Vie privée-vie publique : A qui profite la rumeur ? 

On ne parle plus que de « ça » dans tous les médias. J’entends par « ça », vous l’avez deviné, la fameuse rumeur sur les infidélités du couple présidentiel. Circulant depuis un mois déjà, des rumeurs sur la liaison entre Carla Sarkozy et Benjamin Biolay, et une autre soufflant une relation plus que simplement professionnelle entre le président de la République Nicolas Sarkozy et la secrétaire d’Etat à l’écologie Chantal Jouanno ont pris une ampleur telle que c’est devenu carrément une affaire d’Etat.

 

Pour ma part, le vrai problème dans toute cette affaire est la manière dont ces informations vraies ou fausses sont utilisées. Peu importe qui trompe qui, peu importe qui couche avec qui. En quoi cela nous regarde ? Par contre, il peut être utile de s’interroger sur les conséquences de cette « affaire ». Qui en est le grand gagnant ou qui en sont les grands vainqueurs de tout ceci ? Qui peut en tirer avantage ? Voilà des questions qu’il est plus judicieux de se poser !

 

On assiste à une médiatisation à outrance. Un show à l’américaine, produit tant par les protagonistes « involontaires » que par les médias. 

 

 

Pour quel résultat ?

On a pu ainsi avoir un aperçu des effets plutôt violents par:

1)      La « démission » de deux journalistes. Le directeur de programme de Newsweb et d’un auteur de blog hébergé par le journal du dimanche du groupe Lagardère Active. Rappelons-nous qu’Arnaud Lagardère, patron du groupe de presse est u ami du président de la République.   

2)      L’apparition de la théorie du complot. Les accusés deviennent accusateurs. Les principaux concernés deviennent des victimes. Là également, la grande machine de médiatisation se met en branle, mais cette fois c’est l’Elysée qui lance la contre-attaque, par l’intermédiaire de Pierre Charon, conseiller de Nicolas Sarkozy, qui « fait de cette ignominie, un casus belli » selon ses propres termes au journal « Nouvel observateur ».

3)      L’intimidation par l’emploi d’un ton menaçant de M. Charon, qui « veut aller jusqu’au bout pour que cela ne se reproduise pas ». Qu’est ce qui ne doit pas se reproduire ? des affaires extras-conjugales ou la diffusion d’information ?? Si c’est pour la première, c’est perdu d’avance, la nature humaine étant ce qu’elle est… Par contre la seconde, la limite est mince entre la diffamation et la liberté d’information, entre la démocratie et la dictature…attention, le pas pourrait être vite franchi.

4)      Trouver un coupable potentiel du complot. Ce n’est pas un simple blogueur, ni même un directeur de programme qui pourraient être les « farceurs ». Ce n’est d’ailleurs plus une farce, c’est un complot, et un complot envers un président de la République ne peut venir que de manipulateur du même milieu, c’est-à-dire du milieu politique. On aurait pu croire que l’opposition soit pointée du doigt. Et bien que nenni, c’est l’ex-ministre de la justice, Rachida Dati qui est soupçonnée d’alimenter et cautionner certaines rumeurs au sujet du couple présidentiel.

 

Finalement, lorsqu’on l’on observe tout cette comédie, qui est le grand gagnant ? Je dirais même, quels sont les grands gagnants…

And the winners are….

Tous ceux qui ont vu leurs noms apparaître dans les médias. Tous, sauf peut-être les deux personnes qui ont perdus leur emplois…quoique !! Chacun  peut tirer partie de ce plan médiatique.

Et quels sont les perdants ?

 

Je vous le donne en mile, c’est nous !  Pendant que la vigilance  du français est occupée par cette histoire, cela ouvre la porte à d’autres préparations d’une autre envergure, telle que le passage (en force si nécessaire) de la future réforme de la retraite, telle que l’étouffement des protestations sur le bouclier fiscal, et j’en passe.

 Alors, arrêtons de nous focaliser sur ces histoires de vie privée et intéressons nous plus aux affaires publiques de ces mêmes intéressés. De toute façon, ils ne sont pas les premiers et ne seront pas les derniers à prendre amants et maitresses. Laissons les vivre leur vie privée, en privé et demandons leur de nous rendre la notre plus vivable.