dernière. Ntaganda et un autre chef rebelle s’étaient opposés à tout retrait, mais un général rebelle ordonna la retraite et a entamé des pourparlers de paix avec le gouvernement du Congo.
Ntaganda a été remis au personnel de la CPI dans la capitale rwandaise, Kigali, après s’être rendu à l’ambassade américaine pour demander lui même de comparaitre devant la justice. Il est le premier suspect inculpé à renoncer volontairement à la garde du tribunal.
Il est accusé entre autres sur fond d’assassinat, viol, esclavage sexuel et utilisation d’enfants soldats dans les combats violents dans la région de l’Est du Congo en 2002-2003. S’il est reconnu coupable, il est passible d’une peine maximale d’emprisonnement à perpétuité.
Le procureur du tribunal, Mme Fatou Bensouda, a salué son transfert comme un grand jour pour les victimes au Congo.
« Aujourd’hui, ceux qui ont longtemps souffert aux mains de Bosco Ntaganda peuvent regarder vers l’avenir une perspective garantie de la part de la justice », a écrit Bensouda dans un communiqué.