A l’heure où les opposants « au mariage pour tous » battaient le pavé français, des Russes eux en faisaient autant pour « leur marche contre les lâches ». Une manifestation contre la loi signée par Poutine, laquelle loi interdit désormais aux Etats-Unis toute adoption d’enfants russes. Cette loi baptisée Dima Iakovlev porte le nom de cette enfant russe adoptée par une famille américaine et qui en 2008 serait morte oubliée par son père adoptif dans une voiture en pleine canicule. Œil pour œil, dent pour dent, une loi contre une autre ! 

 

En effet cette loi entrée en vigueur ce 1er janvier ne serait rien d’autre qu’une riposte à la liste « Magnitski », la loi adoptée par le Congrès puis promulguée par Barak Obama qui stipule le gel des biens comme elle interdit le séjour aux USA, de tout responsable russe devenu indésirable  en raison de de violation des droits de l‘homme ou pour implication en 2009 dans la mort en prison de l’avocat Sergueï  Magnitski. Ce dernier, pour cause de dénonciation de la police et du fisc dans des magouilles financières notamment au détriment de l’Etat serait décédé « de négligences », de mauvais traitements, au terme de onze mois de détention provisoire. 

 

Les retombées de cette nouvelle loi devraient bientôt se faire ressentir car les quelque mille enfants environ par an parmi lesquels des handicapés, qui trouvaient preneurs aux Etats-Unis devraient bon gré, mal gré, se sédentariser chez eux. D’ailleurs ce pavé dans la mare a déjà entraîné une réaction de la part d’un orphelin russe de 14 ans atteint d’une maladie génétique et candidat à l’adoption dans son pays de prédilection, le Nouveau Monde qui, par une lettre à Poutine a tenté d’exprimer son désarroi . Coïncidence pour les uns et manipulation pour les autres que cette  démarche de l’adolescent  dans laquelle il prie le locataire du Kremlin de se raviser dans l’unique espoir de garder concrétisable le rêve de tous ceux qui, comme lui aspirent à sortir du giron…

 

Des querelles diplomatiques aux relents de guerre froide ! Comment un pays responsable d’abus du genre de Guantanamo,  de la peine de mort, etc, peut-il s’ingérer  ainsi de manière hautement sélective dans les affaires d‘un autre pays ? Et par extension que dire de ce droit d’ingérence d’un pays sur un autre via l’artillerie lourde ? Entre ces deux extrêmes que sont, le respect de la souveraineté qui dicte la non ingérence, l’universalisme des droits de l’homme qui dicte l’inverse au nom de la protection des populations, n’y aurait-il pas au moins une alternative moins brutale et surtout plus efficace ? Jusque là les ingérences sous tendues par des bonnes intentions s’étant avérées contre productives comme une sorte de rejet de greffe, pourquoi s’obstine-t-on  bon an, mal an, à  persévérer sans repenser cette méthode mort-née !

http://www.lalsace.fr/actualite/2013/01/14/russie-manifestation-a-moscou-pour-denoncer-la-loi-anti-adoption